Le Péché de la Vaine Gloire 48

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 Après avoir été embroché par les cornes de l'esclave, il m'avait traîné sur plusieurs mètres, me retrouvant dos au mur. J'avais entendu mes os craqués sur le choc, cela m'avait paru durée bien plus qu'une seconde, malgré le fait que j'avais accéléré ma vitesse. Je sentais ma vie me quitter lentement, totalement incapable de me libérer de cette bête, tandis que je voyais son maître affiché un regard satisfait. Si seulement il savait que cette victoire allait lui échapper, lui qui ne se rappellerait de rien.

J'étais revenu à ce moment, le point que j'avais mémorisé avec The Last Time. Je me trouvais prêt à avancer, mais maintenant, je savais ce qui m'attendait. Je m'avançais, restant à distance de la cage de ce pauvre homme-chien qui n'avait pas de volonté propre. Il était réduit à être un objet qui obéissait à un maître. Il tenta de m'attraper, me suppliant encore une fois de l'aider.

Mais quel genre d'aide je pouvais lui donner ? Non, que je pouvais leur donner à tous?

- Je sais que vous êtes là, vicomte Meliarde ! Nul besoin de rester caché !

- Oh, impressionnant, moi qui croyais pouvoir vous prendre par surprise, espérant jouer sur votre sensibilité, votre compassion, mais il semblerait que je vous ai mal jugé !

Cette définition pouvait largement aller à mon nouveau moi. Si j'étais tombé sur ce genre de situation avant de rencontrer les Péchés Capitaux, aurais-je au moins eu le moindre sentiment de compassion ?

- Quant à vous, vous semblez bien plus bavard et détestable que lors du repas. À moins que ce soit le comte Veleadom qui est le dominant dans votre relation ?

- De quoi parlez-vous ?

- Allons, je ne parle pas de votre rang dans la noblesse ! Je ne parle non plus du fait que vous ne faites que jouer avec ses créations ! Mais bien que vous êtes la petite chienne bien dressée du comte Veleadom !

- Vous ne savez rien de notre relation ! Elle est parfaitement équitable ! Me dit-il en me criant dessus. J'avais touché une corde sensible.

Les cliquetis résonnèrent, il était en train d'ouvrir la cage de l'homme-taureau. Je me précipitais sur lui pour l'empêchait de l'ouvrir. Il pensait avoir le temps de le libérer, mais ce n'était qu'un homme, il ne pouvait pas aller plus vite que moi avec une accélération de mon propre temps.

- Birdgirl 1.2.24, attaque-le !

Venant de derrière, une ombre surgit. J'eus le temps de me retourner pour parer son attaque. Heureusement pour moi, elle n'avait rien avoir avec The Last Shadow. Cette femme-oiseau ne présentait pas un danger aussi grand que l'Alpha de la chasse. Elle ne possédait aucune serre au bout de ses jambes fines. Tellement fine qu'elle me poussa à peine en arrière et qu'il fallut qu'un simple mouvement pour la faire reculer.

Le verrou de la cage de l'homme-taureau venait de tomber. Il me chargea, mais la scène était bien différente, l'issue ne serait assurément pas la même. Il ne me fallut pas longtemps pour l'immobiliser. Aiguille traversa les talons d'Achille, déchirant alors un muscle essentiel. Même avec toute la volonté du monde qu'il montrait pour tenter de se mettre debout, cela devenait physiologiquement impossible.

Il me fallait maintenant m'occuper de cette femme-oiseau. Je réalisais qu'ils ne possédaient certainement pas la volonté des Homme-bêtes. Je gelais le temps de l'homme-taureau, m'en servant ainsi de tremplin pour atteindre la femme-oiseau. Aiguille traversa à de multiple reprise son bras droit. Maintenant, elle n'aurait plus la force de battre des ailes, avec un muscle totalement détruit.

Mon esprit hésitait, je me demandais si cette vie valait le coup d'être vécu pour eux. Ne leur serait-il pas plus bénéfique que je leur prenne la vie directement, plutôt que de simplement les immobiliser. Si j'avais bien compris la magie du vicomte, alors toute leur personnalité avait été remodelé. Était-il possible pour monsieur Gowther d'y remédier ? Et si les changements physiques sont présents depuis leur naissance, alors il n'y a rien à retrouver !

Maintenant, il était temps de s'occuper de ce noble ! Mais au moment où je tournais la tête pour le prendre en cible, il s'était déjà éloigné et pris en main une manette. Il me fallait faire vite, malgré cela, ce ne fut pas suffisant. Le noir total s'installa.

- Birdman 1.2.25 et 1.2.26, à l'attaque !

Quel genre d'oiseau pouvait bien me voir dans cette quasi-obscurité. Il ne restait que des scintillements, semblable aux étoiles d'une nuit sans nuage. Il me fallait me défendre d'une attaque qui viendrait du haut et de deux directions différentes. Il était temps de tester la version améliorée de mon Air Shield. Avant, je me contentais de créer un mur devant moi. Maintenant, je pouvais me défendre de toutes les directions possibles, en créant un dôme tout autour de moi. L'efficacité était d'autant plus grande, qu'à genou, je n'offrais plus d'espace par en dessous pour m'atteindre.

Ils m'attaquèrent de façon brutale et soudaine. Il me fallait me souvenir des angles d'attaques. Mais réalisant que je n'avais pas fait de sauvegarde après avoir vaincu les deux premiers esclaves animaux du vicomte, il faudrait que tout se passe de la même manière. Avec ce nouveau déroulement, je ferais d'une manière différente. Je ne prendrais certainement pas le temps de jouer avec eux, sûre de les vaincre. Et surtout, il faut que je pense que figer le temps sur eux fonctionne, je ne me bats pas contre des Alphas. Une mauvaise habitude que j'avais pris avec le temps.

En attendant, il me fallait trouver une solution pour me sortir de cette situation, tandis qu'ils continuaient d'attaquer mon bouclier invisible. Je ne pouvais me fier à mes sens, ma vue ne percevait que ce noir, ces ténèbres sans fond. Mon ouïe n'arrivait pas à percevoir le vol de mes ennemis. Tout ce que j'entendais, c'était les supplices de la femme-oiseau. Je pourrais tenter de les repérer avec leurs temps respectifs, mais là encore, ce "sens" n'était pas suffisamment précis pour déterminer la position de quelqu'un.

Puis plus rien, les attaques cessèrent, avant d'entendre des plaintes articulées, certainement le vicomte. Mais je n'étais pas concentré sur lui pour comprendre ce qu'il disait alors que mon temps était toujours accéléré.

La lumière m'éblouit d'un seul coup, le vicomte était neutralisé. Une femme avec d'étrange habit se trouvait à côté de lui. Mon regard se porta rapidement sur les homme-oiseaux qui m'avaient attaqué. Ils étaient à terre ! Mais avant même de poser la moindre la question, elle me demanda :

- Tu dois être le Péché du Lièvre de la Vaine Gloire, Mordred. J'aimerais m'entretenir avec toi, si tu le permets !?

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant