Le Péché de la Vaine Gloire 59

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 - Vous êtes responsables de cela, n'est-ce pas, Meliodas, vous et vos maudits Péchés Capitaux ? Vous souhaitez tellement me prendre ma cité, celle que ma famille s'est évertuée à créer à partir de rien. Vous croyez que je vais rester là sans rien faire, sans défendre ce qui m'appartient !

Son regard se portait sur nous, mais malgré ses menaces, rien ne se passait. Après tout, son pouvoir n'avait eu aucun effet sur le capitaine Meliodas ni même sur dame Merlin. Et il semblait que moi aussi j'y résistais. Son regard changea alors de cible, présentant le même sourire machiavélique et dérangé que le vicomte, leur filiation ne faisaient plus aucun doute. Je n'avais pas besoin de tourner la tête pour connaître ses cibles, cela était évident. Jamais, il ne s'en prendrait aux nobles, c'était les homme-animaux présents qui allaient être la cible de son pouvoir.

- SERVITEURS, MOI, SEIGNEUR DE BERFFAITH DINAS, VOUS ORDONNE DE VOUS SUICIDEZ EN SAUTANT DE LA TOUR !

- Soyez raisonnable, Graham le Juste, c'est bien votre surnom, il me semble. Demanda alors dame Merlin sur un ton calme mais autoritaire.

- EN EFFET, SURVIVEZ À VOTRE CHUTE, JE VOUS L'ORDONNE ET ANNONCEZ QUE VOS MEURTRIERS SONT LES PÉCHÉS CAPITAUX, QUE VOTRE SEIGNEUR A TOUT FAIT POUR VOUS PROTÉGER DE CES MONSTRES. HA HA HA

Les homme-animaux présents commençaient à ouvrir les fenêtres, mais dame Arakum les empêchaient d'avancer, les frappant pour les évanouir. L'homme-pigeon tentait quant à lui de les raisonner, les suppliant de ne pas faire ce sacrifice de leur vie pour un tel homme. Mais les ordres donnés par le seigneur semblaient absolue, même les nobles n'arrivaient toujours pas à parler depuis qu'il leur avait ordonnés de se taire.

Il ne fallait pas laisser la situation dégénérée davantage. Les soldats n'hésiteraient certainement pas à attaquer les homme-animaux qui se rebellaient. Cette situation n'était pas idéale, surtout que je ne comprenais pas comment cela avait pu dégénérer de cette façon. Qui pouvait être derrière cet événement ? Le timing aussi était étrange, pile au moment où nous présentions les faits aux seigneurs de la ville ! Tant de questions qui ne trouvaient pas de réponse pour le moment.

Mais pour le moment, il nous fallait agir rapidement pour éviter les morts inutiles. Ainsi, en un rien de temps, je pris ma décision, sans attendre un quelconque ordre. Aiguille se retrouvait sous la gorge du seigneur des lieux, qui se figea immédiatement, cessant de ricaner sordidement. Lançant place à un son cristallin, celui de The Last Time sur le sol de la tour.

- Qu'est ce qui vous prend, Meliodas, vous me menacez ? Je suis le seigneur de la ville, vous n'êtes qu'un capitaine d'un ordre de chevalier. Même votre amitié avec le roi ne serait vous sauvez de cet affront.

- Je crois que vous vous méprenez. Premièrement, Mordred a agi de sa propre volonté, même si je le soutiens totalement dans sa démarche. Deuxièmement, le Roi m'aime beaucoup trop pour m'en vouloir longtemps, après tout, c'est grâce à moi qu'il a trois magnifiques princesses à ses côtés. Troisièmement, heu, voyons, comment le dire ... Le capitaine se grattait la tête, avant de lever les épaules, signe qu'il se moquait finalement de la manière dont il allait l'annoncer. Vous êtes un gros enfoiré, l'un des pires nobles que j'ai croisés dans ma vie, et je peux vous assurer que j'ai de l'expérience dans le domaine.

- Et en attendant, on fait quoi Meliodas ? Surtout que ce timing m'intrigue énormément, tout comme cette simple manifestation des homme-animaux ! Demanda alors sir King.

Il fallait agir vite pour éviter des morts inutiles, alors je décidais de montrer la situation du seigneur de Berffaith Dinas aux soldats, d'un des balcons.

- Habitants de Berfaith Dinas, quelles que soient vos origines, le seigneur Graham est actuellement entre nos mains, à nous, Péchés Capitaux.

Il ne fallut pas longtemps pour stopper les violences de ces derniers et même de captiver les homme-animaux, stoppant alors leur tentative de pénétrer dans la tour. Après une rapide concertation avec le capitaine et le Péché de la Gourmandise, ainsi que les homme-bêtes qui nous accompagnaient, nous commencèrent à descendre. À aucun moment, l'ordre donné aux nobles ne fut annulé, au moins, cela évitait de se justifier davantage.

Nous descendîmes les marches, passant par les différents étages, devant les serviteurs aux traits animaux. À chaque fois que le seigneur des lieux tentaient de l'ouvrir, Aiguille s'enfonçait un peu plus, à tel point que des gouttes de sang perlaient sur la fine lame. Nous finîmes par arriver devant les homme-animaux, en rang, tandis que les soldats leur bloquaient toujours à l'entrée, même s'ils ne pouvaient plus se permettre de les tuer.

Mais maintenant que je retrouvais devant eux, comment je devais gérer la situation ? J'avais agi dans la précipitation, avec la conviction que de toute façon, je pourrais corriger les choses grâce à mon pouvoir. Devant cette foule, il me fallait agir ! Les autres Péchés Capitaux m'avaient suivi, m'avaient fait confiance. Je ne pouvais leur avouer que je n'avais pas pensé à la suite des choses, que j'improvisais totalement. Je ne pouvais perdre leur estime, il fallait que je trouve quelque chose à dire, mais quoi ?

Après tout, si les habitants apprenaient que les homme-animaux était le résultat d'horribles expériences que feraient-ils ? Est-ce qu'ils seraient outrés ? Une grande partie d'entre eux avaient perdu leurs biens, leur maison, mais surtout des membres de leur famille à cause des Homme-bêtes. Ils ne les voyaient que comme une menace ! Quant aux Homme-animaux, pourraient-ils faire la différence entre ceux qui étaient d'accord avec tout cela, et ceux qui ne faisaient que subir la situation ! Il me fallait un argument qui les réunissent tous, mais c'était impossible.

Il fallait que quelqu'un me vienne en aide, me sorte du pétrin dans lequel je m'étais fourré. Ou bien, si j'essayais quelque chose, je pourrais tout recommencer si ça échouait. Après tout, rien n'aurait d'importance, je pourrais tout effacer et recommencer. Il suffisait que je meure pour recommencer encore une fois, faire mieux. Que je meure ? Mais je n'étais pas dans un combat, personne ne pouvait me donner la mort, mis à part moi-même ! Je... je devrais me suicider pour tout recommencer ?!

Peut-être, cela était le développement le plus logique, payer pour ma propre erreur. Prendre ma propre vie et tout recommencer.

- Laissez-nous le seigneur Graham et partait, Huit Péchés Capitaux !

Dit alors une voix en dehors de la foule. Il était seul, recouvert d'une cape, sous visage caché et pourtant il m'était familier, pourtant je lui faisais confiance.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant