Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché de la Vaine Gloire 20

 Cette nouvelle vie dans la forêt était calme, elle leur fournissait ce qu'il leur fallait chaque jour. Même si le style de vie avait bien changé, une vie de solitude. Les rares personnes qu'ils croisaient été comme eux, de nombreux hommes-bêtes qui semblaient perdus dans leurs pensées, se demandant comment vivre après avoir tout perdu.

Le plus gros problème était bien sûr qu'une forêt n'était pas adaptée à des oiseaux de proie aussi grands. Il leur était impossible de voler entre les arbres, l'envergure que leur donnaient leurs ailes une fois d'employées, faisaient qu'ils mesuraient en moins deux fois la longueur d'un homme. Ainsi, ils avaient pris l'habitude de chasser dans les vastes plaines se trouvant à la périphérie de la forêt. Ils se servaient des arbres pour guetter les proies et prendre leur envol.

La forêt était tellement généreuse que sa mère tomba enceinte. Cela remplit tellement de joie le cœur de la jeune fille, que cela lui fit prendre conscience qu'il était aussi temps pour elle de fonder sa propre famille. Le temps avait bien passé, elle était devenue une chasseuse expérimentée sur lequel sa famille pouvait compter. Elle souhaitait attendre que son futur petit-frère viennent au monde et que sa mère est suffisamment récupérée avant de partir en chasse d'un homme digne d'elle.

Les neuf mois passèrent, le moment tant attendu se présenta un matin pluvieux. Toute la famille l'aidait et l'encourageait. Mais étrangement la charge de la naissance fut donné à la jeune femme. Elle n'y connaissait rien, certainement moins que son père qui avait déjà vécu deux accouchements. Après un travail qui dura toute la journée, l'enfant naquit. Il pleurait de toutes ses forces signe que la vie coulait en lui. Elle l'enveloppa dans un drap et le remit à sa mère.

Elle se mit à échanger avec son frère sur cette expérience de voir une nouvelle vie apparaître. Les sourires étaient de rigueurs, tandis que l'enfant continuait de pleurer. Quand ils tournèrent la tête pour voir leur parent autour du nourrisson, il se trouvait maintenant dans les bras de leur père. Les larmes aux yeux coulaient discrètement, tentant de calmer son fils. Ils savaient déjà ce qu'il en était au fond d'eux. Leurs regards se portaient sur leur mère, les yeux fermés, mais un sourire aux lèvres. Elle était retournée auprès de Mère Nature.

Seule femme de la famille, elle dut s'occuper de l'éducation de l'enfant, l'enchaînant ainsi à cette vie, oubliant ses propres désirs. Après cela, les choses s'enchaînèrent pour elle. Alors qu'elle devait s'occuper de son petit frère âgé de quelque mois, emprisonné dans la cabane, son cadet se pointa en sueur devant elle. Il lui annonça alors que les hommes étaient revenus et qu'ils venaient dans leur direction, la forêt qui les abritait. Ils présentaient la même bannière que les chevaliers venus voler leurs biens des années plus tôt. Il lui rapporta aussi qu'une lumière telle une étoile brillait parmi eux, le ciel était-il avec eux !

L'inquiétude montait en elle, l'enfant entre les bras semblaient comprendre ce qui se passait. Il ne cessait de pleurer, ses pensées devenaient confuses, le stress se répandait en elle comme un torrent. Les bruits extérieurs n'aidaient pas, des hommes qui criaient, la confusion semblait régner en dehors des murs de la cabane. Le calme revint, mais son instinct lui disait que cela ne pouvait pas être une bonne chose.

La porte s'ouvrit lentement, elle espérait que ce soit l'un des hommes de la famille, mais elle savait déjà que ce serait un inconnu qu'elle verrait rentrer. La jeune femme ne s'était pas trompée, un homme inconnu pénétrait sur son territoire. Ses habits étaient luxueux, bien trop pour un homme qui se promènerait dans une forêt. Puis elle se stoppa sur son regard, le souvenir de ce moment lui revint à l'esprit. Elle ne l'avait pas oublié, ce regard qui semblait rechercher la moindre faiblesse dans l'âme. Alors qu'elle était à nouveau tétanisée, l'enfant qu'elle tenait entre ses mains ne faisait plus le moindre bruit.

- Ton visage me dit quelque chose, annonça alors qu'il fit le même geste pour la forcer à montrer son visage. Mais oui, tu es la même gamine que j'ai rencontrée dans ce village paumé. Il marqua une pause comme s'il attendait une réponse. Tu devrais être honoré que je me rappelle de toi, mais en même temps, je possède une mémoire absolue.

- Que puis-je pour vous, mon seigneur ? Demanda la jeune fille avec une voix tremblante.

- Je ne mettais pas fourvoyé sur toi, tu es effectivement devenu une belle jeune femme. Une belle robe, du maquillage et un coup de peigne, tu serais enfin une femme respectable. Il marqua une courte pose alors qu'il marchait dans la cabane comme s'il était chez lui. Enfin, cette offre serait valable si tu étais humaine.

Par cette simple phrase, il savait ce que sa famille cachait, mais elle craignait davantage pour son petit frère. Elle avait compris pourquoi les adultes avaient fui par le passé. Elle ne laisserait pas prendre facilement et même dans ce cas, elle préférerait mourir et prendre la vie du benjamin que le laisser devenir un esclave.

- Ne pense pas même pas à te révolter, ton père et ton frère sont déjà en cage. Pense aussi à ton enfant. Je sais qu'il n'y a que vous dans cette forêt, alors est ce que vous vous reproduisez en famille ?

- C'est mon petit frère, ma mère est morte en lui donnant naissance.

- Oh! Un son bref qui laissa place à un silence, encore une fois. Finalement, vous n'êtes pas que des bêtes, il y a un peu de raison humaine qui coule dans votre sang immonde.

Son regard se posait sur elle, elle le sentait alors qu'elle portait le sien sur l'enfant entre ses mains. Que devait-elle faire ? Ses intentions étaient claires comme de l'eau de roche. Il continuait de parler, seul quelque mot arrivé à son esprit, "bête", "domestication", "élevage". Elle savait ce qu'elle devait faire, il n'y avait pas de doute à avoir, protéger son petit frère à tout prix !

- Alors je te propose que tu viennes avec moi, ainsi tu pourras rester avec l'enfant. Tu auras un toit et de la nourriture tant que tu es obéissante ! Alors qu'en dis-tu ?

- Je vous remercie.

L'homme lui adressait un sourire béant pensant avoir gagné, mais il n'avait pas compris que ce n'était pas ça soi-disant gentillesse qu'elle remerciait. C'était cette vie dans la forêt qu'il lui avait permis de vivre. Une vie qui l'avait obligé à changer, à apprendre davantage sur son propre corps.

- Alors lève-toi, et viens avec ....

Sa gorge venait d'être tranchée, plus aucun son ne pouvait en sortir. L'instant d'après, il était face au sol, une force absolue l'empêchait de se relever. Les rôles s'étaient inversés, maintenant, c'était elle qui se trouvait à le regarder d'en haut. Maintenant, c'était lui qui devait subir les règles de la femme-bête. Son regard demandait sa clémence, sa pitié de le laisser en vie.

Ses serres étaient plantées dans le crâne du jeune seigneur, il était entièrement à sa merci. Son regard descendait progressivement, plus ses yeux se rapprochait du sol, plus la bête apparaissait. La jeune femme avait appris à se transformer partiellement, se déplaçant rapidement dans la forêt sans ses ailes.

Sans aucun mot, alors que l'enfant se trouvait dans les bras de la future Alpha, elle resserra son étreinte sur sa proie. Le crâne du seigneur se brisa facilement, lui qui se croyait infiniment supérieur aux autres. Ses pensées étaient claires, son instinct lui disait ce qu'elle devait faire. Elle mit le nourrisson dans un drap et mit le feu à sa propre maison.

Elle remonta jusqu'au toit, les hommes étaient en panique, ne voyant pas leur maître sortir. Son regard cherchait sa famille, mais en les voyant, elle savait déjà qu'elle ne pouvait déjà plus rien pour eux. Pour empêcher un oiseau de voler, il faut lui briser les ailes, pour l'empêcher de courir, il faut lui briser les pattes. Elle n'échangea qu'un court regard, mais elle comprit immédiatement que les deux hommes ne s'opposaient pas à sa décision.

Elle sauta dans les arbres, profitant du désordre pour fuir, pour sortir de la forêt. Arrivé à la lisière de la forêt, il n'y avait qu'un seul endroit où elle pouvait se rendre.