Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le duo de l'Instinct 3

 Tweeter et Arakum serpentaient dans un tunnel bien trop étroit pour eux, ressemblant à des terriers. Il formait un réseau parallèle à ceux que les homme-bêtes utilisaient, et se devait d'être discret. Les entrées extérieures de ce côté étaient rares, permettant surtout des aérations et le passage des pigeons de Tweeter, celui qui possédait avant le titre de l'Alpha de la Communication.

Ainsi, les deux intrus se retrouvaient obligés de se baisser, voir de ramper pour avancer. Mais les deux ne faisaient pas preuve de la même agilité. Là où Arakum semblait se faufiler comme un serpent en y gardant sa grâce naturelle, Tweeter en était l'opposé. Il donnait l'apparence d'un nourrisson qui n'avait pas encore compris comment mettre une main devant l'autre. Le pigeon-garou se prenait aussi toutes les irrégularités que le tunnel présentait.

Tout ce qu'ils possédaient pour s'éclairer était un tas de petit de mousse enflammé que Arakum maintenait en vie. Elle pouvait se permettre d'avancer avec trois membres, ouvrant la voie. Tweeter la suivait, demandant sans cesse à Arakum de ne pas aller trop vite. Mais ce qui le dérangeait le plus dans cette situation était la vision qui se présentait à lui.

Tweeter détournait ainsi le regard, ne voyant pas ce qui se trouvait devant lui. Pour ne pas céder à cette vision charnelle, il se rappelait de sa femme, Naya. Elle était un peu plus jeune que lui, et tout comme lui, la vie ne lui avait pas fait de cadeau. Chaque jour avait été une épreuve pour survivre. Mais elle en gardait une beauté naturelle, même si elle faisait plus vieille que son âge réel. Il faisait en sorte de garder son image en mémoire, mais à chaque fois qu'il se prenait une racine ou un rocher dans le visage, son regard fixait à nouveau ce postérieur qui se déhanchait à un rythme constant.

De la lumière apparut enfin, annonçant la fin de leur périple. Tweeter accéléra le rythme, il allait retrouver une position normale, et arrêtait de s'excuser mentalement auprès de sa compagne. Malheureusement pour lui, Arakum s'arrêta brusquement, ce faisant, dans sa précipitation, Tweeter lui fonça dedans, entrant en contact avec l'objet de ses lamentations.

- Descendez de là, intrus.

Arakum descendit sans difficultés de la sortie du tunnel qui se trouvait à quelques mètres du sol.

- Vous aussi, sans geste brusque !

C'était maintenant au tour de Tweeter de descendre, mais il fut loin de la grâce de Arakum. Bien au contraire, il offrit un spectacle pathétique, surtout qu'il n'y avait pas que des yeux qui le transperçait, mais aussi des lances qui le menaçaient. Alors qu'il cherchait encore le meilleur moyen de descendre, le bord se détacha, emportant alors Tweeter à terre. Il se retrouva la tête la première, le haut du corps encore dans le tunnel. Donnant encore un spectacle pathétique.

- Vous êtes des homme-bêtes ? Demanda alors l'un des soldats qui se trouvaient en face d'eux. Ils portaient tous les tatouages des tributs d'Homme-bêtes vivant le plus au nord. De longues lignes bleues qui parcouraient leurs bras, leur visage ainsi que leur buste.

- Oui, je suis Arakum, et voici Tweeter, du clan des Pigeons.

- Tweeter, l'Alpha de la Communication ! Vous êtes un ennemi à notre charitable Holy Mother ! Cria alors l'un d'eux.

Tweeter, instinctivement se plaça au sol, présentant ses paumes en signe de soumission, Arakum faisant de même. Mais ils n'eurent pas le temps de se justifier de leur présence.

- Cela suffit, Tweeter est des nôtres, de même pour Arakum.

Les deux intrus relevèrent la tête pour voir qui venaient de les sauver. C'était un homme de petite taille et en excellente condition physique. Sur le visage de Tweeter, la peur disparut, laissant à la place apparaître un sourire coincé et des larmes aux bords des yeux. Arakum se leva rapidement, le rejoignant pour lui serrer la main.

- Contente de te voir, Fast Foot. J'espérais bien te voir apparaître, après avoir vu ton groupe nous prendre en flagrant délit d'intrusion sur votre territoire. Obligé de baisser la tête pour le regarder dans les yeux.

Cela faisait évidemment étrange pour Tweeter, mais la peur et le soulagement avait fait paraître son sauveur pour plus grand qu'il n'y paraissait. Et il en fut de même lorsqu'il se leva à son tour. Les autres homme-bêtes présents étaient tous plus petits que lui, même toujours bien mieux bâtis que lui.

- C'est vrai que vous ne vous ne connaissez pas, voici l'Alpha du Ravitaillement, enfin ancien, puisqu'il fait aussi partie du groupe de Holy.

- Heu... enchanté. Juste une question dame Arakum ! Vous ne saviez pas qu'il se trouvrerait ici, n'est-ce pas ?

- Non, en effet ! Dit-elle avec un grand sourire.

Tweeter sembla se résigner à ne pas chercher plus loin, les bras pendants. Les homme-bêtes qui l'entouraient se mirent à rire. Fast Foot leur proposa de les mener à Holy Mother, celle qui gérait la Maternité, ou plutôt qui aurait dû la gérer et qui se trouvait maintenant à la tête d'une opposition à l'Alpha Suprême.

Après une marche que devait les ramener à l'autre côté de la ville de Berffaith Dinas, ils arrivèrent enfin dans l'antre de Holy Mother. Mais avant d'arriver à la personne recherchée, le duo d'Alphas déchus passaient devant des familles d'homme-bêtes, mais aussi d'humains. Les deux montrèrent des réactions bien différentes. Ainsi, Arakum ne montra aucune surprise comme à son habitude, ce ne fut pas le cas du pigeon-garou.

Tweeter avait bon savoir que des homme-bêtes étaient venus en aide à des humains, il avait du mal à le voir de ses propres yeux. Sa tête tournait dans tous les sens, personnes n'étaient attachées, les deux groupes n'étaient pas séparés. Bien au contraire, ils dormaient les uns près les autres, ce sentiment était même encore plus fort avec les enfants. Les bras et les jambes pourvus ou non de poils s'entrecroisaient, le visage serein.

Ils arrivèrent finalement devant celle qui gérait les lieux, Holy Mother, une membre du clan des Lapins. Elle venait d'être réveillée. Immédiatement, elle leur proposa quelque chose à boire et à manger, puis d'aller se reposer. Ils décidèrent de reporter leur discussion au lendemain.