Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché Oublié 35

 Cebrus avait abandonné sa raison pour obtenir une plus grande puissance. Une puissance brute de destruction. Maintenant, il n'était plus question de tenter de changer cette fin qui se révélait inévitable. Le destin ne pouvait pas être réécrit, quelle vaine vanité de ma part !

Pour faire face à une telle masse puissance, il me fallait une source de temps inépuisable. Et justement, le temps m'avait permis de le découvrir. Chaque jour, nous marchons dessus, elle nous offre le fruit de sa chair, nous permet de nous altérer de son sang. Son passé et son avenir sont si lointains qu'ils nous apparaissent infini.

Il ne faisait que m'envoyer des salves d'énergies encore et encore, mais qui ne faisait que lui revenir dessus encore et encore. Pourtant, il était toujours debout, reprenant ses attaques sans faiblir, aucun sang ne s'écoulait de part et d'autre.

- Regulus tempo - Colère dominée !

Sur les moments passés enregistrés par The Last Time, qui me servait maintenant de canne, des mois plus jeunes firent leur apparition. Ils s'étaient tous armés d'une arme que j'avais perdue depuis longtemps, ma fidèle Aiguille. Ils n'étaient que des échos du passé, transparents, sans personnalité.

Ils se jetèrent tous sur lui, certains disparurent lors d'un coup de ses énormes pattes. Mais ils étaient nombreux, sautant dans tous les sens, attaquant encore et encore. Chacun des coups devenaient des cascades de sang. Une mare se forma rapidement et pourtant, il était toujours debout, continuant d'attaquer mes échos sans fléchir.

Les jeunes mois disparaissaient les uns après les autres, tous comme les blessures qu'ils lui avaient infligées. D'un seul coup, je me retrouvais dans le noir complet, des crocs tentant de s'enfoncer dans mon bouclier dont la seule matière qui le composait était le temps lui-même. Il s'acharnait dessus encore et encore tel un molosse sur un os, les têtes s'alternaient sans aucun résultat.

Après que chacune de ses têtes ait tenté leurs chances, il les ouvrit toutes les trois, envoyant chacune une vague d'énergie. Mais cela n'eut, là encore, aucun effet. Il retenta sa chance en tentant de la briser avec ses mâchoires qui, à n'en pas douter, étaient puissantes.

Ce qui restait du fier Cebrus n'était plus qu'une bête dénouée de conscience alternant les attaques physiques et magiques. Mais rien ne fonctionnait.

Je désespérais de le voir ainsi, il ne pouvait être sauvé de cette image où je voyais un monstre à terre sans vie. Il me restait encore une carte à jouer, la dernière pour tenter de le raisonner, pour qu'il donne un ultime ordre. Sur ce moment était mon ennemi, même si ma propre condition future m'apparaissait inévitable.

- Regulus tempo - Luxure envolée !

C'était le nom que j'avais donné à un sort interdit, celui-là même que j'avais utilisé sur Echidna. Il avait pour but de ramener un fragment de son esprit passé, puisqu'il n'y avait aucun futur qui existait de lui.

Mais encore une fois, mon sort fut un échec. Une personne s'était interposée, elle venait de recevoir un sort qui faisait que sa propre conscience du passé, du futur pouvait prendre la place de celle du présent. Echidna avait finalement réussi à se libérer de mon sort d'entrave.

- Qui es-tu ? Alors que ses yeux étaient posés sur l'immense bête. Mon fils, qu'est-ce qui t'es arrivé ! Qu'ai-je fait ? Tout est ma faute ! Je ne voulais pas ça ! Elle marqua un silence, les larmes coulaient ! Je suis désolé, je peux enfin te le dire, si tu savais le temps que j'ai attendu pour te le dire ! Elle se tourna ensuite vers moi. Je te remercie de l'avoir libéré.

Elle ne put poursuivre, ce qui restait de son fils venait de l'envoyer dans la roche. Mais son destin était déjà tracé.

Le temps était décidément une amie peu fidèle. À peine avais-je eu le temps de voir ce qu'il arrivait à Echidna, que l'Indura préparait déjà sa prochaine attaque.

Ces trois têtes étaient tournées vers le ciel, les gueules grandes ouvertes, tandis qu'une grande quantité de magie se concentrait. Des éclairs s'en échappaient. La puissance de son attaque pourrait faire disparaître tout le nord de Britannia. Mais puisque j'étais là, mais cela n'arriva jamais.

- Regulus tempo - Envie perdue !

Tout comme Diane, ce sort était en quelque sorte lié à la terre. Un glaive géant n'allait apparaître du sol, c'était la roche elle-même qui réapparaissait. Nous étions dans une grotte creusée par les Homme-bêtes, alors où il y a maintenant un vide, la matière y prenait place.

Ce sort agissait comme un flux émanant du sol. Des sculptures de roche apparaissaient ici et là. Et ainsi l'une d'elle réapparut en transperçant son corps massif, remplaçant sa propre chair. Une grande quantité de sang jaillit, et un cri de douleur retentit.

La puissance qu'il avait accumulée se relâcha d'un seul coup, provoquant une vague d'énergie qui déferla sur tout le champ de bataille. C'était donc ainsi que les monstres du passé disparurent définitivement. Ce n'était finalement pas les Péchés Capitaux qui les avaient vaincus, si le moi présent le serait, il en serait déçu.

La blessure était certes grave, mais loin d'être suffisant pour le vaincre. Et il ne comptait pas abandonner son projet.

- Tu... tu ne peux pas... m'arrêter !

- Oh, tu reprends tes esprits, enfin, nous pouvons discuter !

- Discuter.... je vais... libérer mon peuple.... de la tyrannie des Hommes.... je vais ...

- Intéressant, tu tentes encore de justifier ton acte. Tu préfères tout emporter avec toi, plutôt que perdre seul. Tu crois que je ne perçois pas que ton temps est en train de s'épuiser, que ton énergie magique augmente. Tu comptes te faire exploser.

- Cela ne change rien ! Tu... peux me blesser autant que tu veux... cela ne changera rien... il est trop tard... c'est inévitable !

- J'en ai un souvenir différent. Le temps a déjà décidé de cette fin !

- J'écris ma propre histoire et choisis... ma fin.

- Malheureusement, je crains que c'est moi qui impose la fin de ton histoire ! Et tu me vois profondément attristé ! Mais si cela peut te rassurer, les Homme-bêtes trouveront leur place dans ce monde. Il est temps maintenant. Regulus tempo – Orgueil de survie !

Au bout de mon doigt frêle apparut une sphère, là où Escanor donnait naissance à un Soleil, un concentré de temps totalement chaotique apparaissait. D'un léger geste, elle se mit à se diriger vers sa cible. Ce dernier ne bougeait pas, il semblait résigner, épuiser.

Le temps fit son œuvre, dès que la sphère entra en contact avec Cebrus, un déchaînement chaotique eu lieu, le temps se dilata d'un seul coup. Son corps ne pouvait lutter contre les ravages d'un temps où le passé, présent et futur se mélangeaient, s'annulaient, s'opposaient. Il relâcha une dernière expiration, son énergie s'envolant en même temps. Son corps rajeunissait et vieillissait en même temps, il pourrissait et régressait en même temps.

Ainsi s'éteignit l'Alpha des Alpha, Cebrus, fils d'un démon et d'un homme-bête.