Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché Oublié 7

 Nous venions de vaincre l'un des Trois Cervidés de l'Obéissance, celui représentant la Peur. Le combat avait été intense, sans pour autant nous prendre beaucoup de temps. La nuit apparaissait toujours aussi sombre, et les animaux reprenaient leurs droits, tandis qu'un air frais emporté l'odeur putride des corps réduits en morceaux.

L'Alpha de l'Obéissance par la Peur gisait à terre, son pelage noir brûlé laissant sa peau à vif, ou plutôt ce qu'il en restait. Il avait reçu de plein fouet le sort de sir Escanor créé grâce à ma magie du Temps. Ses brûlures encore fumantes s'étalaient sur tout son torse. Mais ce dernier était encore en vie, sa magie de ronce apparaissait par endroit.

- Vous m'avez vaincu, mais il reste encore mes frères, les Quatre Calamités et notre Leader Suprême. Il fit une pause, son souffle était court. Ne pensez pas que cela sera si facile avec eux !

- Tu le penses réellement ? Dit alors le capitaine Meliodas, alors qu'il se portait à son chevet, tandis que les autres l'entouraient, aucun ne présentait une posture victorieuse, aucun n'avait fait une danse de joie.

- Je.. je voulais qu'on reconnaisse ma force ! Dit-il alors que sa voix était faible et tremblante.

- C'est le cas ! Répondit alors sir Escanor, toujours de sa voix assurée.

- Je... je voulais inspirer la peur ! Avec une voix encore plus faible.

- C'est le cas, j'ai eu tellement peur ! Lui répondit alors dame Diane, les yeux plein de larme pour un ennemi.

- Je... je voulais simplement.... avoir le droit.... de vivre ! Sa respiration était de plus en plus lente, tandis que ses ronces commençaient à disparaître.

- Ce n'est pas un Péché ! Lui dit alors sir Ban.

- Finalement.... j'ai peur.... j'ai peur de la solitude..... voilà donc ce que je fuyais.

- C'est normal ! Lui répondit alors sir King, mais le destinataire de ces mots ne semblait plus entendre ce qui lui était dit, son regard portant en loin dans le vide.

- Soyez aussi sans pitié avec mes frères.... offrait leur une mort digne.... offrait leur.... . Sa dernière ronce venait de s'évanouir.

- Nous le ferons ! Dit alors le capitaine Meliodas, alors même que notre ennemi venait de relâcher son dernier souffle.

Nous restâmes un long moment autour du corps inanimé de Black Fear sans aucun de nous ne dise un mot. Seul, les pleurs de dame Diane brisaient le silence. Sans un mot, au bout d'un temps que je ne serais dire avec précision, nous nous dispersâmes. Sans même nous concerter, sans ordre du capitaine, nous commençâmes à creuser la terre.

En quelques minutes, deux tombes furent ouvertes. L'une pour accueillir le corps de l'Alpha de l'Obéissance par la Peur, l'autre pour ceux qui le servaient. Nous ne pouvions reconstituer les corps, ils nous étaient impossible pour faire une tombe pour chacun d'entre eux. Son corps fut alors introduit avec le plus grand respect dans sa tombe. Tandis que les restes des Bestials étaient rassemblés par magie.

Les deux tombes furent recouvertes, respectant ainsi les rites des Homme-bêtes, rejoignant leur Déesse-mère. Tous les Péchés se rassemblèrent autour, aucun ne prit la parole, mais le silence était respectueux, pour un ennemi qui avait tout donné. Ce silence fut brisé par le capitaine Meliodas, après que les Péchés aient rompu ce moment solennel.

- Bon, on va passer la nuit ici, on a bien besoin de repos, demain, une autre combat nous attend.

- Heu, capitaine, tu es sûre ! Demande craintivement dame Diane.

- Pourquoi, tu as peur qu'un intestin vienne te voir pendant la nuit.

- Hiii ! Dame Diane réagit immédiatement à la blague de sir Ban, sa tête allant tous les sens à la recherche d'un morceau serpentant dans sa direction.

- Ne t'inquiète pas, Diane, j'ai enlevé tous les morceaux. Et de toute façon, maintenant que le lanceur de sort n'est plus, les fragments organiques ne peuvent plus bouger.

- Merci, Merlin. Reprenant son calme et son souffle. Mais je m'inquiétais surtout pour la présence possible d'homme-bêtes, notre avantage pourrait disparaître.

- Je crains que ce soit déjà le cas, au vu de la lumière que l'attaque de sir Escanor a dégagée. D'autant plus que cela était un bon élément de surprise, mais il y a peu de chance qu'ils aient organisé toutes leurs stratégies là-dessus. Notre groupe est composé de huit personnes, possédant chacun une grande force d'attaque et des caractéristiques différentes.

Pendant toute mon analyse, j'avais les yeux rivés sur le feu qui nous réchauffait. Mais une fois terminé, je fus bien obligé de lever la tête après qu'un silence avait fait place. Je réalisais que j'avais pris la parole, sans la demander et sans regarder qui que ce soit, en prenant un ton sans émotion, alors même que la conversation était légère malgré le sujet.

- Veuillez m'excuser d'avoir pris la parole sans la demander !

- Ce n'est pas le problème, Mordred. Me répondit le capitaine en souriant. Mais tu nous sors une analyse en étant perdu dans tes pensées. Même si je suis content que tu prennes un peu plus tes aises parmi nous.

- Oui, dommage, le Mordred avec son balai dans le cul est revenu ! Rajouta alors sir Ban.

- Je vois pas où est le problème ! Si Mordred est comme ça, alors laissons-le tranquille, s'il est bien comme ça. Après tout, on a bien Gowther que personne n'arrive à comprendre et Esca.. Heu, Ban qui lance toujours des blagues pour cacher une blessure.

- Pas faux King, mais je n'ai pas besoin de m'énerver pour ça, car quelque chose de bien plus drôle va arriver.

- Hein, comme ça !

- Allons, tout le monde à bien compris de qui tu voulais réellement parler, n'est-ce pas Mordred. Reprit alors sir Ban, me lançant un clin d'œil.

Mes pensées s'emballèrent encore une fois, je pouvais être le centre de l'intérêt, mais pas dans le bon sens du terme. Ils allaient chacun leur avis sur moi, mais je préférais les recueillir seul à seul. Ils pourraient donner des vérités que je ne voulais pas entendre, et je désirais encore moins qu'ils les partagent tous ensemble. Mais en même, est-ce que je souhaitais vraiment voir et entendre ce qui attendait sir King !

- Je vois pas de quoi tu parles, Ban ! N'est-ce pas Diane ?

- Hii, euh, voyons, euh, capitaine !

- Alors comme cela, vous avez un problème avec notre personne, cher King ! Allons, allons, n'ayez crainte, je sais que ma personne vous intimide, mais parlez ouvertement ! Parla alors calmement sir Escanor, surplombant sa proie qui restait sur place.

Ainsi, la nuit continua un moment comme cela, un débat sans queue ni tête, mais où j'avais pu me tirer de cette mauvaise passe encore une fois, même si un jour, il faudrait que j'y fasse face.