Le Péché Oublié 27

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 Une immense vague noire nous faisait maintenant face. Ils émettaient un bruit en permanence, camouflant tous les autres, tel un sifflement dont on ne pouvait se débarrasser. Désagréable et oppressant.

Les Péchés Capitaux, accompagné de quelques Homme-bêtes et de soldats de la ville de Berffaith Dinas, composaient le front qui devait empêcher leur avancée. Ils étaient plusieurs milliers, nous étions une vingtaine, même si certain d'entre nous valait la force d'un bataillon.

Mais même avec notre puissance, il nous serait certainement difficile de tous les contenir. Surtout que pour le moment, les Quatre Calamités n'avaient pas encore fait leur apparition, sans parler de leur leader.

Je m'apprêtais, comme les autres, à rentrer dans le tas. Il n'était pas question d'être tendre, il n'était pas question de ne pas les vaincre définitivement. Sur ce point, aucun débat n'éclata parmi les Péchés Capitaux, même sir Ban ne pouvait faire autrement. Aiguille était prête à mettre en pièce cette armée sans âme menée par mon seul instinct primitif.

- Mordred, j'ai une mission pour toi !

- Il n'est pas question que je quitte le champ de bataille, je combattrais à vos côtés, capitaine Meliodas.

Pour Tweeter ! C'étaient les mots que j'avais retenu de dire, une pensée bien étrange pour moi. Le ton n'était certainement pas adapté pour m'adresser ainsi à un supérieur. Malgré ma condition physique, je comptais bien faire en sorte de bloquer le plus de monstres sur place.

- Je n'en doute pas, Mordred, mais c'est une mission qu'il faut réaliser pour justement stopper cette guerre, cette armée, avant qu'elle ne déferle sur tout Britannia.

Une mission que moi seule pouvait faire, qui permettrait de stopper cette guerre, et il n'y avait qu'un seul moyen de le faire.

- Je vois que tu as déjà compris, oui, il faut vaincre la pièce principale, ce Grand Alpha. S'il est battu, alors leur cohésion et leur moral devraient en prendre un sacré coup. Je peux compter sur toi, Mordred, Péché du Lièvre de la Vaine Gloire.

Je ne pouvais remettre en cause cette logique. À plusieurs reprises, cette méthode avait montré son efficacité sur des groupes dissidents. Leur volonté et le moral étaient morts dans l'œuf une fois leur leader disparu. C'était à moi que cette mission était confiée. C'était moi qui devais vaincre le plus fort des Homme-bêtes.

- Oui, mon capitaine !

Sans plus attendre, je me mis en route. Profitant de la charge des autres Péchés, ainsi que de nos alliés. Il était certain que mes compagnons allaient s'en sortir non seulement vivant, mais victorieux, mais combien de nos alliés allaient encore être là à la fin de cette bataille. Une partie de la réponse m'était déjà connue !

Je m'engouffrais ainsi dans l'armée de cafards-garous, Aiguille toujours prête, même si cela ne servirait à rien. S'ils étaient comme les cafards, alors il n'y avait aucune articulation à viser. Pour passer à travers cette masse grouillante, j'utilisais mon sort de désynchronisation, tout en restant hors de portée. Clairement, leur nombre était leur force, pas de technique de combat, pas de stratégie. J'avais beau remonter la vague, le creux n'arrivait pas, il continuait d'en arriver encore et encore.

Cela me parut une éternité, mais enfin, la vague se tarit. Le sol qui s'était effondré n'avait laissé que des ruines des habitations. Il ne me fallut ainsi pas longtemps pour déterminer où se trouvait ma cible. À l'extrême nord de la ville, un grand bâtiment totalement intact, guidé par une aura puissante et malveillante s'en dégageait.

Dans les rues de la ville encore intacte, il y avait de nombreux cadavres. Ils ne paraissaient pas être des victimes de l'éboulement. Les corps étaient déchirés, le sang s'était écoulé de plaies profondes. Ainsi, Tweeter avait pu compter sur une aide interne, même s'il semblait que cela ne concernait qu'un seul clan d'Homme-bête.

Alors que je bifurquais, un temps à peine perceptible me fit tourner la tête. Un homme en sang était assis contre un mur, ses mains occupaient à maintenir ses plaies. Sa respiration était rapide, son regard semblait perdu dans le vide.

- Alors tu es finalement venu, Péché de la Vaine Gloire.

- Nous nous connaissons, n'est-ce pas ?

- En effet, je suis Know Blood, l'Alpha de la Dissémination. Enfin, j'étais serait plus juste. Vous êtes arrivés à temps, Tweeter a réussi à les faire sortir. Qui l'aurait cru !? Tweeter, le faible Tweeter réussir une telle prouesse.

- Oui, en effet, un trouillard de première.

- Un trouillard avec des convictions. Est-ce qu'il s'en sortit ?

Je marquais une pause, devais-je lui dire la vérité, ou bien le ménager. Lui qui avait été un ennemi par le passé. Maintenant, j'étais un Péché Capital et nous avions une autre manière d'agir !

- Oui, il s'en est sorti. Je l'ai vu serrer sa femme et ses enfants. Une très belle femme en passant. Il est à se demander comment il a fait !

- Ha, ha, ha. Elle n'avait pas vraiment le choix, mais en même temps, un amour sincère était né entre eux. Sa respiration s'accéléra davantage. Mon temps arrive à son terme. Merci de m'avoir menti, et une dernière chose, je n'ai pas changé d'avis sur toi ou sur le Péché de l'Orgueil. Vous êtes des aberrations.

- Je vois.

- Mais, il faut bien ça pour faire face à cette armée monstrueuse et nos leaders. Tout ce que je voulais, c'était protéger les plus faibles, soigner les malades, aider les blesser. Je suis un médecin, j'ai honte d'avoir pris tant de vie, j'ai honte d'avoir été aveugle à ce point. Je voulais juste....juste... ne plus... voir des parents enterrer leurs... enfants. Des enfants devenir des monstres... pour survivre... je... je...

L'homme-bête que nous avions combattu par le passé venait de mourir devant mes yeux. Il m'avait confié ses regrets et ses désirs. Il nous avait combattus par nécessité. Maintenant, je devais faire en sorte que ce sacrifice ne se soit pas vain. Je devais vaincre le général de cette armée.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant