Les ailes du messager 2

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 Cela faisait bien longtemps que les homme-faucons m'avaient laissé seul dans le vaste ciel. Je ne pouvais pas voler aussi vite qu'eux, même si j'avais une très bonne endurance. Je passais au-dessus de tous ces villages humains qui avaient été dévastés par l'unité des homme-taupes. Plus un individu ne s'y trouvait, que ce soit les jeunes, les enfants où les vieillards. Je ne voulais pas penser à ce qu'ils leur faisaient subir une fois capturés par les homme-faucons.

La route des airs me mena non loin de la ville que tous les homme-bêtes détestaient, apparu sur nos terres qui nous avaient été volées. Je parlais comme si j'avais le sens de la propriété, alors que ce concept m'était étranger avant cette guerre. Cette ville apparaissait d'un blanc pur depuis le ciel, alors qu'il n'en était rien concernant ces mœurs.

Notre chef devait certainement chercher un moyen de la prendre, de la faire tomber, pour qu'enfin les terres ancestrales de notre peuple puissent nous revenir. La tristesse de savoir que tant de vie vont disparaître, mais en même temps, ils ne sont pas étrangers à ce qu'il va se passer pour eux.

Après une longue route, la dernière ville libre des homme-bêtes, la capitale de tout en peuple en guerre, était en vu. Comme tous les autres, je devais passer devant les gardes, malgré que je me posais non loin sous ma forme d'oiseau. Une fois rentré dans la fausse ville, je me dirigeais vers le pigeonnier, vérifier que mes amis se portaient bien. Des plumes se trouvaient encore sur sol, signe qu'un prédateur s'était attaqué à l'un d'eux. Je savais déjà qui en était responsable, mais je ne pouvais le blâmer, je ne pouvais rien dire contre lui, mon rang ne me le permettait pas.

Je pouvais comprendre la peine que ressentirait celui qui découvrira que sa moitié n'était plus là pour l'attendre. Je n'en voudrais pas à ce pigeon s'il souhaitait partir, d'abandonner le combat alors que plus rien ne le retenait. Je me retournais, la lame à l'œil, sans avoir demandé qui n'était plus de ce monde, et me dirigeait vers la véritable capitale. À l'entrée, se trouvait une femme du clan des homme-blaireaux qui m'indiquait que j'étais attendu dans la tanière de notre leader.

Après le long couloir dans le noir, j'arrivais enfin dans la ville souterraine, qu'il était bon d'être à la maison. C'était assez paradoxal pour un volatil de devoir vivre sous terre et je n'avais pas voulu l'imposer à mes petits amis. Alors que je dirigeais vers le lieu où m'attendait notre chef, je croisais deux hommes qui ne m'était pas inconnu. L'un deux, était très musclé avec un corps élancé, les yeux totalement blancs. Le second, qui le suivait de près, était bien plus rustique, plus en chair, mais ses deux bras étaient bien plus gros que mes pauvres cuisses. Il marchait alors qu'il avait les deux yeux fermés.

- Tiens, qui voilà, l'Alpha de la communication, Tweeter. Tu en as mis du temps pour arriver. J'ai déjà eu le temps de m'entretenir avec notre chef, rassure-toi, je lui ai déjà tout raconté.

- Allons, Red Claw ne soit pas aussi méchant avec lui, ce n'est qu'un homme-pigeon, en fait le seul homme-pigeon.

- Je présume que vous avez été intronisé en tant qu'Alpha de la chasse pour vous, et Alpha de la démolition pour Rock Breaker. Je vous félicite tous les deux.

- Tu n'es pas responsable de l'information pour à rien. C'est un minimum que tu sois bien renseigné, puisque tous les messages passent pas toi. Par contre, ne pense pas que je te sois reconnaissant, concernant ma fausse mère, je le savais depuis longtemps, mais le lire m'a fait perdre la tête.

- Mais maintenant les choses sont comme elles doivent être depuis le début. Moi, en tant qu'Alpha de la démolition et toi en tant qu'Alpha de la chasse. C'est ainsi que cela aurait dû l'être.

Ils se mirent à rigoler tous les deux. Je ne possédais pas toutes les informations, mais il semblait que Starground et The Last Shadow étaient des expérimentations. Pour l'homme-taupe, son sang s'était mélangé à celui des humains par le passé. Alors que pour la femme-faucon, s'était sa dévotion qui était testé. Il semblait vouloir savoir si le sang de notre maître et le rituel pouvait fonctionner totalement sur eux. Alors que l'un était impur physique, alors que l'autre avait un doute dans son mental.

- En effet, les décisions de notre leader sont absolues et toujours guidé par sa bienveillance pour notre peuple tout entier.

Les deux me sourirent, l'un me scrutant totalement, alors que l'autre semblait tenter de sentir le moindre tressaillement de mon corps. Mais j'avais l'habitude de me trouver dans des situations compliquées. La pression qu'ils pouvaient exercer sur moi n'était rien face à celle des Quatre Calamités et de notre leader.

- Par contre, vous qui étiez l'Alpha de la cité, qui va prendre votre place ? Votre frère ne s'est toujours pas manifesté, n'est-ce pas ?

- Ne me parle pas de ce pleutre, il n'a aucun honneur. Et ce titre d'Alpha de la cité n'était qu'un titre pour cacher la vérité à Starground. Être l'Alpha de la démolition m'avait toujours été destiné.

- Ne t'énerve pas ainsi, Tweeter n'en vaut pas le coup, il n'est pas au même statut que nous après tout. Son regard se posa sur moi, ses iris me transperçait comme si ma chair se faisait déchirer. Tu devrais te dépêcher, tu sais qu'il est excité aujourd'hui !

- Oui, en effet, j'ai déjà pu le constater. Je me remis en marche, en ajoutant. Ce fut un plaisir d'échanger avec vous.

C'était un mensonge bien sur, de la simple politesse, le respect de la hiérarchie des Homme-bêtes. Mais je ne devais rien laisser paraître sur mon visage ou dans mon corps. Alors qu'il passait tous les deux devant moi, j'entrais alors dans "la salle du trône".

Les torches éclairées que très peu le fond de la pièce, mais quatre silhouettes debout étaient visibles. Et sans le voir, je savais que notre chef se trouvait dans les ténèbres, le regard posait sur moi attendant que je lui fasse mon rapport. C'était le moment tant redouter, malgré l'habitude, une boule au ventre m'accompagnait tout au long de cette entre-vue paraissant sans fin.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant