Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché Oublié 9

Une déclaration de guerre ! Voilà ce que nous proposait l'Alpha de l'Obéissance par la Foi, White Fay. Il dit cela sans même sourciller, son regard grand ouvert ne regardant dans aucune direction en particulier.

- Vous n'y allez pas par quatre chemins, mon cher. Je pensais qui nous pourrions discuter un peu plus avant de venir à ce moment désagréable. Rajouta le capitaine.

- Cela n'aurait aucun intérêt. Notre vie est trop courte pour la perdre en fioriture. Nous savons tous que les Homme-bêtes continueront leur avancée, et la certitude que nous gagnerons finalement est bien présente dans chacun de nos cœurs. Lui répondit d'un ton supérieur l'Alpha.

- Votre frère est mort en nous combattant ! Rajoutais-je alors.

- Mon frère pensait que la force venait de la peur et qu'elle permettait ainsi de maintenir l'ordre. Mais il se fourvoyait, seule la foi permet d'obtenir l'ordre et elle-seule donne au juste la force !

- Vous ne pleurez donc pas votre frère ! Dit alors dame Diane, les larmes aux yeux. Je trouve cela tellement triste !

- Je pleurerais mon frère et tous ceux qui se sont sacrifiés pour cette noble croisade, une fois qu'elle se sera terminée.

- Et qu'elle est donc cette croisade ?

- Simple, purifier notre Mère de tous les poisons et des maladies qui se répandent, qui s'insinuent au plus profond de son sein. Et ainsi faire des Homme-bêtes ses représentants, ceux qui possèdent à la fois la conscience et l'instinct, l'intelligence et la puissance.

- Et je suppose que vous considérez les humains comme la maladie et le poison.

- Vous n'écoutez donc pas, très bien. Cela sera ma dernière réponse, ensuite vous devrez repartir de gré ou de force. Les humains en font partie, cela ne pourrait en être autrement. Mais il en est de même des autres clans, que ce soit les Géants, les Fées, et même les Druides.

- Attendez, les Fées vivent en harmonie avec la nature, nous vivons dans une forêt ! S'écria sir King.

- Pareil pour les Géants, nous dansons pour la terre ! Fit de même dame Diane.

- Vos Péchés sont différents des humains, mais vous méritez le même châtiment !

L'Alpha de l'Obéissance par la Foi détacha pour la première fois ses mains. Sa main droite se posa alors à terre, et sans ressentir la moindre animosité de sa part, il nous attaqua. Les lances provenaient de la terre elle-même, des racines alors même qu'il n'y avait quasiment pas d'arbre dans cette vaste plaine.

Aucun de nous ne fut pris par cette attaque surprise, même si l'absence d'intention meurtrière nous avait quelque peu surpris. Avec une vitesse déconcertante, nous nous étions retrouvés à l'extérieur, avant que l'ouverture ne se referme sur nous. Finalement, l'Alpha de l'Obéissance par la Foi fit son apparition.

Il était toujours assis, mais il s'élevait dans les airs sur un pilier de bois qui s'enroulait sur lui-même. Mais avec la brume qui nous entourait toujours, il disparut de notre champ de vision. Son absence de volonté claire de nous tuer rendait la tâche quelque peu compliquée. Mais sans crier gare, cette même brume commença à se dissiper. Les maisons rudimentaires et ses habitants firent leur apparition, ils nous entouraient, les mains jointes regardant en direction supposée de leur leader.

Enfin, il nous apparut, ses grands yeux bleus posaient sur nous, comme s'il était un être supérieur. Il maîtrisait clairement les arbres, mais contrôlait-il aussi l'eau et l'air, la disparition de la brume à ce moment précis ne pouvait pas être un hasard.

- Voyez mes fidèles croyants, voyez nos ennemis. Ils ont refusé mon offre généreuse de repartir chez eux et de vivre en paix leur dernier moment. Voyez mes fidèles, le pouvoir que m'offrent vos prières, et maintenant voyez nos ennemis tomber sous vos yeux.

Tous se mirent à prier avec plus d'intensité les yeux fermés, restant là sans bouger. Que pouvait-il bien leur promettre pour obtenir une telle ferveur. Aucun d'eux ne remettait en cause ses actions. Il venait de les prendre en otage, nous ne pouvions prendre le risque de nous déchaîner, au risque de blesser l'un d'eux, de blesser l'un des enfants qui se trouvaient dans le cercle intérieur des priants.

- Voyez mes ennemis, mes fidèles croient en nous, croient en notre guide, le Grand Alpha, et ils croient en ma personne, leur guide. Désormais périssez devant leurs yeux, recevez le châtiment de notre Mère à tous.

Les racines d'arbre ne cessaient de nous attaquer, tentant de nous attraper. Elles pouvaient aussi apparaître tout près de nous, tentant de nous emporter dans le sol. Avec ma magie d'accélération du temps, cela ne me posait pas de problème de les éviter.

Les autres Péchés tranchaient les attaques qui leur venaient dessus. Malheureusement, ils ne pouvaient se permettre de lancer d'attaques puissantes au risque de blesser les fidèles qui nous entouraient. Ainsi, sir Escanor, qui aurait eu une grande facilité avec cet ennemi, devait se contenter de balancer sa hache dans tous les sens.

Il nous fallait pourtant arriver à le vaincre, en évitant les dommages collatéraux, mais là était toute la difficulté. Comment devions-nous nous y prendre pour y arriver ? Parmi nous, deux personnes pouvaient voler, dame Merlin et sir King, pouvant éviter les attaques aériennes. Mais il avait clairement mis au point une tactique pour cela. En plus de ses otages inconscients de l'être, il dressait un dôme de branches qui commençait à nous recouvrir dangereusement.

- Je me demande pourquoi il a fait disparaître le brouillard et comment ? Demandai-je alors, en ayant parlé le plus lentement possible.

- Certainement pour montrer sa puissance à ses fidèles ! Dit ainsi sir Ban, alors qui venait de bondir tout près de moi.

- Ce n'est pas de la magie si le brouillard a disparu, ce n'est pas non plus un miracle. Rajouta à ce moment-là dame Merlin, alors qu'elle planait dans tous les sens. C'est un simple phénomène physique dû à l'apparition des plantes qui ont créé un puits d'air chaud. Aucune magie, aucun miracle, répéta-t-elle plus fort, espérant probablement que les fervents l'entendraient.

Mais notre conversation cessa lorsque le dôme où nous nous trouvions précédemment s'ouvrit. Ce qui apparut était une vision d'horreur. Décidément, les Alphas de l'Obéissance n'avaient aucun respect pour les morts. C'était des fervents, ceux qui priaient, qui se présentaient devant nous. Ils avaient la peau blanche, tendue sur leurs os, le visage émacié. Il nous fallait encore une fois réduire en charpie les corps d'innocents, de victimes de la grandeur démesurée d'une minorité.