Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché Oublié 31

 Je venais de prononcer des menaces à l'égard du leader de tous les Homme-bêtes. Immédiatement, l'atmosphère était devenue plus lourde, tel un poids qui m'était tombé dessus sans aucun retenu.

Il fallait que je garde le masque, celui de la confiance, bien que son aura se faisait de plus en plus oppressante. En aucun cas, je ne devais montrer que mes jambes étaient sur le point de flancher, qu'elles fassent que je m'agenouille face à lui. Ni même que mon corps ne montrait qu'une seule émotion, tremblant et suant à grosses gouttes.

À ce moment-là, je ne pouvais me le permettre, je représentais les Péchés Capitaux, la fierté de mes compagnons, la colère de ceux qui avaient tous perdu. Il me fallait rester fort !

Dans le silence, je l'entendis se lever, se rapprocher de moi. Les quelques sources de lumières laissaient voir une épaule, une jambe, une ombre. Je pouvais déjà savoir qu'il était imposant, que ce soit par la taille, la musculature.

Je sentais maintenant un souffle au-dessus de moi. Il était là, face à moi ! À peine quelques centimètres nous séparaient maintenant. Je sentais mon propre souffle me revenir au visage. Un seul mouvement de bras, il pourrait m'atteindre. Alors que mon esprit envisageait tous les dénouements, une alarme s'agita en moi. Avais-je pris mes précautions, avais-je créé un point de sauvegarde ? Quand ? Où ?

- Tu es bien présomptueux pour un humain ! Je peux sentir ta peur transpirait par le moindre pore de ta peau. Tu joues au dur, mais tu es effrayé d'être face à moi. Mais je peux aussi dire que si tu restes, ce n'est pas ta peur qui te tétanise, non, c'est ta fierté !

Tout ce qui se trouvait devant moi, c'était une silhouette sombre. Pourtant, je pouvais sentir son regard se poser sur moi, me scrutant de toute sa hauteur. Ma main se rapprochait lentement de ma rapière, Aiguille. Son aura meurtrière était palpable.

- Tu ne réponds rien, alors tu sais que j'ai raison ! Dans ce cas, je vais aussi te dire que je suis loin d'avoir hérité de la faiblesse de ma progénitrice. Je suis puissant et je possède les avantages de deux lignées, alors, toi simple humain, tu vas plier devant ma toute puissance !

Sans crier gare, un coup vertical arriva. J'eus tout juste le temps de me retirer. Je saisis sans plus attendre Aiguille et The Last Time. Mais en face de moi, il n'y avait toujours qu'une immense masse noire. Même agenouillé, il était toujours immense.

Le sol craqué alors qu'il retirait son poing enfoncé. Les vibrations, les craquements arrivaient même sous mes pieds. Si je me prenais un seul coup, je ne pourrais pas me relever. Un seul coup, et ce serait certainement fini de moi. Lui qui avait brisé la roche sans prendre le moindre élan.

Je me préparais alors à le recevoir en augmentant ma propre vitesse. Mais cela ne fut pas suffisant, loin de là !

Le temps me manqua, lorsque je m'en rendis compte, son poing était déjà en train de s'enfoncer dans ma joue. J'entendais ensuite les os de mon crâne craquait, ma tête se tourner, le signal de la douleur se répandre. La limite de rotation de ma tête arrivait, alors que le reste de mon corps commençait à se soulever. Je sentais les muscles s'étiraient avant de se rompre, tandis que mes cervicales se brisaient les unes après les autres.

Mais la mort ne m'accueillait pas encore, mon corps se retrouvait projeté dans les airs. Tournant dans les airs sans rien voir, pas même le mur contre lequel mon corps s'écrasa. Les os de ma cage thoracique s'y fracassèrent, se brisèrent à l'impact.

J'étais encore en vie, en incapacité totale de retourner au combat. Mon sort commençait à s'estomper. Les bruits de pas résonnaient lentement comme un compte à rebours qui me rapprochait de la fin.

Mes mains tenaient encore fermement mes deux armes, elles ne m'avaient pas quitté. Mon corps n'avait pu se défaire du seul moyen de combattre. Mais je n'étais plus en mesure de faire quoi que ce soit. Je ne pouvais plus qu'attendre la mort, espérant qu'elle serait rapide. Il ne fallait pas qu'il s'attende à ce que je le supplie.

- Tu es encore en vie, malgré ton faible corps ! Impressionnant, moi qui pensais t'offrir une mort rapide et sans douleur. Il est possible que je me rappelle de toi finalement, un peu. Maintenant, il est temps d'en finir et de me joindre aux combats.

J'étais entièrement à sa merci, je pouvais au moins le remercier de ne pas jouer avec moi.

- Après tout, des proies plus intéressantes m'attendent là-haut. Tu n'as même pas été un échauffement.

S'il savait que pour moi, cela n'était qu'un premier essai. Que je finirai par l'avoir par l'usure.

Malheureusement pour moi, il semblait avoir entendu mes pensées. Il ne comptait pas faire durer le plaisir. Mais il ne comptait pas non plus m'achever rapidement. Il posa son énorme pied sur mon visage.

Mon crâne brisé se fendait davantage sous la force brute du leader de tous les Alphas. La douleur était insoutenable, avant de disparaître enfin, comme toutes autres sensations.

Lorsque je rouvris les yeux, je venais de passer les portes menant dans le long couloir vers ma mort. La voix de Echidna qui résonnait, sans comprendre ce qu'elle disait. Mes oreilles sifflaient tellement fort. Mon cœur battait à tout rompre dans ma cage thoracique qui allait exploser.

Heureusement que je n'avais pas créé un point de sauvegarde en entrant dans le lieu où se trouvait l'Alpha des Alphas.

Il fallait que j'y retourne, que je respecte les ordres et la confiance du capitaine Meliodas. Pour les mots que j'avais prononcés, jurant que je le vaincrai, même s'ils n'existaient déjà plus.

Mais mon expérience face aux Homme-bêtes me le criait, il n'avait utilisé que sa force brute. Il ne s'était pas transformé et il m'avait déjà surpassé en vitesse.

Il fallait que j'obtienne plus d'information et une source de temps importante.

Une source de temps et d'informations. J'en avais justement une derrière moi. Comment lui faire faire ce que je voulais ? Ça prendrait trop de temps. Comment l'utiliser comme source de temps ? L'amener avec moi ! Non ! Le faire venir jusqu'ici ? Difficile ! Mais pas impossible !