Le Péché de la Vaine Gloire 37

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 Les coups sur la coque du bateau ne faisaient qu'augmenter. Nous avions pris la mer pour libérer les eaux des Homme-bêtes qui empêchaient la ville de s'approvisionner. C'était l'une de leur principal ressource en nourriture. Sans cela, les champs ne pourraient fournir le nécessaire très longtemps. Il y avait certainement un Alpha derrière cela. Un homme-bête qui régnait sur l'océan. Une contrainte supplémentaire, là où contre un oiseau et une taupe nous pouvions respirer. Si nous tombions dans leur élément, ils ne nous restaient que quelque minute pour en finir. En tout cas, pour ma part, cette règle était absolue. Le seul qui pouvait s'en sortir avec certitude, c'était monsieur Ban.

Le bateau tanguait de plus en plus, alors même que le vent soufflait à peine pour nous faire avancer. De même la mer était calme, pas une vague ne venait perturber ce miroir. Le brouillard continuait de s'intensifier de plus en plus. Si bien que nous naviguions un milieu d'un grand dôme blanc.

Je tentais de percevoir le temps qui se trouvaient près de nous. Mais j'avais à côté de moi, les êtres qui avaient le temps de vie le plus important. Lors de nos voyages, je faisais en sorte de garder une certaine distance avec eux. Préférant ainsi par intermittence, la compagnie de Monsieur Gowther et de Sir Escanor. Ce n'était clairement pas pour les sujets de discussions avec eux.

Mais sur ce bateau, cela me rendait impossible toute détection. Il m'était présentement difficile de m'éloigner d'eux sur cet espace réduit. Ainsi, je ne savais si c'était une forme de vie qui touchait la coque. Ou bien des objets, des restes de navires coulés, et même les cadavres des marins. L'air saturé en iode ne permettait pas de distinguer quoi de ce soit d'autre. Même les chairs en décomposition n'aurait pu me titiller les narines.

L'ambiance sur le bateau était étrange. D'un côté, les trois Péchés qui m'accompagnaient, étaient calmes et serein. À tel point que le capitaine Meliodas et monsieur Ban blaguaient sans problème, tentant même d'emporter dame Merlin dans leurs délires. Mais rien ne pouvait enlever ce masque de sérieux sur son visage.

Et de l'autre côté, il y avait les marins et leur capitaine. Clairement, ils étaient sous tensions, chaque bruit sur la coque les faisaient frisonner. Leur capitaine avait un regard de mépris sur mes camarades. Pour eux qui avaient certainement frôlé la mort à plusieurs reprises, cela pouvait ressembler à de l'irrespect. Mais aussi à une forme d'inconscience face au danger.

Pour ma part, je me trouvais entre les deux. Les autres Péchés me permettaient de conserver mon calme et de ne pas céder à la panique. Je connaissais leurs forces, mais surtout, je savais que je pouvais vaincre n'importe quel ennemi Homme-bête. J'en avais vaincu deux moi-même. Et j'avais réussi à en repousser un troisième en permettant à Sir Escanor d'utiliser ses pouvoirs alors qu'il n'était qu'un homme chétif.

Alors que nous entendions le bruit du bois qui travail et la légère brise, un son, non, un cri vint briser se calme sous tension. Le capitaine et monsieur Ban avaient cessé leur chamaillerie, tandis que les marins se raidirent sur place. Nous avions tous en commun, la tête levée vers un ciel recouvert d'un tapis blanc. Finalement, l'ennemi n'allait pas venir de la mer mais du ciel. Un homme-mouette, une femme-albatros, où que sais-je d'autre ?

Finalement, ce qui explosa à côté de nous n'avait rien de ce que je pensais. Le projectile avait frôlé le navire sans le toucher. Le choc avec l'eau avait créé une grande colonne d'eau, une partie arrivant sur le pont. Le capitaine et monsieur Ban n'avaient pas évité cette petite douche d'eau salée. Rapidement, quelque chose se présenta, une grosse masse grisâtre. Point de plume sur cet être étrange. Sa peau ne semblait pas vouloir rester en place, des vagues le parcourait à chaque fois qu'il faisait un mouvement. Il possédait deux énormes crocs et des moustaches, tandis que le reste de son corps était d'un brun uni.

- Bonjour messieurs. J'espère que je ne vous ai pas trop effrayé. Je me présente, je suis l'Alpha de la pêche, Healsea. Ravi de tous vous rencontrer.

Le capitaine s'avança sans crainte, un grand sourire au visage, répondant à celui qui semblait s'afficher sur cet Alpha.

- Je suis Meliodas, le Dragon de la Colère, capitaine des Sept Péchés Capitaux. Voici, Merlin, le Sanglier de la Gourmandise, Ban, le Renard de l'Avarice et Mordred, le Lièvre de la Vaine Gloire. J'espérais pouvoir discuter avec vous Alpha de la pêche, Healsea.

- Même si je suis ravi de vous rencontrer et de cette agréable expérience de vole. Ce n'est pas avec moi que vous allez devoir parlementer. Même si je pense que tout cela est futile.

- Vous voulez dire qu'un autre Alpha va arriver ? Rajoutais-je alors !

- Bien sur, nous ne sommes pas stupides au point de ne pas comprendre que vous êtes forts.

Une autre masse noir et blanche venait de faire son apparition. Le bateau s'était enfoncé dès le moment où il était arrivé dessus. Sa taille était bien plus impressionnante que l'Alpha de la pêche qui se trouvait à côté de lui. Il devait au moins faire la taille de monsieur Gowther, de même pour sa musculature. Sa peau était lisse, et le peu de lumière provenant des lampes se reflétait dessus.

- Tu es encore bien trop enjoué, Healsea. Nous ne sommes pas là pour discuter mais pour vaincre.

- Je suis désolé, Alpha de l'isolation, Brexit.

Son regard noir se figea sur nous. Alors que nous restions calmes, ce n'était pas le cas des marins qui nous accompagnaient. Tentant de s'éloigner le plus possible des ennemis. Certains regardaient même encore le ciel, les yeux exorbités et la sueur dégoulinante.

- Vous l'aurez compris, nous sommes là pour vous vaincre, Sept péchés capitaux.

- Alors, toute discussion est impossible, cher Alpha de l'isolation, Brexit. Nous ne souhaitons pas que cette guerre se poursuive. Nous pourrions discuter avec votre chef.

- Je ne vois que quatre d'entre vous sur ce navire. Les autres doivent encore être à cette ville du mensonge. Mais vous cachez ne sert à rien, un autre Alpha nous accompagne, ne pensaient pas survivre à la fin de cette journée.

- Sate, sate, sate, bon bah, va falloir demander avec un peu plus de force à cet Alpha de l'isolation, n'est-ce pas, Ban ?

- Mordred, tu t'occupes de l'autre. Fait en sorte de le garder vivant, je veux l'étudier !

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant