Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Les ailes du messager 5

 Je devais ouvrir cette porte et pourtant mon instinct me disait que rien de bon m'y attendais. Ma famille se trouvait derrière, je pouvais entendre les enfants chahutaient, la voix de ma femme qui résonnait. Il fallait que je rentre, le danger n'était pas d'ordre physique, mais mental, je savais que la personne qui m'y attendait y prenait un grand plaisir. Il devait même savoir que j'étais derrière cette porte à hésiter. On pourrait même dire que mon côté lâche avait pris le dessus, tant que je ne rentrais pas, ma famille ne risquait rien. Il ne pouvait rien leur faire, même son statut au sein de notre peuple ne pourrait le protéger de son crime contre nous.

- Tweeter, que fais-tu derrière la porte ? Regarde, nous avons un invité.

La porte venait de s'ouvrir devant moi, ma femme plus jeune que moi. La bonne odeur du souper en train d'être préparé, je savais déjà ce qui m'attendait ce soir.

- Oui, je sais, veuillez m'excuser Calamité de mon impolitesse.

Il était assis au milieu de la pièce, les enfants lui tournaient autour avant de venir vers moi. Tout ce que je voyais maintenant était le sourire malsain qui se trouvait sur son visage.

- Papa, dirent en chœur les deux enfants qui se précipitaient et s'accrochant fermement à ses jambes.

- Regarde, une Calamité se trouve chez nous, rajouta l'un de mes fils.

- Oui, il nous a raconté plein d'histoire, et il nous a même dit l'importance de ta mission pour lui et notre peuple. Me dit le second, avec tellement d'admiration.

Mes deux fils étaient fiers que leur père soit un Alpha, même s'ils ne connaissaient pas mon statut particulier. J'aurais préféré rester auprès d'eux, mais un représentant de chaque clan devait se trouver parmi les Alpha, et dans mon cas, le choix était limité.

- Allez jouer dehors, je dois parler avec la Calamité.

- Mais papa, il allait nous raconter la fois ou tu as permis la destruction d'une ville humaine.

- S'il vous plaît, obéissaient tous les deux. Naya, tu les accompagnes, s'il te plaît.

Elle ne posa aucune question, mon air grave avait dû suffire pour la convaincre. Après tout, je n'avais aucune envie de lui expliquer mon problème avec cette Calamité en particulier. Il ne m'aimait pas car j'avais le titre d'Alpha sans en avoir fait le moindre effort d'après lui, simplement parce que ma condition était particulière. Mes enfants et ma femme enfin sortie, la discussion avec lui pouvait commencer, encore un moment désagréable en perspective. Le foyer chaleureux que j'étais venu retrouver avait laissé place à la froideur d'une cage dont laquelle je m'enfermais moi-même.

- Je me suis toujours demandé si les homme-bêtes apparentés aux oiseaux pondaient des œufs. Alors, est-ce le cas ?

- Vous me posez toujours cette question, maître Lastbreath, et la réponse reste la même.

- Quoi !?! Mes questions t'agacent, j'aime bien te taquiner. Je dois dire que j'adore le goût des œufs de tes petits amis, alors rien qu'imaginer que des plus gros pourraient être pondus, ça me met en appétit.

Sa gueule bavait, une cascade de salive descendait inévitablement vers le sol. D'un seul geste, il se lava et envoya dans un mouvement vif s'écrasait contre le mur.

- Que puis-je faire pour vous, Calamité ?

-Pourquoi ? Il me faut une raison pour venir ici, te rendre visite, mon ami !

Nous n'étions pas amis, nous n'avions rien en commun. Dans la nature, ceux de son espèce dévoraient les œufs mais aussi les plus jeunes encore dans le nid des pigeons. Mon instinct me suppliait de le faire partir au plus vite pour protéger mes enfants.

- Tu n'es pas drôle Tweeter, Alpha de la communication. Sérieux, que cela m'énerve de le dire. Contrairement à moi, tu ne mérites pas ce titre. Tu ne sais pas ce que nous avons subi pour en être digne, que tous ceux qui possèdent ce titre ont subi. Et toi, sous prétexte qu'il est trop dangereux de te faire tenter le rituel, on te donne le titre d'Alpha comme ça. Tu es la honte des Alphas.