Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin

Le Péché de la Vaine Gloire 19

 Le jour convenu pour le paiement de la taxe arriva. Les villageois avaient demandé à payer sous une autre forme, en bétail et produit agricole. Cela avait tellement interloqué le nouveau seigneur, que son propre fils était venu voir cela de ses propres yeux. Il était à peine plus jeune que la future Alpha, mais son ton était déjà hautain. Il avait même ordonné au villageois de s'agenouiller, non pas en signe de respect, mais simplement parce qu'il aimait regarder les gens de haut.

- Mon père m'a parlé d'une légende, celle d'un peuple qui peut prendre l'apparence d'animaux.

Le jeune seigneur arrogant marqua une pause, attendant qu'un villageois parle, mais rien n'apparut sur leurs visages. Il continuait de marcher devant eux, lentement, son regard se posant sur leurs visages. À ce moment-là, ils auraient pu l'écraser sans problème. Même le plus jeune d'entre eux, son petit frère l'aurait mis à terre. Mais l'immense armée se trouvant derrière lui, aurait pu venir à bout de leurs forces surhumaines. Les hommes-bêtes avaient beau être reclus, leurs histoires racontaient l'existence de la magie des hommes, compensant largement leur faiblesse physique.

- J'aimerais en acquérir. Si l'un d'entre vous sait où je peux m'en procurer, alors les taxes ne seraient plus un problème pour lui et sa famille.

- En acquérir, mais pourquoi faire ?

Les parents de la jeune fille lui laissèrent un regard transperçant. Elle venait de vendre la mèche, la sincérité de sa voix, la jeunesse de ses dires, n'avait pas échappé au jeune seigneur. Une ombre gigantesque s'abattit sur elle, ne voyant que ses deux yeux comparables à un prédateur, qui faisait naître en elle un sentiment de peur.

La jeune fille sentait ce sentiment s'insinuait en elle, des pensées de malheurs se chamboulaient dans son esprit. Elle tremblait de partout, se demandant si c'était cela qu'une proie ressentait lorsqu'elle lui tombait dessus, juste avant que ses serres ne transpercent sa chair. Le mouvement de cette main qui arrivait tellement lentement. Elle voulait partir, s'envoler loin d'ici, loin de lui. Malgré la peur, elle avait encore conscience que si elle faisait cela, elle condamnait tout le monde.

Le bout des doigts du seigneur toucha le menton de la frêle jeune fille. Un courant électrique parcouru entièrement son corps, elle était pétrifiée, les tremblements s'étaient stoppés. Ce moment lui paraissait interminable, chaque mouvement du jeune garçon devant elle lui paraissait tellement lent. Ce sourire qui semblait figé sur ce visage, tellement malsain.

- Tu es plutôt mignonne, enfin, une fois que je t'aurais nettoyé et mis dans une belle robe. Tu pourrais avoir une vie de princesse, manger à ta faim, non, même boire jusqu'à plus soif l'eau la plus pure.

- Je...... Je..... J'aime ma vie ici. Ce fut la simple réponse que donna la jeune fille.

- C'est vrai, je t'envie, cela doit être tellement bien de vivre libre, sans règles et sans lois. Je vous envie vraiment, moi, je dois manger les plats qu'on choisit pour moi tous les jours. Toutes mes journées sont organisées, dès le matin, des personnes me font prendre mon bain, m'habille. Il lança un soupir lourd de sens. Mais un incident arrive si vite, parfois le destin est cruel.

Il marqua une pause, avant de faire un sourire sinistre à la jeune fille innocente. Il annonça alors qu'il reviendrait demain, considérant que la somme n'était pas réunie. De l'herbe ne pouvait être considéré comme un équivalent. Malgré les tentatives d'explications de mon père, tentant d'expliquer que c'était des herbes médicinales, le jeune seigneur s'en moquait totalement.

La jeune fille avait conscience qu'elle avait faite une erreur. Son corps sembla reprendre vie, tous ses muscles se relâchèrent. Il lui fallut un moment pour prendre conscience qu'elle ne se trouvait pas dans de la boue, mais dans sa propre urine.

Elle tentait de s'excuser auprès de son père, auprès des autres adultes. Mais ils n'étaient pas disposés à l'écouter maintenant. Ils devaient maintenant faire un choix, rester ou fuir, c'était les deux seuls possibles. Le combat n'était même pas envisageable, se battre, c'était confirmé sa pensée. Mais ce qu'elle ne savait pas encore, ce que ses parents avaient plus peur pour la vie de leurs enfants que pour la leur. Il pourrait en faire ce qu'il veut, les modeler comme il le souhaite, briser leurs esprits dans ce moment de tristesse.

C'est sa mère qui entendit finalement son pardon, son innocence l'avait mené dans cette impasse. Elle la serrait très fort dans ses bras, craignant toujours la réaction de son père. Il était un homme doux en temps normal, même les proies n'avaient pas le temps de souffrir, il leur brisait immédiatement la nuque.

Ce moment que la jeune fille redoutait tant arriva finalement, son père entra dans la pièce. Elle se trouvait toujours enlacée entre les bras de sa mère, refusant de le regarder en face. Sa mère lui força la main, tandis que celle de son père vint s'agripper à sa tête. Il lui tourna la tête, elle ne pouvait s'opposer à cette force, le visage de son père apparu devant elle. Malgré les larmes qui emplissait sa vue, elle pouvait parfaitement distinguer l'expression de son père.

C'était un sourire, mais il n'y avait pas de joie, il l'affichait uniquement pour sa fille, pour la réconforter. Il la remerciait pour ce qu'elle avait dit, pour la sincérité qu'elle avait montrée. Lui disant que de toute façon, cela se serait terminé de la même manière, le moment arrivait simplement plus tôt. Il serra sa fille dans ses bras, lui caressant les cheveux, lui disant de ne jamais oublier cette force de caractère qu'elle possédait.

Le soir même, tout était prêt pour le départ vers une nouvelle vie. Ils ne prenaient que le nécessaire, comptant sur la nature pour leur donnait ce qu'il leur manquerait. Les autres familles ne pouvaient pas partir par les airs comme il le faisait, partant des directions opposées. Ses parents déployèrent leurs ailes, prirent leurs élans. Ils firent un tour pour reprendre les bagages. Tandis que son frère et la jeune fille se trouvaient dans un filet, obligeant les deux parents à ne pas voler trop loin d'un de l'autre, pour ne pas briser le lien.

La nouvelle vie commença dans une forêt, dans une petite cabane. Trouvant leur nourriture dans la nature, chassant parfois à la lisière de la forêt. Le temps passa, avant que la réalité ne les rattrape dans leur bulle de rêve.