Le Péché de la Vaine Gloire 51

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 Finalement, la discussion avec la femme-bête ne put se poursuivre. Plus nous remontions, et plus nous croisions de civil. Ce temps me permettait de réfléchir à ce qu'elle m'avait dit, et surtout de me rappeler de ce que mon père me disait toujours. Ce que je prenais pour des légendes, pouvais être la réalité. J'avais pu sonder le temps de plusieurs membres de Péchés Capitaux, ceux qui possédaient le temps vécu le plus long était le capitaine Meliodas et dame Merlin, si je leur posais la question, peut-être que j'en serais plus.

Puis il me vint à l'esprit que cela pourrait être mon Péché, celui qui m'avait permis de rentrer dans l'ordre que j'admirais tant. Cela pouvait expliquer pourquoi je ne connaissais pas mon propre Péché, c'était simplement parce que je n'étais coupable de rien, ou plutôt que mon crime me serait donné par ma propre naissance. J'étais à la fois ravi d'avoir mis un nom sur mon Péché, mais en même, si c'était réellement cela, alors ma propre naissance serait un Péché.

Ainsi, rapidement, je passais de la joie, à la colère. Mais je ne devais pas perdre ma concentration, autrement ma magie, le décalage que j'avais appliqué aux trois entités en plus de la mienne, pourrait s'annuler. Et cela dans le meilleur des cas !

- Notre conversation semble vous travaillez, Péché de la Vaine Gloire ! Me dit une voix en chuchotant, alors même que des personnes se trouvaient non loin de nous.

Je ne comptais pas lui répondre, elle ne possédait pas les réponses à mes questions non plus. Je voulais me rendre au plus vite au près de dame Merlin, elle pourrait certainement me répondre, me rassurer. Je ne pouvais admettre que ma propre existence ne soit qu'un Péché. Je ne voulais admettre cette réalité !

- Mordred, je vous en prie, reprenez-vous, votre magie agit étrangement.

- Dame Arakum, mon bras, il est en train de disparaître ! Par dame Nature, mon pied aussi ! Mais ... mais ... mais je ne tombe pas ! Comment c'est possible !

J'étais bloqué dans ce cycle de pensée, mon existence toute entière était un Péché, ce monde me rejetait depuis ma naissance. Moi qui avais fait tant d'effort pour devenir le meilleur. Et dans ce cas, même rentrer dans l'ordre que je rêvais, devenir un Péché Capital, n'avait rien avoir avec mes efforts. Je comprenais enfin le sens de mon titre, le Péché de la Vaine Gloire...

Clap.

Je venais de recevoir un violent coup dans le visage. Cela me sortit de mes pensées destructrices. Je regardais sur le côté, deux personnes me regardaient inquiètes, mais en moi bouillonnait une colère. Mon regard de surprise se mut rapidement en une haine, un désir de tuer. Celle qui m'avait révélé cela se trouvait devant moi. Alors que je portais ma main sur la fusée d'Aiguille, deux mains se retrouvèrent sur mes joues, un grand sourire s'inscrivait sur ce visage grave.

Elle finit par me prendre la main, celle-là même qui s'apprêtait à la transpercer sans jugement. Je n'arrivais plus à penser à ce moment-là, j'étais totalement vulnérable. Elle aurait très bien pu choisir de m'occire et de laisser mon corps dans un coin. De toute façon, qu'est-ce que cela changeait ? Je n'étais qu'un Péché, je n'étais qu'un simple messager annonçant l'avènement d'un Roi, celui de mon cousin. Un grand destin l'attendait, lui, pas moi !

- Chevalier Mordred, reprenez-vous !

J'étais en train d'être secoué, quand enfin, je revins dans le monde réel.

- Dame Arakum, je l'avais dit, il est dangereux, nous ferions mieux d'en profiter pour le ... pour le ... .

- Tu veux le tuer, alors que tu n'es même pas capable de le dire. Non, il est encore jeune, et j'ai dû ébranler sa réalité en lui disant cela. Je ne pensais pas que cela le toucherait autant. Attends, on dirait qu'il revient à lui !

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On est où actuellement ?

- J'ai utilisé le passe pour ouvrir une des portes, ne t'inquiète pas, personne ne vous a vu !

- Même si c'était un peu juste quand même. Rajoute alors l'homme-oiseau, alors que Arakum lui jetait encore un regard dédaigneux. Heureusement qu'il n'y avait pas de code sur celle-ci. Rajouta-t-il en parlant tout bas.

- Écoute, jeune Mordred, je suis désolé si ce que je t'ai dit t'a choqué, mais je voudrais t'aider, alors dis-moi ce qu'il ne va pas !

Je restais silencieux, était-il prudent que je parle de cela à un ennemi ? Même si elle avait prouvé qu'elle était digne de confiance. Elle aurait très bien pu me laisser là et s'enfuir avec l'homme-oiseau, après m'avoir frappé violemment.

- Si .... Si ce que vous dites s'avérait exact, alors mon titre de Péché Capital, je ne le devrais pas à mon travail, mais à ma naissance.

- Tu fondes ton identité sur tes réussites fondées sur tes efforts, et non pas sur ta naissance que je présume de haut rang dans la société humaine.

- Oui, mais comment vous savez que je suis un noble ? Même si je ne lui disais pas que je n'étais qu'un noble de bas rang.

- Mon instinct. Mais je te dois dire que cela te rend plus louable. Même si ton rang dans la noblesse n'est pas très important, tu veux que les personnes te jugent sur tes actes, même si tu préfères oublier tes échecs.

Elle lisait réellement en moi comme un livre ouvert. Je ne pouvais donc rien lui cachait, elle me parlait d'instinct, mais pouvait-on encore parler de simplement d'elle telle chose quand elle tombe toujours sur la vérité.

- Tu vois, mon titre d'Alpha ambassadeur, je ne le dois que parce que je viens de l'autre côté de la mer. Et même, Tweeter, ne doit son titre d'Alpha de la communication que parce qu'il est l'un des rares homme-pigeons qui se trouvent dans la cité.

- Heu, dame Arakum, est-ce vraiment nécessaire de lui dire tout cela ?

- Mais toi, tu penses réellement que ce titre de Péché Capital te serait donné par ce fait, simplement par ta propre naissance. Et surtout, crois-tu que ce fait soit connu de tes camarades, de ton Roi. Je pense personnellement qu'il y a bien une personne dans ton groupe qui connaît cette vérité, et je pense même qu'elle attend le signe depuis longtemps !

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant