Le Péché Oublié 28

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 Après avoir croisé Know Blood, j'avais repris mon chemin vers ma cible. Alors que je m'attendais à affronter d'autres homme-bêtes, aucun d'eux ne se présenta devant moi. Finalement, la source de temps était concentrée à un seul point. Un petit groupe, d'après mon interprétation de la quantité de temps qui en émanait.

J'arrivais devant une grande porte, les détails étaient grossiers, imposante, mais sans aucune personnalité. À peine je posai les mains dessus qu'elles s'ouvrirent. Cela n'était pas le résultat de ma volonté, quelqu'un venait de l'ouvrir de l'intérieur.

- Vous devez être l'un des Péchés Capitaux, je suis l'Alpha des Consignations. Veuillez me suivre, le Grand Alpha vous attend !

Il n'y avait aucune aura qui émanait de cet homme. Il était petit et frêle sans pouvoir distinguer ses traits animaux. Il semblait étrange qu'un tel être soit encore vivant et encore en plus un Alpha. Se pouvait-il se trouver dans la même condition que Tweeter, un simple titre honorifique. Car contrairement à mon ami disparu, il ne fut pas le seul, tout un groupe d'hommes et de femmes se trouvaient de chaque côté de la grande pièce, faiblement éclairé. Tous écrivaient frénétiquement, relevant à peine la tête pour me regarder.

Une autre grande porte se présentait devant moi. Elle était tout aussi simple. Lorsque l'homme commença à l'ouvrir, sa transpiration, son souffle montrait que cela lui demandait un effort considérable.

- Je vous en prie, entrez. Me dit-il sans reprendre son souffle. Avant d'avoir l'honneur de le rencontrer, vous devrez réussir une épreuve.

- Comment ça une épreuve ?

- Je vous souhaite une mort rapide et sans douleur !

Et la porte se ferma sans avoir plus de détail. Ce n'était donc pas lui que j'allais combattre. Je me retrouvais dans une pièce totalement vide, seul la porte derrière moi et celle que je devais traverser étaient éclairées. Le reste baignait dans le noir le plus épais, y compris le chemin qu'il me fallait traverser.

C'était un piège qui avait été mis un point pour attirer mon attention. Rien d'autre n'était visible, quelque chose devait certainement rôder dans les ténèbres. Mais ma proximité avec le groupe de l'autre côté de la porte ne me permettait de confirmer la présence d'un autre individu. Le seul problème et que je n'en connaissais pas la forme. Il s'avérerait étonnant qu'il consistait à passer qu'un point A à un point B. Une épreuve à la portée de tout le monde. Même avec la présence de piège. Non, il devait être d'une nature bien différente.

Je commençais à avancer, d'un pas lent, mais sûre. Seul le faible crépitement des flammes, ma propre respiration calme, tranchaient le silence imposant. D'un seul coup, un autre bruit vint perturber cette courte routine. Celui d'un frottement, d'un bruit sec, comme quelque chose qui rentrait et sortait rapidement.

Quelque chose rampait dans le noir. Mes fidèles armes étaient prêtes à fondre sur l'ennemi dès qu'il ferait son apparition. Mais je décidais de prendre l'initiative. Lors de mon inventaire, j'avais comptabilisé encore trois orbes d'incantation qui permettre d'éclairer une zone d'une lumière vive. C'était le moment de les utiliser.

Je décidai d'en jeter deux dans des directions opposées. Mais cela ne changea rien, la lumière semblait être dévorée par les ténèbres. De la même manière que les bougies n'éclairaient qu'une zone donnée, les orbes ne semblaient pas pouvoir éclairer plus qu'un rayon de quelques centimètres. Assurément, un sort était à l'œuvre dans cette zone.

Alors que mon regard s'alternait sur les repères lumineux, je remarquai trop tard que les ténèbres m'enveloppaient par le bas.

- Œuf Cauchemardesque !

En un instant, je me retrouvais dans notre maison familiale. Mes parents ne me montraient aucune intention. Leurs regards portaient uniquement sur ma petite sœur qui faisait la belle au bois dormante depuis sa chute du bateau dans l'eau.

Je voulais leur montrer les progrès que j'avais fait en magie. Avant, je ne pouvais figer le temps d'un objet en chute libre que pendant quelques secondes. Maintenant, je pouvais le faire durant plusieurs heures. J'arrivais même à remonter le temps, du trajet d'un objet, d'une fleur fanée qui reprenait vie entre mes mains. Malgré tout cela, elle était toujours le centre d'intention.

Avant au moins, elle souriait, elle récitait des poèmes, elle faisait quelque chose pour les éblouir. Là, elle restait endormie, elle ne faisait rien. Et pourtant leur intention était toute pour elle, rien pour moi.

Comment ne pouvaient-ils pas se rendre compte de la chance qu'ils avaient de m'avoir comme fils ? Ils m'avaient pourtant dit qu'ils étaient fiers de moi, et pourtant, j'étais laissé sur le côté. Tout était redevenu comme avant, non, c'était pire qu'avant, au moins j'arrivais à attirer un peu de leur amour.

Le temps passa, ma maîtrise de ma magie s'améliorait un peu plus chaque jour. Je pouvais bloquer dans le temps une partie précise de ma cible. Mais là encore, ce n'était pas encore suffisant pour avoir des compliments. Elle était toujours le centre de leur intention.

Alors, j'allais chercher l'intention ailleurs, les serviteurs étaient un bon public, ils applaudissaient, mais il n'y avait pas véritables sourires, juste des masques. Alors en vengeance, je les bloquais dans cet état, un sourire de façade que ma victime devait arborer toute la journée. Ils allèrent se plaindre à mon père. Il me rappela donc mon rang, mes devoirs et le respect que nous devions à nos domestiques.

Il me fallut attendre que ma chère sœur daigne se réveiller pour que ma situation change à nouveau. Mais ce ne fut pas pour le meilleur. Lorsqu'elle reprit ses esprits, Mary ne parlait pas, pire, elle semblait avoir régressé. Elle se comportait comme un nourrisson, ne daignant pas marcher sur ses deux jambes. Se mettant à pleurer pour satisfaire ses besoins primaires. Notre mère passait sa journée à ses côtés, alors qu'elle arborait deux grands cernes.

Mère passait beaucoup de temps avec Mary, elle passait beaucoup de temps pour souhaiter qu'elle redevienne elle-même, une petite peste ! Les médecins se suivaient et ne se ressemblaient pas, tout comme le bal des mages.

Elle grandissait, mais rien ne changeait véritablement.

Père m'accordait enfin l'intention que je méritais. J'avais montré un pouvoir, une puissance qui permettrait à toute notre famille de rayonner. Me disant que je pourrais même être celui d'une vieille prophétie de la famille.

Mais un jour, son intention se détourna de moi, après que je lui racontais mes derniers exploits. Ce que me permettait ma magie, la manière dont je pouvais obtenir une information. Le regard de ma mère transforma aussi, alors même qu'elle avait enfin détourné le regard de cette poupée qui se comportait comme un nourrisson.

Du jour au lendemain, ils disparurent tous, que ce soit mes parents ou bien les domestiques. Quelque chose semblait leur avoir fait peur.

Mais ce qui avait surgi au fond de mon être à ce moment-là, fut de la colère et de l'incompréhension. Ce que je ressentais maintenant, c'était du regret.

Tout disparu, seules les ténèbres se présentaient devant mes yeux. Puis la lumière des bougies s'y engouffrèrent, me ramenant au présent.

- C'était donc cela ! Je comprends mieux désormais! Je devrais certainement te remercier pour ce que tu viens de faire, qui que tu sois !

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant