Les ailes du messager 3

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 Les quatre silhouettes étaient celle des Calamités, les Alphas les plus forts, conseillant et dirigeant la nation des Homme-bêtes. Mon regard se porta sur la personne la plus à droite, il était imposant, son ventre qu'il caressait en permanence était la seule chose qui fût visible chez lui. L'ombre qu'il produisait avec cet excédant de chair se répandait sur la silhouette suivante. Si bien que seul ses jambes étaient visibles. Mais il faisait partie des deux Calamités les plus connus. Et je devais le côtoyer à plusieurs reprises, à mon plus grand désespoir.

En continuant en dirigeant mon regard sur ma gauche, après un espace, là où se trouvait notre leader à tous, certainement assis dans son siège. Personnellement, je ne l'avais jamais vu, par le passé, il avait fait des apparitions, mais cela faisait bien longtemps qu'il laissait les Calamités et les Alphas le représentaient. Le suivant avait trois jambes de visibles. Deux pattes velues et une troisième parfaitement droite, faite de bois enroulé. Du reste de son corps, sa gueule se dessinait timidement, longue et acérée. À moins que ce fût mon instinct de proie qui me dessinait cela, pour me préparer à fuir.

Il était le chef des Calamités et le bras droit de notre leader suprême. Il était considéré comme le plus sage, mais aussi comme le plus vieux des Homme-bêtes. Même The Last Shadow avec sa centaine d'années, il était dit qu'elle était encore bien jeune. Le dernier, celui le plus à gauche, était totalement statique, mais un bruit de respiration parfaitement rythmé résonnait. Ses jambes, seul choses vraiment visible de lui, ressemblaient à deux poteaux enfonçaient dans le sol. Même endormi, rien ne pourrait le bouger.

- Tu as croisé Red Claw en arrivant. Il nous a déjà tout raconté au sujet de la lâcheté de The Last Shadow. As-tu d'autres informations à nous transmettre, Tweeter ? C'était la plus petite des ombres qui me posait la question. Il parlait rapidement avec un ton moqueur dans la voix.

- Mes amis m'ont rapporté que... .

- Tu veux parler de tes piafs qui chient partout !

- Du calme, Tweeter est nos yeux et nos oreilles sur le monde des Hommes. Et cela est uniquement possible grâce à ses fidèles compagnons.

Je pouvais compter sur la sagesse et la compréhension du chef des Calamités, sur le monde qui nous entourait. Il comprenait la nécessité d'un réseau d'information.

- Veuillez m'excuser, mais franchement, je ne comprends pas pourquoi ce nul possède aussi le titre d'Alpha !

- Ce débat n'a plus lieu d'être, la question a déjà été tranchée par le grand Alpha. Le sujet est clos. À toi, Tweeter, Alpha de la communication.

Un soupir vif se fit entendre, mais je ne pouvais pas le signaler et encore moins y répondre malgré le soutien du bras droit de notre chef à tous. Je leur rapportais ainsi la présence d'un Huitième Péché, un humain possédant une magie de temps. Mais aucun d'eux ne sembla s'en inquiéter. Quelques jours auparavant, au moment où j'avais annoncé que c'était les Sept Péchés Capitaux qui étaient envoyés, cela n'avait pas semblé les inquiéter davantage. D'un seul coup un bruit très léger se fit entendre, un sifflement provenant d'un endroit renfermé.

- Sérieux, Dragornc, tu t'es encore lâché. Non mais sérieux, tu ne peux pas te retenir. Mais en plus ça pue, sérieux, t'es vraiment dégueulasse !

Depuis le début de la conversation, des homme-blaireaux ne cessaient de faire des allers-retours vers lui. Un bruit de mastication se faisait entendre pendant toute la durée de mon explication.

- Bah quoi, je me prépare, il faut bien que je fasse le plein. Lui répondant simplement l'ombre la plus à droite.

- Mais t'es vraiment un gros porc !

- Et toi, un sale petit rongeur !

Le ton entre les deux n'étaient pas le même. Alors que celui qui se caressait le ventre et se goinfrait le disait très calmement, en sachant pertinemment que cela l'énerverait davantage. Alors que le plus petit était prêt à lui sauter à la gorge pour obtenir le dernier mot.

- Cela suffit, vous deux, nous n'avons pas le temps pour vos enfantillages !

Le ton du sage avait augmenté. Il devait se les coltiner en permanence alors que son autorité semblait être remis en cause en permanence.

- Oh, veuillez m'excuser, mais cette odeur m'empêche de respirer. Dit-il sur un ton clairement sarcastique. Et vous, vous ne dites rien, alors que vos sens sont encore plus développés. Et c'est pareil pour l'autre, toujours en train de pieuter. Même en présence de notre chef à tous.

- Je te l'ai déjà dit, cela suffit. Nous sommes l'élite des Homme-bêtes, nous devons être prêts en toute circonstance, c'est ainsi que fonctionnent leurs métabolismes.

- En pétant et en pieutant à longueur de journée. Je suis le seul qui vaut le coup ici. Si notre chef me laissait faire, ce serait longtemps que le cas des Hommes serait réglé.

- Tu sais parfaitement pourquoi je ne te laisse pas faire.

Cette voix ne provenant pas du chef des Calamités, mais de notre chef à tous, notre leader incontesté. Je ne pouvais pas le voir et pourtant ses simples mots firent augmenter la pression dans la pièce. Un silence absolu s'était abattu dans ce lieu. Les hommes-blaireaux avaient cessé de consigner les dire de chaque personne. Tout comme le flux constant qui venait auprès de Dragornc.

- La capacité que tu as obtenue est puissante, mais aussi bien trop incertaine. Je préfère la garder en dernière carte.

- Oui, en effet, voyez m'excuser. Je me suis emporté. Nous sommes vos serviteurs.

- N'oublie pas mon second et les Trois Cervidés. Ils ne sont pas mauvais non plus.

Venait-il de se réveiller ou bien le faisait-il exprès de remettre de l'huile sur le feu ? Celui qui se trouvait le plus à gauche venait de parler, même si cette remarque était justifiée. Celui qu'il considérait comme son second possédait une grande puissance physique. Et d'après les informations que je possédais, il viendrait d'une race d'homme-bête disparue depuis longtemps. Et il ne fallait pas oublier les Trois Cervidés, des êtres à part, qui pourtant n'avait pas le rang de Calamités.

Je fus libéré de cette discussion, j'étais juste venu faire mon rapport et comme à chaque fois, cela se terminait en règlement de compte entre les Calamités. C'était la première fois que j'entendais la voix de notre leader, habituellement, un simple souffle les calmait immédiatement. C'était terminé, jusqu'à la prochaine fois, je pouvais enfin me reposer et la retrouver.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant