Le Huitième Péché 6

157 12 0
                                    

 Après mettre remémoré ce moment, ma conscience retourna dans le moment présent. J'étais au milieu du salon de mon manoir, vide de tous serviteurs depuis que mes parents étaient partis du jour au lendemain. Tout ce qui me restait d'eux, c'était cette maison avec tous les souvenirs passés. Ainsi qu'une lettre.

Une simple lettre qui me disait qu'ils partaient en voyage et qu'ils prenaient avec eux tous les serviteurs. Aucune autre explication, comme si cela leur avait pris du jour au lendemain. Ils étaient partis lors de ma première mission. Je m'attendais à ce qu'ils me congratulent, qu'ils me félicitent à mon retour, mais tout ce qui m'attendait était ces mots laissés sur un bout de papier.

Je me rappelais la journée de la veille, tellement de choses s'y était passé. J'avais rencontré le Roi, mais surtout mes héros, les Sept Péchés Capitaux. J'étais aussi devenu l'un d'eux, le Péché du Lièvre de la Vaine Gloire. Je pouvais maintenant m'en vanter, une preuve à l'appui sur ma main droite.

J'errais dans ce manoir vide, je devais tout faire seul, mais elle restait propre en toute circonstance. Ma magie me le permettait, alors pourquoi m'en priver. Ainsi, à chaque fois que je rentrais, je pouvais profiter encore et encore des odeurs des repas, de ceux de ma famille. Et à chaque fois que je rentrais un élan de nostalgie me prenait.

Planté devant la peinture de la famille, moi, avec mes parents, et ma petite sœur. Nous étions tellement heureux, eux qui me donnaient des félicitations encore et encore, sans jamais pouvoir s'arrêter. Ma sœur, elle, avait beau grandir, sans esprit restait celui d'une enfant. Quelle malédiction pouvait bien la toucher ? Mes parents ne pouvaient-ils pas voir la chance de m'avoir, moi, un fils parfait, et une fille simplement utile pour la famille.

Mes pensées se stoppèrent quand la clochette de la porte d'entrée retentit. Je me précipitais pour savoir qui cela pouvait bien être. Certainement une personne venue me féliciter de ma promotion. J'étais passé d'un groupe de reconnaissance, d'espionnage et d'assassinat à un groupe de première ligne et le plus célèbre encore en plus. J'arrivais à la porte, je l'ouvris lentement pour faire durée le plaisir de savoir qui se trouvait derrière.

C'était mes deux collègues du Pas du Lièvre venu me rendre visite. Mon collègue depuis longtemps, Sidgur, et le jeune novice, Rasten. Sidgur avait les cheveux blonds avec une taille imposante. Il venait d'un pays plus au Nord, pour lui, il faisait bon toute l'année. Rasten, lui, était un nouveau dans notre ordre. Il avait une tête tellement banale qu'il passait facilement inaperçu, mais sa magie, Zéro Présence, lui permettait d'être relativement bon, et de réussir convenable les missions qui lui étaient données.

- Alors, c'est vrai, ce qu'on raconte ?! Que tu es devenu un membre des Sept Péchés Capitaux, et qu'en plus tu vas combattre Ban, le Péché du Renard de l'Avarice, aujourd'hui même !

- Et oui !

Je prenais une pose fière, montrant mon symbole, allaient-ils être reconnaissant que je leur montre, voir mieux encore !?

- Oh, mon Dieu, je connais personnellement un membre des Sept Péchés Capitaux, quand je vais dire ça à mon vieux, il ne va pas en revenir !

Et bingo, qui ne pouvait pas se vanter de connaître un membre de cet ordre, et surtout de l'avoir connu avant qu'il n'y fasse partie.

En effet, tous les autres membres avaient été recrutés par Meliodas en personne, avant même qu'ils ne soient des chevaliers. Mais je dois bien l'avouer, je n'avais pas réussi à connaître leurs origines précises pour certains et tout particulièrement pour Gowther qui gardait son armure en permanence.

- Et oui, tu peux être fier, mon jeune apprenti, tu connais Mordred le Péché du Lièvre de la Vaine Gloire. Rempila alors Sidgur à mon plus grand plaisir. Bon, tu es prêt pour ton combat contre Ban, ça risque pas d'être un peu compliqué ?

- Non, t'inquiètes pas, si ce qu'on dit sur lui est vrai, alors j'ai un avantage, je vais pouvoir exploser le compteur d'applaudissement quand ils verront mes prouesses au combat.

Je vois déjà la scène, avec tous les Sept Péchés Capitaux qui viennent se rassembler autour de moi, Meliodas venant me serrer la main, en me félicitant, me plaçant même au-dessus de Sir Ban en termes de puissance, le rêve.

- Mais monsieur Mordred, vous n'avez pas peur de perdre ? Après tout, cela n'est pas notre spécialité, lors des assassinats, nous évitons les combats ?

Il marquait un point, mais il venait de faire fondre mes espoirs en lui en même temps, et je ne sais pas si Sidgur s'en était rendu compte, mais il détourna le regard du jeune et très insoucieux Rasten.

- Tu ne connais pas notre cher Péché du Lièvre, sa technique à l'épée est redoutable, personne ne peut la bloquer, elle me prend toujours par surprise.

- Même vous, Mr Sidgur, vous être pourtant le plus fort du Pas du Lièvre.

De quoi le plus fort ? C'était moi le centre d'intention dans le Pas du Lièvre. Je ne permets pas qu'on me retire ainsi mes éloges.

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant