Tweeter s'employait à guider ceux qui avaient été désignés comme des sous-homme-bêtes à travers la ville qui les avaient abandonnés. Dans les airs, deux groupes se battaient, mais ceux qui chutaient étaient toujours les mêmes.
Les ténèbres étaient à leur avantage, leur capacité à ressentir leur ennemi sans les voir étaient une capacité digne d'un sixième sens. Pourtant, cela ne leur permettait pas de prendre le contrôle des airs. Bien qu'ils puissent les percevoir, les doutes les prenaient, ils avaient du mal avec cette idée de prendre une vie, surtout l'un des leurs.
En même temps, ils n'étaient pas vraiment des combattants, la plupart étaient des soignants, des guérisseurs. Alors que ceux qui se trouvaient en face, torturer et tuer faisaient partie de leur mission pour la communauté, leur raison d'être. Ils avaient l'habitude de rester dans les ténèbres. À tel point que ce groupe n'avait jamais été aperçu au sein de la ville.
Ainsi, les chauves-souris-garous se retrouvaient au sol, les ailes si fragiles, leur chair déchirée par les serres des corbeaux-garous. Alors qu'ils étaient étourdis de leurs chutes, une ombre noire apparaissaient juste à côté. Une lame dans la main pour les terminer en leur coupant la gorge. Le sang giclait, une vision d'horreur d'un peuple, d'un même Clan s'entre-tuant, se déchirant.
Les mères protégeaient leurs progénitures de ces monstruosités. Cette génération n'avait jamais vécu au milieu de grands espaces, où ils auraient dû de trouver leur nourriture par eux-mêmes. Mais surtout à la réalité, celle de prédateur tuant pour manger. Ils avaient été gardés dans cette bulle, dans cette ville qui faisait que des représentants de tous les clans d'homme-bêtes vivaient ensemble en harmonie, jouant ensemble. Lieu où la nourriture leur était donnée, sans à avoir prendre la vie d'une autre espèce. Mais tout cela n'était qu'un mensonge ! Et se révélait à eux de la pire des manières, brutale et sanglante.
À plusieurs reprises, les hommes du groupe les protégeaient de leur corps. Mais leur force ne leur permettait pas de les battre, à peine de les faire reculer. Ce n'était qu'une autre chauve-souris-garou, à peine plus fort, qui venait à leur aide.
Tweeter aussise retrouvait à plusieurs reprises à prendre des coups, des lames qui le frôlaient. Son instinct lui était utile pour anticiper les attaques, mais son corps n'était pas celui d'un guerrier, il peinait à suivre. Il voulait, lui aussi, protéger sa famille. Ils étaient toujours loin de lui, mais il sentait qu'ils étaient toujours là.
Malheureusement, la situation ne fit qu'empirer. Le vacarme des combats entre les deux groupes volants n'était pas passé inaperçu. D'autres groupes d'homme-bêtes prédateurs approchaient à grands pas. Mais aussi dans les airs, des ombres se rassemblaient et avançaient dans leur direction.
Il lui fallait aller plus vite, où s'en serrait terminer de leur tentative de fuite. Ils ne seraient pas ramenés dans les tréfonds, non, pas vu l'aura meurtrière qui s'approchait. Ils seraient tués sur place, pour les plus chanceux. Les autres seraient certainement dévorés vivants.
Enfin la sortie se présenta à eux. Ils pourraient enfin gagner la surface. Tweeter les laissait passer, ne pouvant, impuissant, que voir l'avancée de la mort. Ne pouvant que constater que les chauves-souris-garous se faisaient de plus en plus rares. Les corbeaux-garous s'y mettaient à plusieurs sur une même proie.
Les survivants continuaient de passer devant lui. Ils savaient que leur regard allait se croiser, ils savaient qu'il devrait leur parler. Mais il ne savait pas quoi leur dire. Et finalement le moment arriva.
- Orias !
C'était son vrai nom, rare était les personnes qui le connaissaient.
- Continue, je vous rejoindrai plus tard. Protège les enfants !
Sa femme luttait que la marée d'homme-bêtes, luttant pour rester plus longtemps à sa hauteur.
- Orias, viens, tu en as suffisamment fait ! Orias. C'était un cri de détresse, une supplication.
Il aurait aimé y répondre, il aurait voulu les serrer dans ses bras. Mais il voulait s'assurer que tous passeraient. Il espérait voir deux silhouettes se présentaient à lui. Et ceux malgré les cris de son instinct.
- Je vous suis ! Dit-il avec un sanglot dans la voix qu'il tenta de réprimer.
- Jure-le-moi, Orias, jure-le-moi !
Elle continuait de se battre contre cette marche pour la survie, mais elle finit par céder, et tout ce qu'elle eut comme réponse fut un grand sourire. Tweeter ne pouvait dire les mots qu'elle désirait tant, il connaissait déjà la réponse.
Sa mort était déjà scellée à ce moment-là. Le coup qui prendrait sa fin était déjà tombé. L'un des projectiles l'avait touché. Pas mortel, mais il rendait ses déplacements compliqués. Restait devant n'était plus nécessaire. Il lui fallait reprendre son souffle.
Une fois les derniers passaient, il reprit son chemin. Mais avant même de s'en rendre compte, deux épaules le supportaient. Deux personnes avaient fait demi-tours. Sans dire mot, ils avaient décidé de l'aider. Aucun d'eux n'était très imposant physiquement. Et ainsi, il changea d'épaule de soutien tout au long de leur montée.
Enfin, ils étaient dehors. Tous s'étaient agglomérés dans l'enceinte de la ville extérieure. Les gardes étaient peu nombreux et aucun d'eux n'avaient osé intervenir. La surprise se lisant sur leur visage.
Profitant de cette incompréhension, Tweeter reprit la tête, montrant l'exemple, passant la frontière de leur ville, lieu qui voulait maintenant leur mort.
Il ne s'était pas trompé, ils étaient là, huit silhouettes qui avançaient vers eux. Ils étaient sauvés, sa famille était sauvée. Ils continuaient d'avancer vers leurs protecteurs, ceux qui étaient les ennemis de son Clan, les seuls qui pouvaient protéger les faibles. Mais lui savait qu'il n'irait pas plus loin, seul la manière lui était inconnue.
Mais encore une fois, elle ne se fit pas attendre, une lame froide vint le transpercer dans le flanc gauche. Son regard croisa celui du Péché de la Vaine Gloire, il put voir lentement s'effacer la joie, remplacé par la surprise funeste, puis la colère.
Tout cela semblait arriver si lentement, il le vit dégainer son épée, prendre son élan, arrivait à ses côtés. Sentir la pression sur la lame diminuait, la fine lame se tendre. La force de ses jambes le quitter. Une chaleur l'encerclait, l'ennemi d'hier le prenait dans les bras, sa vie prise par les alliés qui ne l'ont jamais réellement été.
Les paroles que lui prononçait le Péché de la Vaine Gloire ne lui parvenaient déjà plus. Son regard portait sur les seuls êtres qui comptaient pour lui, sa famille. Il les voyait se débattre, mais les autres les retenaient. Il les voyait pleurer, s'effondrer.
La nuit tombait davantage, le silence se fit, le froid se faisait de plus en plus pesant. Dans un dernier soupir, il relâcha ses dernières paroles. Tweeter n'eut jamais de réponse, mais il savait ce qu'il avait répondu.
Ainsi s'éteignit la vie de Tweeter, du clan des Pigeons, qui avait vécu comme un lâche, qui mourra comme un héros.
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Nanatsu no Taizai : The Forgotten Sin
FanfictionDécouvrez l'histoire de Mordred, le péché du Lièvre de la Vaine Gloire, aussi connu, ou plutôt inconnu, comme le huitième péché, ou encore le péché oublié. Après les évènements avec les Vampires de Edimbourg, les Péchés Capitaux doivent à nouveau se...