Le Péché de la Vaine Gloire 46

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 Je me mis en marche, suivant les autres en direction du château, nous allions certainement retourner dans la grande salle. C'était le lieu de pouvoir du seigneur de la ville, là-bas, il prendrait place dans son trône pour bien montrer qui du capitaine des Sept Péchés Capitaux ou lui était le plus important. Même si en termes de puissance, le capitaine n'avait rien à envier à personne.

Je continuais à avancer, m'imaginant l'ennuie profond que j'allais ressentir à attendre que les débats se terminent. J'aurais préféré suivre dame Merlin dans ce cas, en apprendre davantage sur les Homme-bêtes, découvrir un point faible que nous pourrions utiliser. N'étant considéré que comme un petit noble, je n'aurais pas eu mon mot à dire de toute façon.

D'un seul coup, je sortis de mes pensées, le capitaine se trouvait à côté de moi. Il me fit un grand sourire, avant qu'enfin il commence à parler. Avant même que le premier son ne me parvienne à l'oreille, j'étais déjà accroché aux mots qu'il n'avait même pas encore dit.

- Mordred, Péché du Lièvre de la Vaine Gloire, j'ai une mission pour toi !

Il parlait à voix basse, je compris immédiatement alors que cela devait rester confidentiel au maître des lieux.

- Il va falloir que tu t'introduises dans le sous-sol de la ville. Tu vois, je ne fais pas confiance à ce seigneur, et j'ai besoin de tes compétences pour découvrir son sombre secret. Je suis sûr que tu y parviendras, n'est-ce pas, Mordred. Je fis un signe de la tête, court mais affirmatif.

J'arrivais à peine à contenir mon excitation. C'était une mission que le capitaine me confiait, c'était pour moi, une preuve qu'il reconnaissait ma valeur. Puis je commençais à me demander avec qui j'allais faire équipe. Dame Merlin allait dans un laboratoire. Monsieur Gowther, sir Escanor et dame Diane restait pour surveiller et interroger l'Alpha de l'Isolation.

- Ne regarde pas les autres, tu iras seul, tu as l'habitude de ce genre de chose et tu as toute ma confiance pour cela. Bon, il va être temps. Le capitaine Meliodas regardait derrière lui. Une fois le signale lancé, ta mission commence, c'est clair.

- Oui, mon capitaine. Il repartit simplement devant les autres, monsieur King et monsieur Ban.

Par contre, de quel signal il parlait ? D'autant plus que je ne pouvais pas disparaître d'un seul coup, cela serait bien trop suspect. D'un seul coup, je sentis une piqûre dans le cou. Immédiatement, je me rappelais de ce moment, celui où monsieur Gowther m'avait envoyé dans un monde de rêve, et c'était grâce à cela que j'avais évité de commettre une grave erreur. Je me stoppais sur place et je me vis continuer à avancer avec les autres.

J'activais ma magie, un sort de désynchronisation qui me permettait de devenir invisible des autres. Je continuais de suivre le groupe, je pensais que s'il y avait une entrée vers ces sous-sols, alors, il devait se trouver dans le château. Me disant même que ce serait les pas de dame Merlin que je devrais suivre. Était-ce le plan depuis le début ? Une raison pour me permettre de pénétrer dans les secrets de la ville de Berffaith Dinas.

Enfin, fut le moment où les deux groupes se séparaient. Comme je le pensais, le capitaine se dirigeait bien vers la grande pièce où nous avions mangé, tandis que dame Merlin semblait prendre des escaliers camouflés de la vue de tous. Mais à ce moment, le vicomte Meliarde se retourna avant de reprendre sa route. Certainement un échange de regard avec le comte Veleadom.

Le moment tant attendu arriva, une fois sortie des escaliers qui ne firent que descendre sans aucune sortie possible, je pris un chemin différent que celui de dame Merlin. Cela faisait longtemps que je n'avais pas exploré une zone ennemie sans personne en soutient. Courant dans tous les sens à la recherche de passage pour aller au lieu où je souhaitais aller. Ou dans ce cas, dans le lieu qu'il me fallait trouver, celui où se trouvait leur Péché, comme me l'avait ordonné le capitaine Meliodas.

Je m'enfonçais toujours plus profondément, mais ma descente était ponctuée de nombreux arrêts. De nombreux croisements, à chaque fois, The Last Time touchait le sol, me créant un point pour revenir, s'ils cachaient quelque chose, alors, cela était certainement protégé par des pièges.

À chaque fois que je retrouvais devant une porte, elle refusait de s'ouvrir, fermait à clé de l'extérieur. Je me devais d'attendre alors quelqu'un se décide à en sortir. Heureusement, les passages étaient nombreux. Mais ceux qui en sortaient étaient accoutrés d'une manière étrange. Ils ne possédaient pas d'armure, ni d'arme, à vrai dire, je n'avais croisé aucune garde tout au long de mon périple dans ce labyrinthe.

Ils parlaient à chaque fois de choses étranges, portant tous entre les mains, une grande quantité de feuille. Tous accoutrés de grand vêtement de couleur blanche qui les recouvraient jusqu'au pied. Certains se félicitaient de leurs avancées, d'autres se plaignaient de ne pas y arriver, prenant peur que le seigneur et ses deux assistants descendent pour les houspiller. Une odeur familière m'arrivait à chaque fois que l'un d'eux me passait tout près. Je pouvais aussi percevoir d'infimes taches rouges.

Malheureusement, à chaque fois, je ne prenais pas le temps d'écouter, il me fallait me faufiler pendant que la porte était ouverte. C'était un ingénieux système qui ouvrait et fermait la porte. Il fallait effectivement un objet particulier pour actionner le mécanisme ainsi qu'un système de code. Ainsi, même si j'arrivais à me procurer l'objet en question, il me faudrait encore récupérer le code qui devait certainement être différent à chaque passage. Il fallut que je passe plusieurs de ces portes pour enfin arriver dans le lieu tant désiré, celui où se trouvait leur Péché.

Je pris le temps de faire une sauvegarde à mon arrivée. On ne sait jamais sur quoi je pourrais tomber !

Et je ne fus pas déçu, aucunement. Je pouvais enfin contempler toute l'horreur de cette ville, toute la haine qu'il portait aux Homme-bêtes. Je comprenais mieux les traces rouges qui se trouvait sur certain de ces bouchers. Je ne pouvais pas les appeler autrement. Au milieu de la pièce, il y avait de nombreux cadavres, les entrailles à l'air. Et dans des cages, pas suffisamment haute pour qu'un homme puisse se mettre debout, il y avait ce qu'ils appelaient des Homme-animaux. Ils étaient repliés sur eux-mêmes, le regard vide, le corps présentant de nombreuses cicatrices.

Je continuais d'avancer, d'un seul coup, une main sortie brusquement de l'une de ses cages, me saisissant alors que j'étais toujours invisible.

- Aidez-moi, je vous en prie. Je sais ce que vous êtes là, oh ange de la mort. Vous êtes enfin venu me prendre la vie, je vous en conjure, sauvez-moi, tuez-moi !

Son discours était irrationnel, comment pouvais-je le sauver en le tuant ? Cela n'avait de sens à mes yeux !

- J'ai bien fait de t'attendre ici, Péché de la Vaine Gloire. Pas le peine de rester invisible, je sais parfaitement que vous avez abusé de notre hospitalité, maintenant, montrez-vous !

Je me révélais alors au vicomte Meliarde. Comment avait-il compris le plan du capitaine, comment avait vu au-delà de ma magie du temps, de mon invisibilité ?

Nanatsu no Taizai : The Forgotten SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant