Partie quatre-vingt dix-sept.

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Râlant, poursuivant le randonneur quelques mètres en arrière, Izuku suivait la silhouette de son petit-ami des yeux. Comment en étaient-ils arrivés pour se retrouver dans une telle situation ?! Il y a encore une trentaine de minutes, ils déconnaient ensemble sur leurs souvenirs communs et brûlant nés dans les chiottes d'un bateau ! Et ils en étaient là, à quatre mètres de distance alors que Bakugo était encore plus buté que d'habitude.

C'était quoi le problème ?!

Tiraillé, l'étudiant mordillait nerveusement et brutalement sa lèvre inférieure, respirant par le nez, son souffle déjà tourmenté par la pente du sol. Il suivit le sentier, ses pas marchant dans ceux de son prédécesseur et hurla au fond de lui. Il se sentait impuissant et en colère de ne pas savoir quoi faire. C'était une comédie ? Un gag ?! Rien de tout ça ne ressemblait au Katchan qu'il connaissait et qu'il avait pu apprendre à connaître ces derniers jours. Il était joueur, taquin et féroce mais il ne resterait pas comme ça, dans son coin, sachant ce qui les attendaient le lendemain !

Quelle mouche l'avait piqué ?!

Il suivit donc le plus âgé pendant de longues minutes, sentant l'ambiance devenir un peu plus pesante alors que Katsuki prenait de l'avance. Ils ne faisaient que cela, monter et descendre, monter et descendre et le vert bataillait avec son souffle pour suivre l'autre. Il était clair qu'ils n'avaient pas la même endurance, pourtant, en se rappelant leur randonnée du Mont Mihara, il ne se souvenait pas avoir était aussi vite fatigué par la marche. Intérieurement, il se doutait que c'était aussi cette distance avec Katchan qui le mettait à l'épreuve.

Après avoir effectué une nouvelle montée, Izuku s'arrêta brusquement, posant un bras contre un arbre et venant essuyer son front humide. Ses cheveux étaient trempés et le devant de sa casquette présentait une auréole dû à la sueur. Au loin, il vit le blond tourner et expira, sa poitrine douloureuse.

- Katchan ! cri-t-il, priant pour qu'il l'attende, se remettant en marche.

L'étudiant se sentait de plus en plus perdu par la situation et le comportement étrange du cendré. Il ignorait si l'autre faisait exprès de marcher en avant de lui, mais il lui en voulait. Et il s'insupportait aussi lui-même... Il ne savait pas quoi faire pour régler leur situation et toute cette distance lui faisait terriblement mal au cœur. Il ne voulait pas que Bakugo prenne des décisions tout seul, il ne voulait pas qu'il décide lui-même qu'ils devaient se quitter et que ces derniers jours n'étaient rien. Lui, il avait envie d'y croire.

Sentant ses jambes lourdes prendre sur elles, il se mit à courir, manquant de glisser à cause d'une racine. Enfin, il monta jusqu'à l'endroit où Katsuki avait disparu de sa vue et le découvrit immobile, un mètre devant. Essoufflé, il se demanda en deux secondes si le blond l'avait attendu, alerté par son cri. Ou s'il s'était arrêté devant la vue.

Le parc étant en bord de côte, ils avaient perdu des dizaines de minutes dans cette forêt jusqu'à découvrir une étendue de sable. Le contraste était saisissant, d'autant plus, que face à eux et grâce au ciel dégagé... Ils avaient une vue du Mont Fuji. Le vert se fit la réflexion que ça devait être sacrément beau au petit matin avec les premiers rayons touchant le sommet. Ils étaient pourtant très loin, à des centaines de kilomètres du Mont, mais il était bien là et il réalisa la chance qu'ils avaient de pouvoir l'observer de ce côté et ce jour ci. Sentant ses nerfs et sa colère s'envoler, il se sentit reprendre pied. D'un mouvement de tête, il examina les alentours, découvrant par il ne savait quel miracle, qu'ils étaient seuls. Il n'y avait personne et il n'entendait que le bruit tranquille des vagues accompagné d'un léger vent.

Brusquement, Deku bougea, attrapant le poignet de son petit-ami alors que ce dernier avait amorcé un mouvement vers leur gauche.

- Restes là. l'obligea Izuku, s'avançant à sa droite.
Ses sourcils froncés et sa mâchoire tendue, Bakugo sentit ses épaules se tendre un peu plus, sentant la main du plus jeune descendre jusqu'à la sienne et venir enlacer ses doigts. Les croisant aux membres du vert, Katsuki leva ses pupilles jusqu'à la vue, avalant avec difficulté sa salive. Il resta muet comme il l'avait fait jusqu'à présent, mordillant la peau d'une de ses joues. Puis prenant conscience des efforts de l'autre envers lui, sa nervosité disparue tranquillement, tout en douceur et sa nuque se détendit, libérant le poids de ses épaules.

Juste une histoire d'amour [MHA - KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant