Partie soixante deux.

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Ca allait peut-être tout ruiner entre eux. Il en était bien conscient mais franchement, savoir ça et le garder pour lui était comme avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Izuku referma entre ses doigts la main de Katchan, un peu plus fort, plus fermement, comme si tenir la paume de l'autre allait tout régler, comme par magie. Puis alors qu'il eut l'impression qu'il allait vraiment se mettre à pleurer - la pression et le stresse le rendant horriblement fébrile -, une main vint se glisser dans ses mèches, juste là au-dessus de son crâne. Sa tête baissée par l'émotion, ses épaules sursautèrent et encore, il entreprit d'étouffer un peu plus la main du blond.

L'autre sur sa tête vint fureter entre ses mèches et le vert ferma les yeux. Un hoquet le gagna et il se mit à sangloter doucement. Il détestait cette situation de merde !

- Je... souffla Katsuki jusqu'à ce que ses poumons soient complètement vides.

Bakugo continuait de toucher les mèches vertes entre ses doigts, les sentant et les voyant glisser autour de ses phalanges. Dans sa gorge, il avala sa salive en entendant le plus jeune sangloter. Il se sentait complètement mal de l'entendre. Il avait envie... De le serrer là dans ses bras, mais qu'est-ce que ça changerait ? Ce n'est pas avec un câlin qu'on guérit les erreurs du passé.

Malgré tout, il comprenait ce que ressentait Deku. Enfin, non plutôt, il voyait. Il s'imaginait très bien dans quel état moral  l'autre se retrouvait. Katsuki n'avait jamais été à sa place, jamais quelqu'un ne l'avait humilié et blessé comme lui-même l'avait fait. Alors même s'il en avait envie, là à cet instant, le boxeur se retenait de dire: "Oui, j'comprend Deku.". Parce qu'il ne pourrait jamais comprendre.

Il ne pouvait qu'imaginer.

- Je... reprit-il en ouvrant la bouche, se rendant compte qu'il pleurait silencieusement depuis plusieurs secondes.

Le goût salé sur ses lèvres, il prit une grande inspiration et attrapa la nuque d'Izuku, le faisant basculer avec force vers lui. Le rattrapant d'un bras, il vint entourer le dos de l'étudiant, posant son menton humide dans les mèches couleur sapin. Fatigué par la situation et l'intensité des émotions, Katsuki sentit tout de même les doigts de Deku refermer encore sa prise sur sa main. Il avait la sensation d'être à la fois, une bouée de sauvetage, mais aussi ce qu'il pourrait permettre au vert de se noyer.

- Je vois ce que tu veux dire. dit-il après plusieurs minutes.

Sa voix lui sembla étrangère à ses oreilles mais il poursuivit, s'accrochant à Izuku comme s'il était lui aussi sa bouée.

- Je-j'm'en veux tellement d'avoir été aussi con avec toi... Et nos parents ou tes potes doivent nous prendre pour des cinglés. Surtout toi Deku. Surtout après tout c'que j't'ai fait. J'en r'viens pas qu'ta mère ait accepté q'tu sois avec moi ! Sérieusement on...

Il hésita mais s'arrêta dans son élan. Il le savait et Izuku devait aussi le savoir. Sa sorcière de mère devait aussi le savoir mais elle non plus ne disait rien. Elle se taisait parce qu'elle était juste contente qu'il soit amoureux mais...

D'un point de vue moral, ils ne devaient pas être ensemble.

- Mais merde je t'aime ! C'est comme ça ! Et j'aurais beau m'excuser et me laver autant les mains, ça changera rien au fait que...

Cette fois-ci, Katsuki s'arrêta en pleine phrase pour couvrir sa bouche, dégoûté. Il hoqueta de douleur en réalisant que maintenant qu'ils étaient ensemble, le fait qu'il avait déjà frappé Izuku ressemblait à présent à de la violence conjugale.

C'était en tout cas la manière dont Bakugo voyait les choses. Ils n'étaient pas en couple pendant le collège, mais le fait de savoir que maintenant c'était le cas rendait Katsuki encore plus dégoûté par lui-même.

Juste une histoire d'amour [MHA - KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant