Partie cent six.

876 82 74
                                    

Malgré une nuit plus que courte, Katsuki ouvrit les yeux en premier. Complètement à l'ouest, ses paupières se fermant par réflexe, il reste un petit moment dans sa position – sur le dos – et se contente de les refermer. Pourtant, sentant encore les dégâts de leur nuit particulièrement mouvementée, le sommeil ne l'accueil plus et il attend. Attend comme un con. Ce n'est pas comme s'ils s'étaient couchés au lever du soleil et qu'il était crevé, du tout... Mais à croire que Morphée lui faisait la gueule.

Ses yeux mi-clos, il vint quand même se tourner sur lui-même et jeta un œil à la chambre ombragée et au léger rayon de lumière qui apparaissait près de la fenêtre.

L'esprit embrumé, il prit son téléphone sur la table de chevet et râla lorsque la luminosité l'aveugla brusquement. Papillonnant, ceux-ci gonflés par la fatigue mirent plus d'une dizaine de secondes avant qu'il ne réussisse à lire l'heure.

Un peu plus de 10 heures du matin. Ils avaient manqué le petit-déj. Ce qui n'était pas si mal au vu de la fatigue qu'il éprouvait. Cette dernière nuit n'avait décidément pas été la plus simple. Ils s'étaient couchés tard, dans une situation... Il se rappelait maintenant que son comportement avait carrément crain ! Le pauvre Deku devait avoir pitié de lui. Et dans la nuit... Quand il avait fait ce putain de cauchemar... Il se demandait s'il avait pensé à remercier Izuku pour son aide. Et pour la suite, pour l'avoir fait sortir de leur chambre en pleine nuit et discuter jusqu'au lever du jour...

Mais à présent, il était 10 heures 18 et Katsuki savait que le grand départ se rapprochait. Il était même plutôt surpris de ne pas entendre sa mère tambouriner à la porte et gueulant sans honte dans le couloir.

Finalement, comprenant qu'il n'allait pas se rendormir, il tangua et se tourna sur sa droite, orientant son corps vers la présence tout près de lui.

Alors qu'il échappait à un sommeil réparateur, Deku dormait encore profondément. Sur le ventre, son dos montait et descendait en silence au grès de ses respirations. Le blond ne pouvait pas le regarder entièrement mais le morceau de visage apparent semblait en parfaite plénitude. Des cheveux verts en pétard, une paupière fermée et un petit nez recouvert de tâches de rousseurs.

Le boxeur détourna les yeux et revint sur le dos, l'image de la bouche entre-ouverte du plus jeune en tête. Positionnant son regard carmin sur le plafond, il zigzagua un temps sur la peinture blanche et y trouva son ancre sur l'ampoule. Elle était un peu floue de là où il était, de plus, la pièce était assombrie, n'aidant en rien. Mais là, il avait envie de se concentrer sur quelque chose d'autre que sur ses pensées qui tournoyaient dans sa tête.

Cependant, il alla de lui-même passer ses mains sur son visage, détournant sa propre attention. En observant son mec endormi, il avait repensé à la soirée... Depuis qu'il avait revu Izuku, celui-ci l'avait complètement retourné. Il se sentait changé. Ses idées changeaient. Il évoluait et dans le bon sens. Revoir Izuku et tombé amoureux de lui était – il l'espérait – une des meilleures choses de sa vie. Il en avait conscience. C'est pour ça qu'il ne s'étonnait plus de ce qu'il vivait. Même s'il ne s'était pas attendu à réagir comme il l'avait fait dans la nuit et faire une crise de panique.

Il n'en avait jamais fait.

Mais il se souvenait de Deku et de la manière qu'il avait eu de lui avouer que lui n'en était pas à sa première fois.

Frottant de nouveau ses yeux, il geignit pour lui-même, avalant une salive qui avait du mal à passer.

Blessé par ses souvenirs et par ce qu'il pensait, Katsuki se répétait, se demandait s'il y penserait encore le lendemain. Ou dans six mois. Izuku ne disait rien mais peut-être qu'il y pensait et lui en voulait toujours. Peut-être qu'il ne lui disait rien pour ne pas lui faire de la peine, ou juste pour le faire cogiter lui aussi. C'était Deku tout craché. Le blond grimaça, l'étudiant devait apprendre à penser à lui.

Juste une histoire d'amour [MHA - KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant