Chapitre 8

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Le seizième jour

Au cours d'une soirée, la porte s'ouvre brusquement derrière deux hommes venu à l'évidence pour m'emmener je ne sais où. Ils me conduisent donc malgré moi hors de la pièce et nous traversons un long couloir donnant sur un grand salon à l'allure luxueux. Jusqu'à lors j'ignorais que j'étais séquestré pendant tout ce temps dans une propriété aussi grande et somptueux. Bientôt nous passons une deuxième salle de séjour avant d'arriver près d'une pièce devant laquelle était posté deux hommes armés.

Le premier s'arrête à l'entrée et le second me conduis de force jusqu'à l'intérieur. La porte s'ouvre dès lors derrière une chambre à la superficie plus grande que la première et au milieu de celle - ci se trouvait un lit des plus ordinaire sur lequel il était allongé. Pour le voir ainsi, n'importe qui comprendrai tout de suite la gravité de son état de santé. Il était couché et très souffrant. J'ai failli ne pas le reconnaître sur le moment et pour la première fois, je n'éprouvais aucune peur en étant en sa présence.

Il lève la main pour lui faire signe de disparaître, ce qui fut fait aussitôt après avoir verrouillé la porte de l'extérieur. Tout compte fait, je n'avais aucun moyen de pouvoir m'enfuir avec ses hommes partout.

.....................

Une fois seuls dans la pièce, un silence sinistre s'installe. Il était étendu devant mon regard qui laissait transparaître une certaine colère pour tout le mal qu'il m'a fait. Mais j'ai beau essayer de le détester, je ne sais pas haïr, il faut le dire. J'ignore ce que s'est qu'éprouver de la haine à l'égard d'une personne. Je n'ai jamais su et alors je baisse les yeux ( une petite larme de douleur m'échappe iconsciemment de l'œil )

Pour la première fois, il me parle à travers la langue des signes.






- Diesel : je n'ai pas besoin de ta compassion !

( signes )






- Moi : je ne pleure pas pour vous parce que je n'éprouve aucune pitié pour vous, sachez - le dès lors.

( signes )






- Moi : ... mais je ne me réjouis pas pour autant du malheur d'un être humain car je connais la valeur d'une vie humaine.

( signes )





- Moi : alors laissez moi m'en aller pendant que vous le pouvez encore. Rendez - moi ma liberté.

( signes )






- Diesel : je sais parfaitement que c'est ta sorcellerie qui est à l'œuvre sur moi, tu ne me trompe pas !

( signes )






- Diesel : je suis prêt. Tout compte fait les médecins ne me donnent pas plus de quatre jours alors termine ce que tu as commencé !

( signes )





- Moi : j'ignore ce que ce mot* signifie mais si vous aviez eu depuis le début, la lucidité de vous refugier auprès d'Allah afin de rechercher son pardon, il y'a bien longtemps que vous ne serez plus dans ce lit.

( signes )





- Moi : ce qui vous arrive n'est pas un fait normal comprenez le bien et revenez à vos sens.

( signes )






[ ... ] Grand silence







Il observe un long moment de silence.
Au bout d'une dizaine de minutes, il se décide finalement à relever doucement son masque d'oxygène pour essayer de se lever sans y parvenir. Il était tellement faible qu'il respirait à peine.







- Diesel : approche !

( signes )

Je marque un court instant de réflexion et regarde la pièce autour de moi.






- Diesel : JE T'AI DIS D'AVANCER !

( signes )

J'ai hésité quelque peu avant de faire deux pas en avant.






- Diesel : est - ce que tu es prête à pardonner à ton violeur ?

( signes )







- Diesel : je suis disposé à te rendre ta liberté, si tu es prête à me faciliter mon départ de ce monde.

( signes )







- Moi : je ne tiens pas votre vie dans ma main pour prétendre le faire.

( signes)








- Diesel : ....... ........









- Moi : la seule chose qui pourrai m'amener à vous pardonner un jour est un repentir sincère venant de vous même.

( signes )






Ainsi il marque un grand temps de réflexion puis presse un bouton et ses hommes se présentent de nouveau pour me saisir de force.







- Diesel : tu dis être muette comme une tombe n'est - ce pas ? dans ce cas tu as grand intérêt à le rester à jamais !

( signes )







- Moi : pourquoi ferais - je cela ?

( signes )








- Diesel : parce que tu tiens à la vie de ton frère !

( signes )







Les deux me saisissent dès lors suite à son ordre. J'ai été ensuite amené dans une autre pièce temporairement.

J'ignore exactement combien de temps s'est écroulée entre temps mais plus tard, la porte s'ouvre de nouveau et les deux hommes en question se rapprochent. Voyant leurs intentions venir, je mets débats comme je peux pour me défendre face à eux avant de finir par être drogué de nouveau.

Le mouchoir blanc tombe sur le sol et ils me ramassent assez rapidement pour m'emporter de nouveau. La voiture roule pendant longtemps pour arriver dans le secteur. Ils me jettent ensuite devant la porte de la maison avant de s'en aller à toute vitesse.

........................

Quelques voisins arrivent pour se rassembler autour de mon corps et l'un d'eux se précipite pour aller avertir Saeed à l'intérieur.


- Hagar ?

- HAGARRR ?


Mon frère et Sultan n'ont alors pas tardé à sortir en courant vers le petit groupe de voisins pour parvenir à moi. Au tout début il me pensais définitivement morte mais il parvient à se rendre très vite compte que non. J'étais inconsciente peut - être mais toujours vivante.






- Saeed : ... oh bien aimée, que t- ont - ils fait ainsi soubhan'allah.







- Saeed : qu'est- ce qu'ils t'ont fait ...

( sans le vouloir il commence à pleurer à chaudes larmes )







Devant cette situation Sultan sort donc son téléphone sur place pour prévenir la police de ma réapparition puis il court pour aller chercher la voiture et donc Saeed me prends dans ses bras pour m'installer confortablement et en douceur à l'arrière. Ils démarrent finalement pour l'hôpital le plus proche.

Physiquement j'allais parfaitement bien qu'étant amaigris et je n'avais subi aucune agression mise à part que j'étais drogué et endormie. Les médecins n'ont donc pas eu grand chose à faire pour moi finalement à part m'installer dans une chambre en attendant mon réveil.


Muette comme une tombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant