Chapitre 155

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De part sa sagesse, il demeure des plus silencieux. Malgré tout, il patiente donc et prend sur lui même.

Dans la soirée du jour suivant, il envoi un messager à sa rencontre pour lui dire qu'il sera là avec son épouse un peu plus tard.

Puis lorsque vient la nuit (au moment où il savait que nos enfants et tout le quartier était couché), il vient me retrouver à ma chambre.

(toujours debout devant la fenêtre, le regard perdu dans le vide)



- Saeed : nous allons y aller si tu es prête ...

(signes)




- Moi : ...... ......

(je hoche la tête dans mes larmes pour lui répondre)



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Certains se demanderont pourquoi la nuit : pour m'éviter l'œil malsain et les regards indiscrets.

La situation était déjà assez compliqué d'autant plus que nous avons douze enfants mâture entre nous qui n'ont nullement besoin d'être témoin de ce qui se passe entre leurs parents.
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[...]

Je me lève en silence pour le suivre dans l'obéissance la plus totale.

Il ne tarde pas à me prendre la main pour me soutenir au moment où nous quittons la maison en silence.

(encore une fois tout le monde dormait à cette heure là dans le quartier)

Le silence était tel qu'on pouvait entendre les bruits de nos pas et de mes bijoux dans ma démarche.

Toutefois est-il que je ne parvenais pas à déchiffrer l'expression sur son visage. Même dans la contrainte, il s'efforçait de garder le silence et de rester digne.

....................

Pour sa part il nous attendait dès lors et nous ouvre la porte.

Autant vous dire que ses yeux brûlants d'amour m'ont scanné de la tête aux pieds tandis que je me suis refusé à lever le regard vers lui un seul instant.

Saeed baisse alors les yeux et passe le salam.



- Saeed : السلام عليكم






- Sultan Amir : وعليكم السلام





A son tour il baisse donc les yeux et s'écarte quelque peu. Saeed comprend qu'il s'agit d'une invitation à entrer et se retourne pour me regarder.

Puis sans prononcer un seul mot, il entre dans sa maison sans pour autant me lâcher la main.

(je n'avais jamais aussi tremblé de toute ma vie telle une jeune mariée qui ne saurai savoir ce qui l'attends alors que j'ai eu quinze années pour connaitre ce qu'est un homme).

Aussi étrange que fût ce sentiment, je pouvais comprendre à présent les couples divorcés : renouer n'est jamais aussi facile contrairement à ce que l'on pourrait croire.

.....................

Encore une fois et sans prononcer un seul mot, mon frère se dirige vers l'étage pour me conduire en douceur jusqu'à la chambre.

Et c'est là que j'ai eu encore plus mal car après m'avoir installé sur le lit blanc, il s'en ait allé sans me dire un seul mot et sans se retourner.

Muette comme une tombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant