Chapitre 38

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Au lever du jour ...

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Les vraies festivités du mariage débutent dès lors dans la joie et l'enthousiasme. Les cérémonies pré-nuptiales devraient durer en principe sept jours et sept nuits et le dernier rite sur la liste sera bien évidemment le "Mehndi" (cérémonie traditionnelle de mise en "henna" de la mariée) réalisé toujours la veille du mariage.
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Mais avant celui - ci, ce qui a été entamé la veille devait être poursuivi nécessairement. Je devais donc passer par cette étape intermédiaire qui consistait à utiliser du lait fraîchement traît jusqu'à la fin des sept jours à venir ( tradition liée à la famille de Sultan ) et puisqu'il qu'aucun homme ne devait poser les yeux sur moi au cours de cette période, Saeed non plus ne pouvait pas m'approcher ni me voir encore moins mon futur époux et surtout pas lui car il deviendrait fou selon leurs coutumes  !

Très tôt dans la matinée et après le gommage et les soins, mes pieds sont lavés ainsi que ma chevelure. Je suis ensuite nettoyée avec une serviette propre et revêtue de la même tenue que je portais depuis presque deux jours déjà et que j'allais devoir porter encore pendant les cinq (5) jours qui allaient suivre : (je n'avais pas le droit de prendre de douches)

Vous comprendrez dès lors mon mal et la raison de mes larmes en permanence car dans ces conditions, il ne m'était même pas possible de pouvoir effectuer mes prières dans cet état d'impureté.

- قال رسول الله صلى الله عليه وسلم : العهد الذي بيننا و بينهم الصلاة فمن تركها فقد كفر (...)

( le délaissement volontaire de la prière exclut son auteur de l'islam )

[ soubhan'allah... ]

Ainsi si jamais je meurs dans cet état au cours de ces sept jours, je mourrais en étant mécréante et j'en étais parfaitement consciente.

Je verses alors des larmes par moment avec toute l'envie du monde de m'enfuir très loin mais je ne peux pas. Devant cette situation, ma belle mère souris alors amusée par toute l'innocence qu'elle percevait dans mes yeux et demande à ce qu'on batte plus fort les tambours et qu'on chante pour moi pour apaiser mon cœur. Sauf que rien ne pouvait m'ôter les larmes des yeux.

Je pleurais en silence comme jamais jusqu'à ce que je n'ai plus de forces pour le faire.

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Plus tard, après avoir été ramené dans une chambre plus calme et loin des chants et de la musique, on m'apporte à manger même si je n'ai pas daigné y toucher : j'avais perdu tout appétit et ne faisais que verser des larmes chaudes.

Elle ordonne donc aux deux autres femmes de quitter la chambre afin de nous laisser seules en privée. Puis elle repose l'assiette quelque part et s'avance vers le lit pour s'asseoir près de moi.

D'un geste tendre, elle me touche affectueusement la main et me caresse pendant un court instant. J'étais tellement mal que j'étais comme insensible. Je ne faisais que verser des larmes et alors elle me tends un verre de lait pour que je puisse au moins avoir quelque chose dans le ventre même si cela est presque rien.

Puis l'instant d'après, elle se lève finalement pour se retirer de la chambre.

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Pendant ce temps la cérémonie battait son plein et la musique résonnait de plus belle en bas malgré l'heure qu'il était ; c'était vraiment parti pour ne plus s'arrêter jusqu'à la fin de la semaine.

Muette comme une tombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant