Chapitre 4

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Je m'enferme aussitôt dans ma chambre pour verser des larmes chaudes. J'ai eu tellement peur qu'il me tue que je n'arrivais plus à chasser son visage de mon esprit. Je revivais sans cesse la scène encore et encore et cela me traumatisais davantage.

Dans la soirée, Saeed rentre enfin et remarque un grand silence dans la maison. Il me cherche alors dans toutes pièces d'en bas et la cuisine avant de penser à monter dans ma chambre à l'étage. Finalement il me retrouve dans mon lit. Seulement il était convaincue que j'étais très profondément endormi avant de toucher ma peau. La chaleur qui l'a accueilli lui a tout de suite fait comprendre le contraire.








- Saeed : ... soubhan'allah. Hagar ouvre les yeux ?

( ainsi, il me secoue par un petit geste sans que je ne réagisse )







J'étais brûlante de fièvre et inerte. La panique le gagne alors et il perd tout contrôle de lui même. En un instant il dégage entièrement la couverture et me prends dans ses bras pour aller m'installer dans la baignoire afin de tenter de casser la température dans un premier temps. Dans l'eau froide, je commence à ouvrir lentement les yeux une dizaine de minutes plus tard mais j'étais beaucoup trop faible pour que cela le rassure. Mes larmes recommencent à couler de nouveau et je m'agrippe à lui de toutes mes forces, totalement terrorisé.

Il comprends alors tout de suite la cause de cette forte fièvre car j'étais toute rouge pour avoir énormément pleuré.







- Saeed : ... soubhan'allah. En dix huit années je n'ai jamais levé ne serait - ce que la voix sur toi encore moins la main. Qui donc a osé le faire aujourd'hui ?

( signes )







- Saeed : dis le moi, parle - moi.

( signes )








- Saeed : qui qu'il soit, seul Allah aura raison de lui, parce que Al'amâna est quelque chose de sacrée.

( signes )







Je demeure tout aussi muette comme une tombe et le colle de toutes mes forces. Je suis donc restée dans ses bras sans aucune notion du temps passé. Au bout d'un moment, il ferme le robinet pour stopper l'écoulement de l'eau et m'aide à rejoindre mon lit.

Au milieu de la nuit, je finis par être emporté par le sommeil sous ses yeux qui laissaient transparaître un sentiment de culpabilité.





Au lever du jour

Après la première prière de la journée, Saeed rentre finalement de la mosquée avec un visiteur : c'étais bien évidement Sultan encore une fois.

Jusqu'à alors j'étais couché dans mon lit car je n'ai pas pu me rendre à la prière cette fois. Je n'avais pas assez de forces pour tenir debout.

Il passe ainsi le salam sur la devanture de l'entrée de ma chambre et s'arrête là avec Saeed.

( je me hâte alors de me couvrir les cheveux )







- Sultan : مرحباً عزيزي

( signes )








- Moi : ... صباح الخير

( signes )

Je réponds à son salam.







- Sultan : je suis passée te voir ce matin pour t'apporter ce petit present modeste que je n'ai pas pu te remettre plus tôt hier.

Muette comme une tombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant