Muette comme une tombe

Chapitre 92

Un peu plus tard il était donc de retour à la villa avec des fleurs et des douceurs pour me chouchouter comme le lui a conseillé L'imam.

A cette heure là, il me retrouve dans notre chambre (au lit et allongé) ; profitant du calme paisible de la journée pour me reposer.

Ainsi, j'ouvre doucement les yeux sur son visage aussitôt que mon nez ait effleuré la senteur de son parfum près de moi.

- Moi : tu es déjà de retour ?

(signes)

- Essam : avec tes douceurs préférés bien sûr. Je ne voudrais pas risquer de me faire réveiller en milieu de nuit par tes étranges envies.

(signes)

- Moi : je ne le fais pas exprès ...

(signes)

- Essam : oui je sais. Ce n'est jamais toi, juste les caprices de mon fils c'est sûr.

(avec un petit sourire moqueur au coin des lèvres, conscient qu'il se foutait de ma gueule)

- Moi : ....... .......

(face à la honte, je couvre mon visage par ma chevelure sachant que je ne pourrai plus mentir sur le bébé après l'accouchement)

Il éclate dès lors dans un fou rire avant de pouvoir se contenir.

Ainsi, il se rapproche plus intimement pour m'embrasser tendrement sur le front en guise de protection.

- Moi : merci pour les douceurs ...

- Moi : même si je crains ne pas en avoir besoin tout de suite. J'ai de violentes douleurs incessants au ventre depuis tout à l'heure.

- Essam : soubhan'allah, pourquoi ne pas me l'avoir dit tout de suite ?

- Moi : parce que j'avais espoir que cela passe mais elles ne sont que plus violente de minutes en minutes.

- Essam : qu'à cela ne tienne nous allons voir un médecin tout de suite sans tarder !

- Moi : j'ai très peur Essam ...

- Essam : soit courageuse bien aimée. Incha Allah kheir ... nous y allons.

(il me prends ainsi dans ses bras ainsi que ma paire de chaussures et mon voile en direction de la porte de sortie avant de m'installer confortablement à l'arrière de la voiture et démarrer pour l'hôpital la plus proche).

C'étais la toute première fois depuis quelques mois que je mettais le nez hors de la villa.

..................

A l'arrivée, il me reprends dès lors vers l'entrée et je fus immédiatement pris en charge par le médecin (le même depuis le début de la grossesse) qui m'examine ainsi que le fœtus à travers une échographie pelvienne.

Toutefois devant mon état inquiétant il a su garder son calme et sa patience devant l'écran sans pour autant relâcher ma main.

- Essam : quel est le problème docteur et pourquoi a t - elle des douleurs ? Ne me cachez rien je vous en prie.

(La situation était loin d'être drôle car il était question de la santé de deux être. Néanmoins cette inquiétude dans son regard parvient à arracher un petit sourire au médecin qui ne pouvait s'empêcher de constater l'enthousiasme du premier enfant)

- Le docteur : n'ayez craintes, ce sont des choses qui arrivent lorsque le fœtus se developpe. Incha Allah ce n'est que du bonheur !

- Le docteur : soyez dès lors rassuré.