Muette comme une tombe

Chapitre 20

Quelques temps après qu'il ait quitté ma chambre, je me retrouve toute seule. Soulagé et apaisée, je me lève donc de mon tapis de prière dans l'intention de m'apprêter à aller au lit également. Nous étions en plein été et les soirées sont assez fraîches comparé à la journée où les températures sont très hautes.

J'ouvres dès lors la fenêtre pour profiter de l'air frais qui refroidissais la chambre avant de m'installer confortablement dans mon lit.

Les heures passent et défilent mais je n'arrivais toujours pas à fermer les yeux. Je tourne et me retourne dans toutes les positions sous ma couette et finit par me lever. Je sors alors du lit pour aller me rafraîchir le visage dans la salle de bain.

J'en profite aussi pour refaire mes ablutions afin de pouvoir lire le coran dans l'espoir que cela m'aide à fermer les yeux mais j'étais sans savoir que le diable me guettais du haut de son trône de l'enfer.

Avant que je ne puisse faire quoique ce soit je me rends compte très rapidement que j'étais observée. Je remarque en effet devant la maison, la présence d'une voiture noire à travers la fenêtre restée ouverte.

J'ai tout de suite reconnu la plaque d'immatriculation et je me suis douté à l'instant même de l'identité de la personne au volan. Cela m'a dissuadé très vite de poursuivre ce que j'avais l'intention de faire.

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Je pique une crise de colère. Le coran m'échappe des mains et je me précipite pour quitter ma chambre à la hâte.

Je me rapproche ainsi de la chambre de Saeed qui dormais déjà très profondément à travers la porte restée entre ouverte. Puis je passe devant sur la pointe des pieds et descends les escaliers sans faire de bruits afin de ne pas le réveiller.

Je rentre dans la cuisine et ouvre le placard pour saisir le plus grand et le plus tranchant des couteaux de la maison avant de sortir en douce de la maison après avoir verrouillé la porte derrière moi. Je descends les deux premières marches et m'asseye là dans l'intention ferme de ne pas bouger de là et ce jusqu'au lever du jour s'il le faut. J'étais déterminé !

Je savais pertinemment qu'il me guettais et qu'il était là avec de mauvaises intentions ; et au fond de lui même il était bien conscient que je l'observais en attendant patiemment qu'il ose vouloir s'approcher de la maison pour toucher mon frère s'il était vraiment un homme.

Ainsi nous nous sommes guetté l'un et l'autre pendant des heures et des heures dans le silence de la nuit. Une a une toutes les lumières du voisinage se sont éteintes dans les maisons et les gens sont parti au lit. Il ne restait plus que nous deux : les deux diable de la nuit déterminés jusqu'à la mort à rester éveiller pour avoir la peau de l'un et l'autre.

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Il est resté dès lors au volan de sa voiture satanique toute la nuit et moi sur les escaliers d'entrée sans cesser de le fixer de loin avec le couteau de cuisine en main. Ainsi une heure avant l'aube, il se décide finalement à démarrer en vitesse sa Range Rover pour foutre le camp du quartier.

Je n'avais tellement pas confiance en lui que je n'avais pas bougé d'un centimètres de ma place jusqu'à l'aube, au cas où il reviendrai.

Ainsi à l'heure de la prière du matin, je me lève finalement pour rentrer à l'intérieur de la maison mais à mon plus grand malheur Saeed venait de se réveiller. Il me croise ainsi entrain de me cacher pour rentrer discrètement dans la maison à cette heure là et avec un couteau en main.

( il pète un câble et me crie dessus tellement fort qu'au delà de trembler, j'ai failli me pisser dessus. Le couteau m'échappe instantanément des mains et tombe sur le sol )