Chapitre 141

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Après plus de deux mois passés dans un coma des plus profond suite au choc de la nouvelle, je parviens à bouger discrètement un doigt un matin et à ouvrir les yeux en l'espace d'un instant.

Cette réaction n'a duré que deux secondes avant que je ne referme de nouveau les yeux.

Ce jour là comme toutes les nuits Sultan Amir avait veillé à mon chevet et cette réaction surprise a eu l'effet de l'alerter très vite.


- Sultan : Hagar ?



- Sultan : bien aimée de mon coeur est -ce que tu m'entends ? HAGAR OUVRE LES YEUX JE T'EN PRIE ...



- Moi : ....... .......

(toutefois je ne réagis pas)


- Sultan : soubhan'allah...

(ainsi il quitte la chambre en courant pour aller alerter le médecin qui ne tarde pas à arriver pour m'osculter)

- Le médecin : c'est étrange pourtant, elle n'a pas l'air de réagir au stimuli pour tirer une telle conclusion ...

(parlant tout seul)

Puis il se retourne vers Sultan Amir qui était déjà en totale panique.

- Le médecin : vous dites bien qu'elle a ouvert les yeux il y'a quelques instants ?


- Sultan Amir : puisque je vous dis que oui. Cela a été très rapide mais j'en ais été témoin.



- Le médecin : bien !




- Le médecin : quoiqu'il en soit si c'est vraiment le cas il faudra encore attendre avant de pouvoir détecter une véritable interaction.



- Le médecin : c'est le cas pour la plupart des patients.



- Sultan : vous voulez dire que ces réactions seront de plus en plus reproductibles avant qu'elle ne puisse ouvrir les yeux.



- Le médecin : si c'est réellement une première réaction de sa part oui !



- Sultan : essayez - vous de me dire qu'elle va bientôt se reveiller et que je suis en mesure de me réjouir ?



- Le médecin : je ne m'y risquerai certainement pas !




- Le médecin : bien au contraire, tout ce que je peux vous dire c'est qu'un coma peut durer quelques minutes, quelques jours ou quelques années voir toute une vie !



- Le médecin : en espérant que ce ne soit pas le cas de votre épouse ....




- Sultan : soubhan'allah...

(meurtri)

Il baisse ainsi les yeux sans toutefois perdre espoir.


- Le médecin : à présent je vais demander à me retirer. Veuillez m'excuser ....



- Le médecin : السلام عليكم




- Sultan : وعليكم السلام




Il quitte dès lors la chambre pour le laisser perplexe derrière lui. Malgré tout, il s'avance en silence pour se rasseoir dans sa position initiale.

(prenant son mal en patience)

Quoiqu'il advienne il était persuadé de ne pas être fou encore moins d'avoir halluciné et il attendait d'en avoir la preuve une seconde fois.

C'est ainsi qu'il est resté à guetter la moindre réaction de ma part pendant deux jours consécutifs (se refusant à quitter mon chevet une seule seconde).

..................

- Saeed : tu dois te reposer Sultan Amir !



- Sultan : je n'ai pas besoin de repos.




- Saeed : bien sûr que si et nous en avons besoin tous les deux ne serait - ce que pour ton hygiène corporel !



- Sultan : je ne vais pas risquer de quitter son chevet Saeed et rater son réveil.



- Sultan : à un moment où à un autre, je sais qu'elle va ouvrir les yeux et je veux être la première personne qu'elle verra.



- Sultan : dès lors si c'est pour cette raison que tu es après moi, tu perds ton temps sache le !



- Sultan : tu peux rentrer te rafraîchir personnellement si tu le souhaites, je suis tout à fait capable de veiller sur mon épouse et ma fille !



- Saeed : mais pourquoi donc ne veux -tu pas la quitter juste pour quatre petites heures ?

(le temps de faire l'aller et retour)


- Saeed : que peux t - il bien lui arriver dans cet hôpital ?



- Saeed : je te rappelle, que ces lieux sont entourés par la police et rien ni personne ne pourra parvenir à te les enlever de nouveau alors soit raisonnable je t'en prie ...



- Saeed : s'il te plaît !




- Saeed : tu ne l'aidera pas plus si tu tombe malade également. S'il te plaît...




- Sultan : ..... .....

(à ce moment et seulement à ce instant son coeur faiblit lorsqu'il prend conscience qu'il risque effectivement de me transmettre des microbes dans son état).



- Sultan : d'accord....

(Résigné)



- Sultan : toutefois juste le temps de me doucher à condition qu'une infirmière reste auprès d'elle jusqu'à mon retour.



- Sultan : bien ! si tu le souhaite.




- Sultan : Allons à présent...




- Sultan : ...... .....

(Il se lève donc pour le suivre après un tendre baiser de protection sur mon front)



........................

Néanmoins Allah en avait décidé autrement pour nous deux et le fait qu'il se sera jamais témoin de mon réveil.

Ainsi au moment où ils tournent le dos et quittent l'hôpital, je commence à ouvrir très lentement les yeux et à bouger quelque peu mes doigts.

En l'espace de seulement quelques minutes, je retrouve petit à petit mes reflexes et parviens à bouger pleinement ma main et mon bras.

(cependant j'avais la sensation de me réveiller d'un sommeil profond. Toutefois en est - il que ma mémoire était à moitié de retour.

Un choc crânien a été le facteur de mon amnésie et après quinze années, il a fallu un choc encore plus violent pour me ramener parmi les miens [...].

...........................


- Moi : Essam ...

(dis - je très lentement)



- L'infirmière : ..... ....

(Surprise, cette dernière venu vérifier mes constantes se rapproche dès lors au dessus de mon visage)

Elle tend ainsi l'oreille à une certaine proximité de mes lèvres et pour la seconde fois, elle parvient à m'entendre prononcer un mot pour la première fois et rien d'autre sinon son prénom :


- Moi : Essam ❤️

(une chose qu'aucun être humain ne saurai comprendre ni expliquer pour une sourde muette si ce n'est par la volonté d'Allah).


- L'infirmière : soubhan'allah !

(C'est ainsi qu'elle s'enfuit pour aller chercher le médecin en charge).




Muette comme une tombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant