33 - Les os, la chair, le sang et le souffle

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Salazar sentit ses pieds atterrir lourdement sur le sol. Il rencontra un corps lourd l'entraînant en arrière, le faisant lâcher le trophée. Il grimaça de douleur, Harry Potter était complètement étalé sur lui.

« Où sommes-nous ? Demanda Potter en tentant de se relever.

Salazar l'aida pendant que Diggory regardait autour de lui, perdu. Il aida le Serpentard à relever Potter. Ils regardèrent autour d'eux.

Ils n'étaient plus du tout à Poudlard et certainement à des centaines de kilomètre du château. Salazar eut un frisson en parcourant les tombes autour de lui. Ils étaient dans un cimetière obscur, envahi par la végétation. A leur droite se dessinait une petite église. A leur gauche s'élevait une petite colline et Salazar distingua la silhouette d'un manoir ancien. Il eut alors un choc, reconnaissant la haute maison.

Diggory regardait le trophée.

« Est ce que quelqu'un vous avait dit que le trophée était un Portoloin ? Demanda t-il.

« Non, répondit Potter.

« Il faut partir, dit Salazar précipitamment. Vite !

Mais les deux autres garçons ne bougèrent pas. Ils regardaient le cimetière plongeait dans un silence totale, légèrement inquiétant. Salazar tremblait.

« Est ce que ça fait partie de la tâche ? Demanda Potter.

« Je ne sais pas, répondit Diggory. Tu crois qu'il faut sortir les baguettes ?

Salazar n'avait pas attendu pour avoir sa baguette à la main, sur le qui vive.

« Venez, le Portoloin peut peut-être nous ramener...

« Oui, dit Potter. Salazar, calmes toi.

Salazar lui lança un regard noir. Ils n'étaient pas seul et le garçon devinait très bien qui les observait. Ils devaient partir maintenant.

« Quelqu'un vient, dit soudainement Potter.

Scrutant l'obscurité, ils distinguèrent une silhouette d'un homme qui marchait vers eux, d'un pas assuré, à travers les tombes. Salazar reconnut le sorcier, ou plutôt devina. Il portait toujours son fardeau. Salazar leva sa baguette, près à s'en servir pour se protéger ou même utiliser les sorts que Voronov lui avait enseigné, peu importe que ce soit de la magie noire.

Potter abaissa sa baguette et jeta un coup d'oeil à ses camarades, perplexe. Diggory semblait tout aussi étonné. Salazar recula lentement, vers le trophée. Si les deux autres ne voulaient pas le suivre, tant pis pour eux.

L'homme s'arrêta à côté d'une pierre tombale en marbre, à deux mètres d'eux. Salazar recula encore un peu. Il sentit alors une autre présence, plus réconfortante. Il se souvenait du jeune homme de son autre monde. Cet homme ce serait lui, près à donner sa vie pour stopper son père, pour sauver des vies. Il regarda ses deux compagnons. Il ne pouvait pas les abandonner.

« Les gars, murmura-t-il. S'il vous...

Potter laissa tomber sa baguette, couvrit son visage de ses deux mains et tomba à genoux. Salazar se précipita vers lui.

« Harry ?

«Salazar entendit alors une voix aiguë et glaciale.

« Tue l'autre.

Salazar se figea. Il se redressa au moment où le petit sorcier lançait le terrible sort :

« Avada Kedavra !

Salazar suivit des yeux le rayon vert qui toucha Cedric Diggory en pleine poitrine. Le brave garçon s'écroula sans bruit. Salazar ne pouvait plus bouger. Il ne pouvait plus quitter des yeux le cadavre du Poufsouffle.

Cedric Diggory était étendu sur le dos. Salazar regarda sin visage, ses yeux gris, grands ouverts, dénués d'expression, ses lèvres entrouvertes qui exprimaient la surprise. Puis avant de faire le moindre mouvement, le sorcier s'approcha de Potter, l'attrapant et l'obligea à se relever. Salazar pointa sa baguette sur Queudver.

« Laisse le ! Hurla t-il.

Le sorcier retourna sa baguette contre lui et des liens solides entourèrent Salazar qui chuta dans l'herbe. Salazar grogna, furieux. Il avait lâché sa baguette, sous l'effet de surprise. Pendant qu'il tentait de se débattre, le sorcier traîna Potter vers la tombe en marbre. Salazar la regarda alors et distingua le nom : TOM JEDUSOR.

Queudver fit apparaître à nouveau des liens autour de Potter, l'attachant à la pierre tombale.

« Vous ! s'exclama Potter.

Salazar se débattit avec plus de fougue. Il devait à tout pris se détacher, libérer Potter et fuir. Queudver s'approcha de lui et le tira sur le sol, le mettant plus vers le centre, au pied de Potter. Salazar cracha et siffla des injures. Il parlait à son père, lui demandait de le laisser partir. Il n'y était pour rien. Mais jamais Voldemort ne répondit. Salazar entendit un autre sifflement. Nagini était là, ondulant autour de lui. Queudver avait disparut. Salazar ne pouvait rien voir, allongé sur le côté, son épaule lui faisait mal. Il arrêta de se débattre.

Il eut un bruit d'eau au moment où Queudver refit son apparition. Il tirait derrière lui un chaudron de pierre qu'il poussa contre la tombe. Le récipient était immense et rempli d'eau ou d'une potion. Salazar gémit.

Voldemort affaibli, s'agitait à côté. Queudver s'agitait autour du chaudron et des flammes apparurent sous le récipient. Nagini s'éloigne en sifflant mécontente. Salazar sentait la chaleur des flammes et craignait d'être brûler tellement il était près.

Le liquide dans le chaudron sembla se réchauffait très vite. Il se mit à bouillonner et laner des étincelles enflammées. Une épaisse fumée s'en échappait.

« Dépêches toi, siffla Voldemort.

« C'est prêt maître, dit Queudver au bout de quelques secondes.

« Maintenant... dit alors le mage noir.

Queudver déplia alors la couverture noire, révélant son contenu. Salazar ne vit presque rien mais le hurlement étouffé de Potter le glaça. Salazar siffla alors :

« S'il vous plaît, non... Pas ça... vous n'avez pas besoin de lui...

« Silence, cracha Voldemort.

Salazar ferma les yeux. Il ne voulait pas voir la suite. Il entendit alors quelque chose tomber dans un liquide et devina que Queudver avait mit la chose qu'était Voldemort dans le chaudron. Puis la voix tremblante de Queudver s'éleva :

« Que les ossements du père, données en toute ignorance, fassent renaître son fils !

La pierre tombale bougea, et Salazar vit horrifié une fine volute de poussière s'élevait devant ses yeux. Il sentit alors la chaleur augmenter du chaudron. Il transpirait, écraser par la chaleur.

« Que la chair du serviteur donnée vo-volontairement fasse revivre son maître.

Le hurlement de Queudver déchira la nuit. Salazar vit une main tomber devant lui. Il sentit le sang giclé sur son visage. Il ne tremblait plus, abasourdi par le geste du sorcier.

Queudver gémissait de douleur mais continua :

« Que le sang de l'ennemi... pris par la force... ressuscite celui qui le combat.

Salazar comprit que son tour aller venir. Quand il sentit Queudver le soulever avec difficulté, il se débattit de plus belle, horrifié.

« Que... que le dernier souffle... de l'héritier... donne la vie... au père qui le lui a offerte.

Salazar sentit une douleur en plein coeur, coupant sa respiration. Il arrêta tous ses gestes. La douleur s'atténua alors, pour n'être plus que froideur. Il ne tremblait pas pourtant, ou il n'en avait pas l'impression, pourtant il avait froid, terriblement froid. Il voyait plus l'obscurité mais des images colorés dansantes devant ses yeux. Il tenta d'inspirer, encore et encore. Puis il cracha du sang avant de ne plus rien ressentir. La douleur revenait pour disparaître définitivement. Il ne sentit pas le sol lorsque Queudver le lâcha.

Le Maitre des Ombres et la Coupe de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant