2 - La boutique

56 8 0
                                    

Salazar écoutait absent la conversation autour de lui. Sa famille était toute là. Et quelle étrange famille, composé d'enfants orphelins ou abandonnés et d'adultes aussi bizarre que la maison où il vivait. César, un Auror, riait avec un rouquin qui avait posé sa main sur une magnifique rousse un peu rondelette. Fanny et Fred s'étaient rencontré à Poudlard lors de leur dernière année. Depuis, ils vivaient avec le frère jumeau du jeune homme au dessus de leur boutique de Farces et Attrapes. La seconde rousse, Hilda discutait de coupe de cheveux avec Diana, une magnifique Tchadienne et petite amie de César, et Cléo la grande sœur de tout le monde. Le plus jeune, Franck racontait à Gaston sa vie passionnante en Allemagne , avec un fabriquant de baguette à la retraite qui lui avait laissé une semaine de vacances. Au bout de la table, Regulus et Destinée parlait des actions à faire contre Voldemort. Enfin Winky et Hanran les deux elfes se chamaillaient sur les épices à mettre dans une sauce quelconque. Salazar était absent. Ça faisait deux semaines qu'il n'avait pas eu d'autre vision et ça l'agaçait. En réalité il en avait eu mais avec des cadavres ou trois enfants qui riaient toujours trop loin de lui pour les apercevoir. Il ne comprenait pas ses rêves de ses gamins qui semblaient heureux, et vivant pleinement. Or, lui, il voulait retourner dans le passé, voir Serpentard en espérant des réponses. Regulus le regardait parfois, un peu inquiet de son silence. Encore aujourd'hui le mage était allé le chercher dans le mausolée alors qu'il tentait encore de se tuer. Et bien sûr, il avait encore échoué. Salazar avait un gros problème et il ne savait pas le régler. Il devait mourir mais c'était impossible. Salazar se disait que c'était très ironique. Alors que son père avait tout fait pour éviter la mort, lui la souhaitait plus que tout et était incapable de mourir.

« Alors, prêt ? Demanda d'un coup Destinée.

Salazar releva la tête, alors que tous s'étaient tut. Destinée s'était adressé à lui et il n'avait même pas écouté.

« ça va, Salazar ? s'inquiéta Hilda.

« Oui, répondit le garçon. Je réfléchissais, c'est tout.

« A comment te suicider ? Demanda Regulus en Fourchelang.

Salazar eut une légère grimace. Il grogna puis se tourna vers sa marraine.

« Tu me disais quoi ?

« Si tu es prêt à faire tu sais quoi pour tu sais qui, dit-elle avec un sourire.

Salazar lui offrit un sourire confiant. Bien sûr qu'il était prêt, et même impatient. Les autres ne comprenant pas, tentèrent d'interroger les deux sorciers mais sans résultats.

« C'est une surprise, coupa Destinée. Pendant que vous irez faire les courses, Salazar et moi avons du travail. En plus, il faut qu'on réfléchisse à une école pour lui.

« Je ne retourna pas à Uagadou ? s'étonna Salazar.

« Non, répondit Regulus, trop dangereux. Voldemort sait que tu y es. Même si je pense qu'il a comprit que tu ne souhaite pas le voir, il a l'air très intéressé par ce que tu as fait avec John Kokonendji. Ce serait imprudent de t'y renvoyé.

« Alors je vais allé où ? A Maho...

« Je pensais à une école plus proche, coupa Destinée.

« Beauxbâtons ? s'exclama Salazar.

Destinée haussa les épaules.

« On en discutera après, dit-elle. On débarrasse !

Franck se leva d'un bond avec Winky. Tous se mirent à ranger la table, et faire la vaisselle. Un lavait, un autre rinçait, le suivant essuyait et le dernier rangeait. Dans la joie et les rires, les enfants se bousculaient, lançaient des encouragement à chacun pour aller plus vite. Salazar riait un peu avec eux mais il ne faisait pas vraiment d'effort. Il sentait l'angoisse le gagner jour après jour. Il n'avait aucune solution et s'il ne mourrait pas bientôt, alors Voldemort resterait toujours une menace.

Après un petit café, Hilda, Fanny et Fred partirent visiter Toulouse. Franck, Cléo et Diana partaient à Paris pour faire des achats au plus grand malheur du garçon. César repartait en Angleterre pour préparer un transport. Salazar ne comprenait pas ce que cela signifiait mais c'était important. Enfin, il ne restait plus que Regulus, Gaston et Destinée qui attendait Salazar qui descendit avec un petit carnet noir. Ils allèrent dans le garage encombré de meuble et de cartons. Destinée donna une sorte de porte plume en argile et incrusté de rubis et émeraude à Salazar. Celui ci, sur le contour de la porte de l'entrée commença à inscrire des symboles et des formes géométrique regardant parfois dans son carnet pour se rassurer de ne pas faire d'erreur. La moindre hésitation pouvait être fatale. Gaston et Regulus commençaient à pousser les cartons vers le fond, déplaçant les meubles dans le centre de la pièce. Puis Destinée les chassa et avec de amble mouvement de sa baguette, les murs du garage en briquette rouge se couvrirent de lambeau de bois sombres. Le sol en béton brute accueillit des lames de parquet. Enfin les hommes revinrent et avec Destinée replacèrent les meubles. Un immense comptoir face à la porte, au centre, des bibliothèques derrières et une à droite de l'entrée. Des petites tables se posaient un peu partout, contre les murs et au centre de la pièce. Enfin, les cartons s'ouvrirent et livres et bibelots prirent leurs places sur les étagères et présentoirs.

« J'ai fini ! Cria Salazar avec un grand sourire après un dernier coup sur la porte elle même. Prêt ?

« Je devrais peut-être le faire, non ? Demanda Regulus.

« Confiance, lança Destinée en soupirant. Laisse le faire.

Salazar tira un trait autour du symbole sur la porte, traçant un cercle parfait. Au moment où il le termina, la porte du garage se transforma en une porte plus petite sur la gauche et une magnifique fenêtre avec des guirlandes et néon indiquant que c'était un magasin. Il inspira et ouvrit la porte, immédiatement, les bruits d'une rue se fit entendre. Regulus souriait très fier de Salazar. Gaston et Destinée lancèrent des hourras victorieux. La sorcière passa la tête dans la rue parisienne. Elle sortie alors en déposant un baiser sur le front du garçon. Salazar referma derrière lui.

« Magnifique, dit Regulus avec un sourire. Elle sera très contente.

« J'espère, dit Salazar avec un sourire. On s'occupe de la cave ?

« Allons-y ! s'écria Gaston et ouvrant la porte du fond. Outch ! J'avais oublié que j'avais laissé ça là !

La cave fut entièrement vidé. La plupart des objets retournèrent dans le hangar de Gaston, qui se rappeler à quoi avait servit cette vieille roue de vélo, ou ce piston qui grinçait, ou encore ce tube de mayonnaise. Regulus nettoya le sol, et lui offrit un plancher. Ensuite, les trois garçons commencèrent à mettre des étagères et au centre une immense table et un grand chaudron. Des plantes s'ajoutèrent, ainsi que des bocaux avec d'étranges ingrédients à l'intérieur. La plupart venait de la réserve personnel de Regulus, une autre de chez Gaston et le reste avait été acheté en cachette par Destinée. Certains étaient dangereux et surtout un peu illégal à se procurer, mais Destinée n'était pas du genre à suivre les réglementations, alors les lois encore moins. Regulus crut défaillir en voyant du sang... de licorne. C'était abominable. Lui même n'était pas un sain, loin de là, mais jamais il lui serait venu à l'idée de tuer une telle créature et encore moins en récupérer le sang. Il espérait que c'était une blague et que l'étiquette était fausse.

Destinée ouvrit la porte, suivit par Cléo qui hurlait de bonheur. En haut de l'escalier qui menait à l'entrée de la maison, les trois autres venaient de rentrer et chercher les autres. Franck courut les chercher tout excité. Tout le monde félicita Salazar d'avoir réussit ce magnifique portail vers la rue commerçante des sorciers à Paris.

« Il y a une partie pour toi, Hilda, dit-il. J'espère que ça servira aux autres aussi.

Il montra le laboratoire de portion. Hilda le serra dans ses bras, très heureuse.

« On pourra vendre aussi tes potions, plus tard, dit Cléo avec un sourire. Artefact et Potion. Quel magnifique boutique !

Salazar les laissa profiter. Cléo s'amusait à ouvrir la porte, toute heureuse. Hilda contemplait chaque ingrédient et hurla d'horreur en voyant une étiquette annonçant que son contenu était du sang de licorne. Les rires qui suivirent prouvèrent que Destinée n'était pas un monstre. Salazar sortit dans les plaines et se dirigea vers les marais. A peine avait-il atteint le bord qu'il ressentit un léger malaise. A nouveau il partait.

Le Maitre des Ombres et la Coupe de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant