4 - Une mort contre une vie

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Regulus retrouva Salazar dans le mausolée, encore. Le garçon regardait chaque tombe. Il retournait souvent entre trois bloc de marbre, fronçant les sourcils.

« Que fais tu ? Demanda Regulus en avançant.

« La tombe au centre est celle de Thomas, dit Salazar. A côté c'est celle de Selena. Les deux sont très bien alignées. Par contre celles qui les entourent... sont décalés et pas celles de tes femmes. Elles n'ont pas eu les Ombres, donc les tombes qui sont parfaitement alignées sont celles de gens morts naturellement. Du coup, pourquoi celle de ton premier fils est aussi bien aligné ? Et celle là ?

Il montra la tombe la pus éloignée des autres.

« Il n'y a aucun dessin de fleurs ou animaux, juste une phrase : « Pour ton innocence, je t'offre ma mort ». Qu'as tu fait ? Les Ombres ne se transmettent pas.

Regulus soupira. Il se laissa glisser le long de la tombe de sa mère, et fit un geste pour inviter Salazar à prendre place à ses côtés. Salazar le rejoignit sans bruit.

« Cet innocent était la fille de ma sœur, répondit Regulus. Tu sais, à l'époque avoir un enfant à seize ans n'était pas extraordinaire. C'était courant. Elle a été tué alors qu'elle n'avait que huit mois... par des moldus... avec ma mère.

« Pourtant il semble qu'elle soit morte bien après, remarqua Salazar. Qu'as tu fait, Regulus ? Pourquoi sommes nous maudit ?

« J'ai utilisé les Ombres d'une manière que je n'aurais pas dû, répondit Regulus en grimaçant. Et j'en suis désolé. Ce n'était qu'un bébé, elle ne méritait pas de mourir, alors j'ai... j'ai tout fait pour que la mort me la rende.

Salazar grimaça à son tour. Regulus avait sauvé une vie de la Mort.

« Comment ?

Il parlait à voix basse, sentant que Regulus ne répondrait pas s'il était trop brusque.

« Comme tu l'as fait avec John Kokonendji, répondit Regulus avec un sourire. Mais la Mort ne laisse pas une vie partir comme ça.

« Elle t'a prit quelque chose en retour, devina Salazar.

« Oui.

Regulus poussa un long soupir. Il se rappelait du visage de porcelaine de Gwedoline, magnifique poupée au regard gris. Elle avait tout d'une enfant de Serpentard. Elle était la vie que tous avait espéré, la preuve que Serpentard aurait pu rester un grand mage jusqu'à la fin.

« Lorsque j'ai quitté Poudlard et donc mon grand-père, il y a eu un terrible drame, reprit Regulus. Ma grand-mère a voulu allé revoir son village natale et... elle était une née-moldue. Une incroyable sorcière, avide de tous savoir sur le monde de la magie. Elle a eut sept filles, toutes belles et puissantes. Trois se sont mariées. Une à Peverell, un sacré bon sorcier. Son fils était un crétin et peu doué. Il a tout fait pour aller à Serpentard, bien sûr. La seconde a aimé un Gaunt, un garçon un peu brusque mais avec beaucoup de volonté. Il a toujours été très fier d'avoir la cinquième fille de Serpentard. Ses deux filles et son fils étaient... ils rappelaient toujours qui était leur grand-père.

Bref c'étaient mes cousins et... ils ne m'aimaient pas, me rappelant sans cesse que mon père était un né-moldu. Ils oubliaient bien vite que leur propre grand-mère en était une ! Moi, j'aimais leur rappeler parfois. Je crois que déjà à l'époque les Gaunt était riche et ne voulaient que des mariages entre sorciers et sorcières de sang-purs. Peu importe l'amour. Ma mère m'a toujours poussé à aimer et prendre la femme dont mon coeur réclamait. C'est ce que j'ai fait quand j'ai rencontré Eléanore Hugues, une française. Son parcours ressemblait au mien et je l'aimait comme un fou. A peine mes études terminé, donc, nous nous sommes mariés. Ma sœur avait alors calmé le coeur de Peverell et... ils se sont aimé. Elle est tombé enceinte hors mariage ! Serpentard, curieusement, n'a rien dit. Il était depuis la mort de sa femme dans son monde, perdu et distant. Même le vieux Gryffondor n'arrivait plus à le faire sortir du château. Chaque fois qu'il essayait, les disputes éclataient. Serpentard n'a jamais élevé la voix. Gryffondor impatient, s'énervait rapidement. Serpentard est resté encore un peu... puis, ma mère a été tué... sa dernière fille... son arrière-petite-fille aussi... tuées par des moldus enragés...

Ce jour là, nous l'avons complètement perdu. Salazar Serpentard ne voulait plus enseigné, ni rien faire. Il était mort-vivant, sa vie le quittant le jour où je lui annonçais la mort de sa fille bien aimée. Et puis, il y a eu ensuite la mort de ma sœur, et là... Serpentard a complètement perdu la tête. Il y a eut une plus grosse dispute et surtout... pas qu'avec Gryffondor, mais aussi Serdaigle et Dame Poufsouffle. J'aimais beaucoup Helga...

Je suis alors retourné le voir, lui demandant son aide. Je lui ai expliqué que les moldus avaient réussit à rentrer dans l'hôpital de ma mère grâce à l'aide d'un sorcier... celui-là même qui avait tué la caravane de sorcier composé de beaucoup de né-moldus qui se rendaient à Poudlard. Mais il n'écoutait pas, rappelant que accepter les né-moldus était trop dangereux. Seul les plus méritant pouvaient être accepté, pas ceux incapable de cacher leur pouvoir et du coup dévoilé les autres sorciers.

Regulus se tut, reprenant son souffle. Salazar attendait la suite de l'histoire.

« Alors, reprit Regulus, après beaucoup d'effort, j'ai réussi à le convaincre. J'avais toujours confiance en lui. Je savais que j'avais toujours été son préféré et que même s'il m'avait rappelé que je n'était qu'un métisse, il m'aimait. Il accepta de m'aider à recevoir les Ombres pour arrêter la massacre dans toute l'Europe.

Deux jours après, je retournais vers l'Allemagne et... j'ai tué l'assassin de ma famille mais surtout... avant que les Ombres ne partent j'ai... je devais les sauver ! Je voulais sauver ma mère, ma sœur et son enfant. La Mort ne m'a laissé choisir qu'une vie. J'ai sauvé celle encore innocente, qui avait encore tout à voir dans le monde. En échange, la Mort voulait une sorte de messager... moi... J'étais jeune et je ne comprenais pas l'impacte. A cause de moi, j'ai transmit les Ombres à ma descendance, mais pire aucun ne pouvait les contrôler ! Certain vivaient assez vieux pour avoir eux-même des enfants.

« Mais elle a disparut, coupa Salazar. Tu m'a dit que tu as remarqué que...

« Oui, je me souviens.

Regulus inspira avant de continuer :

« Après Fabius, j'ai cru que la Mort en avait choisit un autre... mais c'était pour moi inconcevable de voir ce garçon vivre encore et encore cinq cent ans ! Alors au bout d'un moment, je... alors qu'il venait de perdre sa femme... je l'ai tué.

« Comment ?

« Il avait confiance en moi, répondit Regulus. Seul quelqu'un en qui tu as entièrement confiance pourra te tuer Salazar.

Salazar regardait Regulus. Alors, voilà pourquoi lui ne pouvait pas se tuer de lui-même. Comme pour recevoir les premières Ombres, il fallait un autre lanceur.

« Alors, toi tu peux me tuer, lança Salazar avec un sourire.

« Donne moi ta baguette, dit Regulus soudainement.

« Pourquoi ? Demanda Salazar.

Regulus ricana.

« Si tu avais vraiment une totale confiance ne moi, tu me la laisserais sans poser de question, répondit le sorcier. Je n'ai confiance en une seule personne et celle-ci est morte depuis bien longtemps. Tu comprends mon problème. Vivre infiniment... ne pas vieillir... parce que j'ai sauvé une vie... la Mort est possessive, Salazar. Ne l'oublie jamais !

« Alors, on a un gros problème, murmura Salazar. Si je ne meurs pas... Voldemort pourra revenir, encore...

Regulus hocha de la tête.

« Il y a forcément un autre moyen, tenta Regulus avec un sourire. On trouvera comment détruire l'Horcruxe en toi. Patience.

Il se leva alors, avec agilité.

« César propose un match de Quidditch, dit-il avec un grand sourire. Il lui manque un joueur.

Salazar eut un léger sourire, plus pour rassurer Regulus. En réalité, Salazar n'avait aucune envie de s'amuser. Il avait confiance en ses amis, mais leur demander de le tuer le répugnait. Il ne pouvait leur faire ça. Il allait devoir réfléchir à une personne qui accepterait les yeux fermés, sans scrupule.

Le Maitre des Ombres et la Coupe de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant