34 - Reste

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Salazar se concentrait sur sa respiration, il posa sa main sur le coeur de John et concentra toutes ses Ombres vers ce point. Il ferma les yeux et se laissa emporter. Il devait le sauver, il savait que c'était possible. John était innocent et Salazar ne voulait pas avoir un mort de plus sur la conscience, tué par son père, lui-même. Il sentit au bout de ce qu'il sembla de longue minute un léger souffle et sut qu'il pouvait ouvrir les yeux.

Devant lui, une immense plaine toute blanche et paisible s'étalait à perte de vue. Là un peu hagard, John le regardait.

« Salazar ? Où... où sommes nous ?

Salazar regarda alors tout autour de lui, ne reconnaissant pas l'endroit.

« Je ne sais pas, dit-il alors. Viens John. Je peux te ramener auprès de ton père.

« Mon père, répéta John. Oui... Je l'ai vu... il est incroyable, hein ?

Salazar hocha de la tête.

« S'il te plaît John.

Mais son camarade semblait intéressé par l'environnement autour de lui. Un peu plus loin, une foule attendait. John avait l'air de les connaître.

« C'est mes grand-parents, dit-il à voix basse. Mais... mais ils sont morts.

John se tourna alors vers Salazar, un peu apeuré.

« Je... je suis mort, non ? Demanda t-il en tremblant un peu. Toi aussi ?

« Tu... tu peux revenir, dit Salazar avec douceur. S'il te plaît John. Tu n'as pas à mourir. Tu es un innocent.

« Mais... comment ?

Salazar poussa un long soupir.

« Je sais que la mort le voudra bien, quitte à rester en vie pendant mille ans pour te sauver, dit Salazar avec un sourire. Et si je dois vivre encore mille ans pour sauver chaque vie que mon père a prit alors je l'accepte. C'est la malédiction de ma famille... ma malédiction. S'il te plaît John. Laisse moi te ramener. Pense à ta mère. Elle t'attend.

« Maman, murmura John. Elle me manque tellement ! Je... je peux aller la voir ?

« Bien sûr, répondit Salazar. Si tu viens avec moi.

John s'avança alors vers Salazar un peu timide. Il entendit alors son nom, au loin. Ses grand-parents l'appelaient et il s'arrêta, ne sachant plus quoi faire.

« John, dit Salazar plein d'espoir. Je...

Il grimaça. Il sentait une douleur vers son coeur. Ils devaient partir et vite. L'Horcruxe en lui tentait de prendre le dessus. Il ferma les yeux, ayant terriblement mal.

« Salazar ? s'inquiéta John en s'approchant. Que... qu'est-ce que tu as ?

« S'il te plaît John, murmura Salazar en gémissant. Je... je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps. Il faut que tu te décides, maintenant !

John pleurait. Il hésitait.

« John, reprit Salazar avec douceur. Je sais que tu aimerais les rejoindre. Moi aussi. Moi aussi, j'aimerais rejoindre ma mère... Apollina... mais parfois, il faut rester. Pour les autres qui sont encore en vie, qui nous pleureront. Il faut être fort et courageux. Ce n'est pas facile de rester alors que la vie semble n'être que souffrance mais...

Il grimaça un instant. Salazar avait de plus en plus mal, mais il devait y arriver.

« Mais... tu reviendra les voir, un jour, continua-t-il. Reste avec moi, s'il te plaît.

Le Maitre des Ombres et la Coupe de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant