39 - Toujours là.

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Il eut un long silence que seul les sanglots de Salazar rompait. Salazar se sentait sale. Il repensa à ce surnom que lui donnait ses camarades : «Voldemort Junior», ils avaient totalement raisons. Et cette nuit, Harry Potter avait compris. Cette nuit Voldemort l'avait appelé « fils ». Combien de fois, dans son autre vie, Salazar avait rêvé entendre le mage l'appeler ainsi. Et pourtant, maintenant, il aurait préféré ne jamais savoir qui était ce père. Parfois l'ignorance pouvait protéger. Il comprenait mieux pourquoi sa mère lui parlait peu de son père. Il comprenait mieux pourquoi Voronov avait été si stricte avec lui, le poussant à toujours faire mieux. Il était le fils d'un terrible mage noir, et un jour il aurait à le rencontrer, à se battre contre lui... son propre père.

Tout un coup, quelqu'un frappa à la porte. Dumbledore invita le visiteur à entrer d'une voix faible. Salazar ne laissa pas le temps à la sorcière de faire un pas de plus. Il se jeta dans ses bras à peine il la reconnu.

« Oh..., Salazar, murmura Destinée avec douceur. Cléo est à Ste Mangouste. Elle devrait rentrer à la maison dans quelques jours.

Salazar se crispa. Cléo rentrerait à la maison, mais sans sa petite-amie, son âme sœur. Apollina, elle ne reviendrait pas. Destinée déposa un baiser sur son front.

« Tu as été incroyable, dit-elle avec un sourire. Je... je suis désolée, d'être arrivée si tard.

Elle serra alors un peu plus fort son garçon. Salazar était son garçon, elle aimait comme son fils, comme tous les autres enfants qui étaient venu chez elle. Peut-être même avait elle une préférence pour celui-ci ? Il ressemblait tellement au jeune homme qu'elle avait un jour aimé.

« Alors, ça y est, dit elle en regardant Dumbledore, Tom s'est montré.

Le directeur hocha de la tête. Destinée poussa doucement Salazar à rejoindre son siège. D'un mouvement ample avec sa baguette elle fit apparaître un fauteuil couleur aubergine, très confortable. Elle s'y installa avec soin. Salazar regardait le tapis, attendant que Dumbledore s'intéresse cette fois à son cas et confirme les doutes de Harry Potter. Il n'était pas sûr de vouloir que le garçon à la cicatrice comprenne tout.

« Tu as parlé de la prophétie à Mr Potter, dit Destinée avec douceur. C'est bien.

Dumbledore baissa un instant les yeux, comme un enfant prit en faute par sa mère. Destinée lui fit un sourire.

« Il faudra discuter, plus tard, dit-elle. Je... je pense que dès que Cléo ira mieux, nous rentrerons en France. Et... je dois prévenir la mère et la sœur d'Apollina.

« Arimis sera en colère contre moi, dit Dumbledore à voix basse. Je viendrais. C'est ma faute si Apollina est morte. Tu avais raison depuis le début.

Destinée ne dit rien, elle lui fit juste un sourire. Elle semblait sereine, et pourtant, elle avait mal. Tout ceux qui avaient un jour croisé Apollina, l'avaient aimé, même un court instant. Apollina était le genre de femme qui ne laissait pas indifférent.

« Ce qui est fait, est fait, murmura Destinée. Je pense que... les garçons devraient rejoindre leurs lits.

Salazar ne voulait pas quitté Destinée.

« Harry a le droit de savoir, non, dit Dumbledore faiblement, comme s'il avait peur de dire une bêtise.

Destinée fit une petite moue. Elle regarda alors son petit protégé. De toute manière, un jour Harry remarquerait la ressemblance physique. Elle attrapa la main de Salazar et se pencha vers lui.

« C'est à toi de lui dire, dit-elle à son oreille. Personne d'autre.

Salazar déglutit. Il ne voulait pas le dire. Le dire, c'était le reconnaître pleinement, accepter qui il était. Pour la première fois de sa vie, Salazar n'avait plus aucun courage. Il sentait la main chaude et rassurante de Destinée. Cette sorcière l'avait accepté même en sachant qui était son père. Mais, Harry avait perdu sa famille à cause de Voldemort. Salazar doutait que le garçon réagirait violemment contre lui. Il était le fils d'un monstre, d'un meurtrier.

« Je... je crois savoir, dit Harry faiblement, enfin... Salazar parle Fourchelang, il est un très bon legilimens, il... il est à Serpentard et... les fantômes le regardent comme s'il... enfin... tout le monde à l'école a entendu les rumeurs...

« Tais toi, grogna Salazar.

Destinée serra un peu plus fort la main de son garçon. Elle comprenait très bien que c'était dur pour lui. Salazar sentit alors une force nouvelle, comme si il n'était plus fatigué, ou triste. Il releva la tête vers les plus ancien tableau. Il regarda un instant le tableau vide de Phineas Nigellus Black. Il était un Serpentard et en tant que tel, il devait être fort et fier. Après tout, il était le mailleur élève pas parce que son père était Voldemort. Il aidait à l'infirmerie pas parce que son père était un monstre. Il avait des amis pas parce que le Seigneur des Ténèbres avait ses Mangemorts. Il n'avait pas grandi avec Voldemort dans cette vie. Et dans l'autre, il avait connu la vie après que son père l'avait complètement oublié. Et puis, il allait mourir, alors peu importe qu'il parle, il ne serait plus là pour voir les conséquences. Salazar se redressa alors. Il se tourna vers Harry Potter. Salazar fut un instant rassuré, le Gryffondor attendait sagement, sans crainte dans le regard. Il n'était pas un monstre aux yeux de Harry.

« Mon... Je suis le fils de Lord Voldemort, dit il d'un ton monocorde.

Harry se pinça les lèvres. Il avait comprit depuis un bon moment.

« Mais..., pourquoi il a voulu de tuer, l'année dernière ? Demanda Harry, légèrement scandalisé.

Salazar aurait sûrement rit dans un autre moment, un autre lieu.

« Je suis juste son fils, répondit il. Et puis... il a préféré tenter de te tuer que... de rester avec moi... je... je ne suis rien pour lui.

Destinée passa sa main dans le dos de Salazar, faisant des ronds. Salazar appréciait le geste, un geste maternelle. Harry lui paraissait en colère. Un instant, Salazar crut que c'était à nouveau Voldemort qui reprenait possession du garçon.

« C'est horrible ! s'écria Harry. Il... Voldemort a un... il a toi et... à cause d'une prophétie il... il t'a laissé ! Il...

Salazar haussa les épaules.

« Ce n'est pas grave, murmura Salazar. J'ai l'habitude. Et puis... ça m'a permit d'avoir une vraie famille.

« Merci, murmura Destinée.

Dumbledore avait retrouvé sa puissance.

« C'est vrai, c'est horrible, dit-il avec douceur. Même pour son fils, Voldemort est incapable d'avoir un peu d'amour.

« Tom a toujours été un égoïste, enrichit Destinée. Il... il était déjà un assassin quand je l'ai rencontré. Et déjà, il était incapable d'aimer. Ou dès qu'il a un peu... ressentit ça... il a préféré s'enfuir.L'inconnu lui a toujours fait peur.

« Tom ? Répéta Salazar.

« C'était son nom, répondit Destinée. Tom Jedusor, nom d'un moldu. Il détestait ce père qui l'avait abandonné.

« Oui, je me souviens, murmura Salazar. Tu m'en avais parlé.

« Il a fait la même chose que son père avec Salazar, se scandalisa Harry.

A nouveau, Salazar haussa les épaules. En sachant tout ce que son père avait fait, il préférait que le sorcier l'ai délaissé pendant tant d'année. Et surtout, en l'abandonnant, Salazar avait été recueilli par la meilleure des familles, par la plus grande des sorcières.

« Je ne lui en veut pas, dit-il. Je... je lui en veux d'être un monstre, mais... pas qu'il m'est abandonné.

Dumbledore avait un grand sourire, fier de son élève. Destinée se leva alors, proposant sa main à son garçon. Salazar l'attrapa en se levant.

« Tu... tu veux toujours de moi ? Demanda t-il doucement.

« Toujours, répondit Destinée. Je n'ai pas réussi à sauver Tom, alors je sauverai son fils. Nous serons toujours là.

Elle montra le front de Salazar puis son coeur.

« Apollina sera toujours là, continua Destinée avec douceur. Les moments que tu as partagé avec Sirius seront toujours là. Les souvenirs que tu as d'Apollina seront dans ta mémoire, toujours... Ils vivent encore à travers toi, à travers tous ceux qui ont eu de la chance de les connaître. Toujours là.

Salazar se jeta dans les bras de Destinée. Il voulait plus que de simple souvenir d'Apollina. C'était faux, Apollina n'était plus là, et pour toujours.

Le Maitre des Ombres et la Coupe de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant