72- Une belle-sœur pour surveiller les arrières de Bineta.

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Mamadou ressortait d'une cabine de l'hôpital. Il bâilla dans sa paume, avant de se frotter le haut du crâne. Il décida de sortir prendre l'air.

– Mamadou? S'exclama une voix féminine.

Sous ses yeux, la demoiselle était pleine de beauté, bien que très décontractée. Mais pas autant que lui et son ensemble pourri: t-shirt large sur jogging large, compliqués d'une paire de tapettes.

– Tiens, Marcelle.

– Eh ben... Tu m'as l'air super décontracté.

Il traîna son regard sur sa combinaison épouvantable.

– Toi aussi, répondit-il.

– Mais sûrement pas autant que toi, riposta-elle les yeux ronds.

Cela ne devait étonner personne qu'elle fût aussi surprise. Elle ne lui connaissait que les chemises, les pantalons, les derbies, les chelsea boots, les Richelieux...

– Qu'est-ce qui t'amène par ici?

– Oh... C'est ma petite-sœur qui est sur la table d'accouchement. C'est un peu compliqué alors... j'essaie d'aider.

– Inch'Allah, tout se passera bien.

– Dieu t'entende. Et sinon... toi... Que fais-tu là... habillé comme ça?

Il détailla de nouveau son accoutrement. C'était peut-être bien pire qu'il ne le pensait.

– En fait c'est...

– Mam? S'exclama une autre voix féminine, l'une de ses préférées.

– Petite-sœur.

– Mais... qu'est-ce que tu fais là? Elle est où ma belle-sœur? Tu l'as pas laissée toute seule à la maison j'espère.

Ces propos avaient des sous-entendus. Coumba dévisageait étrangement Marcelle. Et malheureusement pour cette dernière, le décolleté keyhole de sa mini-robe cendre ne jouait pas en sa faveur.

– Calme-toi Coumba, je ne l'ai pas laissée seule. Elle est avec moi.

Se sentant de trop, Marcelle se sauva.

– Bon eh bien... je vais devoir y aller. Ils doivent m'attendre.

– Désolé Marcelle.

– Y a pas de souci.

Coumba adorait Bineta. Elle avait tout intérêt à surveiller les arrières rebondissants de sa belle-sœur.

– Hummm. C'était qui celle-là encore?

– Une simple collègue petite-sœur, arrête de te faire des idées.

– Tu fais quoi là alors? Tu n'avais pas dit que ta femme se sentait pas très bien ce matin? Où est-ce que tu l'as mise?

– Il me semble te l'avoir déjà dit, elle est ici aussi.

Ce matin, il s'était rendu auprès de sa mère, pour souhaiter la bienvenue à son petit-frère. Mais il fallait justifier l'absence de son épouse: elle ne se sentait pas bien. Il avait eu droit à tout un cinéma de la part de sa sœur, parce qu'il avait soi-disant laissé sa femme seule. Coumba n'avait donc pas hésité à appeler Bineta, pour s'assurer qu'elle allait bien.

– Ne me dis pas que vous vous êtes levés à deux heures du matin pour venir voir Cissé.

Cissé, c'était le prénom du nouveau venu. Eh oui. Il allait devoir supporter l'affront, ou au contraire, se vanter de l'honneur d'être nommé Cissé Cissé.

– J'aurais adoré mais Bineta a eu un accident.

– Hein?! S'écria-t-elle.

– Moins fort Coumba, on est dans un hôpital.

– Moins fort?!

Il se trouva obligé de la traîner le plus loin qu'il fût de l'intérieur.

– Mais comment ça elle a eu un accident? Qu'est-ce qui s'est passé? Comment elle va?

– Une seule question à la fois Coumba, une seule à la fois.

Mais elle ne s'arrêtait pas... Enfin! Ils étaient rendus loin des salles d'hospitalisation.

– Mais comment est-ce que tu peux être aussi calme?!

– Mais parce qu'elle va bien sœurette, arrête de t'affoler.

– Mais comment? Et le bébé?

– Il va bien aussi, el Hamdouli'Allah.

– Mais comment c'est arrivé? C'est une moto qui l'a renversée je suppose, parce que...

– Quoi? Mais non... Je ne parle de ce genre d'accident, je veux dire qu'elle a fait une chute.

– Ah mais toi aussi, avec ton gros français là. Tout le monde sait que quand on dit accident, c'est pour parler des accidents de circulation.

– C'est ça, petite pipelette.

– Une chute tu dis. Elle est tombée comment? J'espère que ce n'était pas dans les escaliers...

Il la resserra contre lui et ils reprirent la route de l'intérieur.

– Alors, comment va ma?

– Mais tu n'as pas répondu à ma question.

– Tes questions tu veux dire. Écoute la pipelette, ta belle-sœur va bien alors arrête de t'inquièter. Comment va maman?

– Hum... Super, elle récupère bien.

– Et le petit champion?

– Il a tes yeux.

– Tu sais que je t'aime toi?

– Je sais...

Si elle ne portait pas cet interminable hijab, il aurait créé des dégâts dans ses cheveux.

– Mais dis-moi.

– Oui?

– Elle est tombée comment?

– Coumba...

– Je veux savoir.

– Tu lui poseras la question.

– Je peux aller la voir, non?

– Elle dort en ce moment...

Derrière eux, une feuille dessechée s'abandonna sur les carreaux du couloir qu'ils longeaient.

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Et voilà pour vous 😊. Malheureusement, on va devoir se dire à mardi. MAIS! Si vous avez déjà lu ma romance entre Dr Djenguè et son gigolo, faites un tour dans le nouveau chapitre qui a été publié hier (16/11/23) dans la même histoire. Une jolie surprise vous y attend🥳😉

Mamadou & Bineta 🖤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant