92- La surprise pernicieuse.

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Mamadou grimaça en découvrant la saveur du jus de fraise.

– C'est plutôt pas mal.

– Évidemment, c'est même superbe, je bois pas n'importe quoi moi.

– Petite frimeuse.

Elle lui tira la langue. Elle était tellement chou dans son gros pull-over, enfoncée dans les profondeurs du canapé. C'est à peine si son menton ne s'y engoufrait pas aussi. Ses chaussettes montantes disparaissaient dans son gros pull, juste au dessus des genoux.

– Tu m'as l'air en forme toi.

– Ouais, je vais mieux.

– Et t'es toujours emballée comme un colis.

– Serais-tu en train de me demander de me mettre... en tenue d'été?

Ils en rirent à l'unisson.

– Et moi qui te croyais innocente. En fait, t'es une vraie petite coquine.

– Oui, seulement un peu, confirma-t-elle en joignant ses index à ses pouces.... atchoum!

– À tes amours.

– À quoi?! S'exclama-t-elle dans un éclat de rire.

– Je vais sûrement pas prendre le risque de le répéter.

– Hmm... Et après c'est moi la coquine hein.

– Je n'ai jamais dit que je ne l'étais pas. Et je ne t'ai jamais renvoyé l'image du petit garçon sage.

– J'avoue que tu dis vrai... Alors un coquin plus une coquine dans la même pièce...

– Ça fait deux coquins dans la même pièce.

Ils rigolèrent, encore. C'était ainsi, chaque fois qu'ils se voyaient. Un peu de sérieux, et beaucoup de rire.

– Passe-moi les mouchoirs s'il te plaît.

Il lui tendit le carton dont elle retira les derniers papiers.

– Tu permets? Dit-elle avant de se moucher très bruyamment.

– Ça t'apprendra à passer sous la pluie.

Elle lui donna un poing à l'épaule.

– Alors comme ça on s'ennuie?

– Je te le fais pas dire. Je m'ennuie tellement que je passe mes journées à bouffer et à dormir.

– Tu fais quoi de la télé?

– Elle m'a saoulée celle-là.

– Et ton portable alors?

– Attends, tu essaies de faire quoi là?

– Euh...

– T'essaies de t'échapper, c'est ça?

– Ben... Attends mais, où tu vas comme ça?

– Là où j'étais avant que tu ne te ramènes, tchip.

– Non, sûrement pas, protesta-t-il en la retenant par ses deux bras. Je veux bien rester avec toi un moment. Par contre, je dois dîner. Ce qui n'est pas encore fait.

Elle se retourna les bras croisés.

– Monsieur aime ma cuisine, on dirait.

Il lâcha un sourire, et glissa ses mains dans les poches. Ce geste.

Mamadou & Bineta 🖤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant