Chapitre 1

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Les vacances ont été longues...

Depuis mon départ de l'école et mes au revoir à Simon, ma tête et mon cœur sont de véritables montagnes russes. Je me souviens avoir été optimiste, lors de ma montée en voiture ce jour là... et en même temps inquiet! Pour vrai, Simon ne m'avait rien répondu lors de mes murmures, j'avais juste ressenti une légère compression sous ses mains, lorsque je l'avais serré dans mes bras. Est-ce qu'il s'attendait à cela? Il était peut-être trop tôt pour lui dévoiler les mots qui étaient jusque là encore "coincés" dans mon cœur, mais pour autant j'avais besoin de les dire...Pour qu'il comprenne que tout ne peut pas se finir comme ça entre nous, qu'il sache que je vais faire des efforts et me montrer digne de lui.

Je sais que j'aurai dû prendre mes responsabilités, car tout ceci est ridicule. Mes mots devant les journalistes sonnaient faux, et je me suis "dégouté" au moment même, où je les ai prononcé. Tout le monde savait à l'école que c'était moi sur cette putain de vidéo. Les membres de la confrérie, Félice, Sara...même les membres de l'administration savaient ce que j'étais au fond... Et moi j'ai eu peur...

 Honte à moi de décevoir la seule personne, qui ne faisait pas semblant de tenir un rang, ou d'être un autre avec moi. Je méritais ce qui m'arrivait, les railleries, les messes basses et les regards en coin.

Pendant toutes les vacances, je n'ai adressé la parole à personne au Château, et surtout pas à ma mère, que je rendais responsable de tous mes maux. Après tout je n'étais pas Erik, et ses mensonges à propos d'Auguste me donnaient envie de vomir. Pourquoi décidait-elle de me sacrifier pour l'honneur et la nation?  Elle me dégoute, et je sais bien que je ne suis qu'une copie ratée de son premier né malheureusement disparu. 

Ma chambre avait été mon refuge et Malin avait fait l'intermédiaire entre ma famille et moi pendant toute cette période. 

Je ne dormais pas bien, scrutais mon téléphone et attendais... un miracle peut être... une réponse? un autre "Joyeux Noel" ? Je ne sais pas bien, mais je n'ai pris aucune initiative, de peur de ne pas respecter les sentiments de Simon. Après tout, si il avait voulu me dire je t'aime, il ne se serait pas gêné. Lui n'a pas baissé la tête et est resté fort, malgré tous les regards dégradants et les remarques... Il se fout des autres et j'aimerai tellement plus lui ressembler ! Son regard était si fort pendant nos "au revoir"... Je l'ai trouvé encore plus beau ... Et je me suis juré de ne plus être un minable ... Pour lui ... Pour nous. 

Alors ce matin, je me pressais et descendis les marches de l'escalier quatre à quatre. Je croisais mon père qui ne dit mot et vis ma mère que s'empressait de me barrer la route...

Elle me saisit par le bras, nos regards se croisèrent... Elle voulut prendre la parole, pour certainement me faire encore des remontrances, ou un sermon ridicule, mais je ne lui en ai pas laissé le temps. J'arrachais violement mon bras de son emprise, et rejoignis la voiture. Nous savions tous les deux que se murer dans le silence valait mieux qu'une déclaration publique, une abdication, ou encore pire un autre scandale!

La route fut courte, et trop en colère,  j' eus à peine le temps de réfléchir.

Soudain, l'école...et une oppression dans la poitrine... Simon... il fallait absolument que je lui parle avant le début des cours...

Malheureusement pour moi, nous n'avons pas pu échanger un mot, les cours s'enchaînant et les moments inappropriés. Après tout, je ne voulais plus parler pour lui faire mal, il fallait que je dise les mots justes, et que Simon sente qu'il pouvait me faire confiance à nouveau. Mon cœur battait à chacun de ses mouvements, aux moindres mimiques sur son visage. 

Nos regards se croisèrent plusieurs fois...Ni lui, ni moi n'avons baissé les yeux une seule fois... Rien que pour cela, j'étais heureux... Le contact n'était pas rompu, et je pouvais ressentir la même intensité que lors de ma soirée d'intégration. Il me fus alors égal que quelqu'un, quel qu'il soit nous regarde.

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Il était midi... le temps pour nous tous de prendre place au réfectoire, et de se mêler aux autres étudiants. 

Simon ne me laissa pas le temps de le rattraper, et était déjà assis quand je rentrais dans la pièce.

Niels, Henri, et les autres me regardaient. Je sentis un questionnement dans leurs regards: Vais-je m'assoir à côté des membres de la confrérie, à côté de mon cousin, ou en face de Simon comme en était mon habitude? Je ne leur laissais pas le temps de décider pour moi, et me mis en face de Simon sans même savoir si il était d'accord.

Soudain,  je sentis une main sur mon épaule...

-"Alors cousin! et ces vacances de Noel? Comment va la Reine ? "

Il ne me laissa pas intervenir

-" Es-tu sorti? Avez-vous fait beaucoup de repas mondains? Tu as peut-être rencontré quelqu'un... Il va bientôt falloir trouver chaussure au pied de notre futur Roi!"

A ces mots je vis Simon se crisper, et le fait qu'il se sente mal à l'aise me déchira le cœur. Les larmes de rage me montaient aux yeux... Il n'était plus temps pour moi de me démonter. La honte et la peur se transformèrent soudain en un débit verbal incontrôlable, et une haine pour Auguste indéfinissable :

- "Auguste, tu te soucis de moi?  Encore une fois! Rien n'est suffisant pour toi, hein!"

Mon ton et la rage dans ma voix, firent s'installer un silence lourd dans la pièce...

-" De où mon hypothétique vie amoureuse, ou encore les plans de la famille royale pour moi t'intéressent ? Il me semble avoir été bien clair la dernière fois ! TU NE FAIS PLUS PARTIE DE MA FAMILLE!" 

Je me mis debout et pris les autres à partie:

-" Ah oui, tu ne t'es pas venté de ça, hein!? Tu ne leur a pas dit aux autres, à tes amis, à tes FRERES... De se méfier de toi et de tes penchants voyeurs!"

- "Eh oui vous tous! Faites attention! Auguste aime tout savoir et surtout tout voir!!!"

A ces mots, je vis le visage de Simon se raidir, interloqué de me voir avec tant d'assurance,  prendre la parole pour mettre à défaut mon cousin. Cependant, je compris aussi à ses traits, qu'il ne savait pas du tout où je voulais en venir.

-"Mon cher cousin, ne vous a pas dit pour sa futur carrière de paparazzi? Il sait espionner, il furte, et surtout il s'empare des moments qui vous sont le plus cher!"

Simon sembla tout à coup comprendre... Il devint pâle, et ses yeux devinrent humides. Ma rage n'en fut que plus grande... On ne fait pas de mal à celui que j'aime!

Je regardai Auguste avec insistance et m'adressai de nouveau à lui:

-"Tu m'as volé un des plus beaux moments de ma vie! Que dire, tu nous as volé LE plus beau moment! 

Comment as-tu pu prendre ça... NOTRE PREMIERE FOIS! Je t'en voudrai toujours pour ce que tu as fait! A croire que les sentiments, ça te dépasse! Tu savais qu'avant d'être un membre de la famille royale, j'étais un être humain? 

Vu que ça t'intéresse autant, sache que j'ai aimé ce moment passé avec Simon, et que rien ni personne ne m'enlèvera ce que j'ai ressenti à ce moment précis. Et si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. J'ai aimé le toucher, sentir sa respiration dans mon cou, l'embrasser et le regarder sourire... Est ce qu'on t'a déjà regardé comme IL m'a regardé ce soir là? Je ne pense pas! Je souhaite à tout le monde de se sentir aimé...se sentir exister, comme j'en ai eu l'impression dans les yeux de Simon!"

Je ne pouvais plus rien ajouter, cette tirade m'avait épuisé. Je m'asseyais...

Simon n'avait pas bougé, les larmes avaient coulé sur ses  joues... Il me regarda avec une telle intensité que je savais que malgré sa tristesse, il était fier de moi. J'aurai voulu lui dire" je t'aime", le serrer dans mes bras...

Les autres garçons n'avaient pas pris la parole, ni pour me soutenir, ni pour donner d'avis sur le comportement d'Auguste. Nous continuâmes le repas dans un silence pesant. Il fallait à tout prix que je parle à Simon en privé...




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