Chapitre sans titre 78

610 26 165
                                    

Ni Henri, ni Niels n'avaient osé interrompre notre étreinte enflammée...Nous étions restés là...Sur le ponton, les lèvres scellées les unes aux autres, profitant du seul bruit du vent dans les branches craquantes de l'hiver. Le temps suspendu ne nous inquiétait guère, comme tout le restes d'ailleurs...

Ce fut la vibration de mon téléphone dans ma poche, qui me tira de cette sublime et douce parenthèse. Je jetai un coup d'œil rapide...Oscar m'informait juste, qu'il aurait un peu de retard...S'excusant de mille formules de politesse.

J'allais reprendre la bouche de mon fiancé, quand Henri me mit la main sur l'épaule. Son visage respirait la gentillesse:

-"Si vous avez besoin de vous retrouver...On remballe, et on rentre au chaud..."

J'observai mes coéquipiers, me rendant compte dans l'instant qu'ils grelottaient de froid, immobiles en shorts et t-shirts...Je rougis, un peu honteux d'avoir été aussi personnel et happé par l'amour...Même inconditionnel. Je me désolidarisai de Simon, gardant cependant sa main bien au chaud dans la mienne:

-"Tu aurais dû nous rappeler à l'ordre bien avant...Vous avez tous les deux la chair de poule...Désolé...Franchement..."

Notre ainé s'approcha de moi, le regard d'une sincérité déconcertante:

-"Je comprends maintenant tes mots d'hier soir..."

Henri, ne put se retenir de commenter à son tour, même s'il ne fut pas aussi fin:

-"Enfin...De là à se la jouer Roméo et Juliette...Enfin Roméo et..."

Il arrêta net, sous les yeux inquisiteurs de son compère, qui avait déjà lu l'inquiétude et l'incompréhension dans les traits de mon amoureux:

-"S'il te plait...Apprends à la fermer..."

-"Quoi...Roméo et Roméo...C'est encore trop, c'est ça!? C'est bon j'ai rien dit..."

-"Ta gueule...Tu t'enfonces."

Mon âme sœur me questionnait des yeux. Il préféra tout de même faire jouer ses mots, afin de tirer les vers du nez de son beau frère:

-"Tu en as trop dit, pour pouvoir maintenant choisir de te taire...Tu ne veux pas, qu'on ait notre première embrouille familiale quand même...Hein Henri!?

Un choix cornélien se présentait à notre ami...Choisir de soutenir son meilleur ami, ou respecter mon secret...Je pouvais discerner le stress, dans le tremblement infime de ses doigts. Son regard confus se figea en ma direction:

-"Désolé Wille...Tu sais bien, que vous comptez tous les deux...Et de toute façon, il le saura un jour ou l'autre!"

Mon compagnon sera ma main, traduisant plus que de l'appréhension:

-"Vous commencez vraiment à me faire peur...C'est vrai, que je t'ai trouvé....Comment dire...Chamboulé hier soir!?"

Je pris les devants, préférant choisir mes propres mots à la maladresse de mon plus jeune ami. Je fondai mes yeux dans ceux de Simon, m'excusant par avance de ce que j'allais dire:

-"Mon amour...Tu sais que je ne me relèverai pas, s'il t'arrivait quoi que ce soit..."

-"Je t'ai déjà dit, d'arrêter de voir le malheur partout...Wille... Tout n'est pas si dramatique, ni si obscure."

-"Oui, mais la violence est là...Et le danger aussi, et ça au quotidien! Tu en as déjà fait les frais..."

Je m'étais aventuré, sur un terrain miné...Son ton se durcit d'emblée:

-"Merci, de te servir de ça contre moi à chaque fois!!"

-"Laisse-moi finir...Je ne veux pas te heurter...Je souffre avec toi, et ça à chaque fois que tu as mal..."

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant