Chapitre sans titre 49

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L'après midi avait passé à une vitesse déconcertante. Je fermai avec émotion la porte du chalet à clé, me tournant vers Simon, afin de lui communiquer ma gratitude, pour ce week-end merveilleux. Nous rejoignîmes la voiture à pas retenus, profitant d'un dernier regard sur les lueurs de la nuit, luisant sur le lac. Mon amoureux me promit dans un regard, qu'on reviendrait...

Le collègue de Maline était peu chaleureux, et nous laissa nous débrouiller avec nos affaires. Les premiers signes de fatigue pointaient déjà sur nos visages, et  je laissai des bâillements incontrôlés agiter mes traits. Mes mimiques firent sourire mon fiancé, qui fut vite en proie aux mêmes manifestations.

Nous nous collions l'un à l'autre, transis par le froid de l'hiver, sans même déboutonner nos manteaux... Je dégageai mon épaule, invitant mon compagnon à venir s'y loger. Il s'exécuta dans la seconde, trop fatigué pour verbaliser.

 Je profitai du silence, pour laisser divaguer ma mémoire... Sans aucun contrôle.

Les images défilaient, relatant les étapes importantes de ma vie... Commençant d'ailleurs par notre premier baiser. Les détails étaient saisissants, rappelant jusque dans mon ventre les frissons qui m'avaient parcouru ce soir là. Des souvenirs de mon frère firent aussi une apparition... Me laissant profiter une seconde fois de la dernière éteinte avec Erik, quand j'avais eu du mal à le laisser partir de ma première chambre à l'internat...

Je ne sus pas vraiment combien de temps durèrent mes divagations, mais les lumières de la ville me rappelèrent à la réalité. 

Simon s'était endormi, remuant de temps à autre, agrippant ma manche de ses spasmes incontrôlés du sommeil paradoxal. J'embrassai ses boucles délicatement, pour le réveiller tout en douceur. Il vint se frotter les yeux de ses poings semi fermés. Son air grognon me donna soudain envie de sourire et de le serrer fort de tout mon être. Je reteins mes ardeurs, trop attendri par son visage d'ange.

A la vue de l'internat, je me préparai déjà à descendre, faisant tout mon possible, pour que mon amoureux se laisse porter par la tranquillité de la nuit. Une fois la voiture à l'arrêt, je me dépêchai d'en faire le tour, ouvrant la portière de Simon. Je lui tendis ma main sans dire mot, l'accompagnant seulement de mes yeux amoureux. Le sac était lourd, mais j'en prenais l'entière responsabilité.

Je ne souhaitai pas vraiment croiser d'autres élèves, mais n'eus d'autre choix que de me faire souriant. En effet, nous croisâmes Madison, qui sortait de la chambre de Niels... Elle respecta notre silence, les joues encore écarlates de la visite à son petit ami.

Notre chambre n'était plus qu'à deux pas... Quand je m'étonnai de trouver Vincent, assis par terre devant sa porte. Mon fiancé avait beau être exténué, il ne put que remarquer comme moi, ce qui clochait sur son visage.

Le troisième année avait le visage tuméfié, et l'arcade quasi ouverte. Simon se précipita vers lui, portant la main sur sa joue... Vincent eut un mouvement de recul, avant de se laisser faire. Je lui demandai de s'expliquer, d'un simple geste de la main. Il articula difficilement:

-"Walter et Auguste n'ont pas vraiment apprécié que je sorte samedi soir. Ils me sont tombés dessus tout à l'heure, avec deux autres gars, que je n'ai pas pu voir dans l'obscurité..."

Nous étions dimanche, et ils avaient bien choisi le moment pour passer à l'acte. Il était évident que nous étions moins surveillés le week-end, et la confiance qu'avait l'administration, en les troisièmes années, les laissait souvent maîtres des lieux.

Une larme roula sur la joue de notre ancien ennemi, ce qui rendit soudain mon compagnon morose. Sa voix se fit infiniment douce:

-"Tu as mal... Tu veux que je t'aide à te relever?"

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant