Chapitre sans titre 56

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Nous avions pris le temps de remonter dans ma chambre. En effet, avec l'échange animé du petit déjeuner, nous étions déjà bien en retard. J'avais négocié avec Malin, pour rester une heure de plus.

Arrivé à l'étage, je m'arrêtai net devant la chambre d'Erik. Je n'avais pas osé y retourner depuis son décès... Simon était arrivé à mes côtés. Il enlaça ma taille délicatement, cherchant immédiatement de son regard tendre, la raison de mon blocage:

-"Qu'est ce qu'il y a Mi Amor??"

Je n'arrivai pas à sortir un mot, me contentant de poser mes doigts tremblants, sur la poignée dorée. Mon âme sœur déposa un baiser tout chaud dans le creux de mon cou:

-"Qu'est ce qu'il y a derrière cette porte, Wille?!"

Ma voix se fit chevrotante, mes doigts commençaient à se crisper. Cependant, je me décidai à lui faire part de mon appréhension :

-"C'est la chambre de mon frère... Je ne sais pas si..."

Ses lèvres amoureuses essayèrent désespérément de me rassurer, trouvant comme toujours les mots justes:

-"Tu ne sais pas comment tu vas réagir... C'est ça, hein? Si tu n'es pas prêt, sache qu'on reviendra vite..."

Je ne bougeai pas, en guerre avec moi même. Simon prit la décision pour moi, et je fus soulagé quand il posa ses doigts fins, sur ma main qui agrippait la clenche...

 Une fois ouverte, la porte laissa apparaître une pièce quasi vide... Seul le lit et le bureau étaient restés en place. Le linge de lit avait été retiré du matelas, et il manquait jusqu'à la lampe de lecture tant appréciée d'Erik.

 Sous le choc, je me sentis soudain oppressé... Je portai ma main sur mon cœur, et me laissai emporter par une multitude de tiques. Mon fiancé me caressa gentiment la nuque, dans le seul but d'apaiser ma peine. Je bredouillai, la mâchoire serrée:

-"Ils ont tout enlevé... Même les photos... Celles de quand on était petits..."

Je me laissai submerger par l'émotion, incapable de retenir le flot de larmes déjà présent dans ma gorge... Mon compagnon planta ses yeux dans les miens, avant de venir me réconforter de tout son être. Ses bras se firent refuge, et sa voix berceuse:

-"Chutt...Ca va aller mon chéri... Tout n'a pas pu être jeté. On demandera à Fredrik tout à l'heure...OK?!"

-"C'est comme ci on me demandait d'oublier...Comme s'il n'avait pas existé..."

J'engouffrai mon visage dans l'épaule de mon amour, désarmé et hagard. Les larmes coulaient de plus belle, m'inondant le visage. Simon vint essuyer mes joues de ses mains rassurantes, puis abreuva ma peau de baisers et mon âme de "je t'aime".

Je pris la dure décision de quitter la pièce, me dirigeant tel un spectre vers la salle de bain, attenante à ma chambre. Mon esprit me faisait défaut, me rendant tout à fait absent. Mon fiancé avait complétement conscience, des séquelles causées par la mort de mon ainé. Il assura mes jambes flageolantes jusqu'à la porte de la douche, se faisant le plus doux possible. Il continua de prendre soin de moi, en réglant la température de l'eau, avant de me retirer mon t-shirt imbibé de pleurs. 

Je n'avais pas les mots pour le remercier... Son cœur était si grand, si bon.

Mes yeux irrités me brulaient... Pour autant, je cherchai ceux de mon bien aimé, lui montrant ma gratitude et essayant de me faire pardonner ma faiblesse. Je n'eus pas besoin d'ouvrir la bouche, qu'il avait déjà analysé tout ce qui plombait mon cœur. La justesse de ses mots fut déconcertante:

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant