Chapitre sans titre 136

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Nous fûmes vite arrivés à la maison...Toujours aussi marqués par cet après midi triste. Linda proposa à Bjorn de rester pour le repas, ce qu'il accepta sans même réfléchir. Je lui emboitai le pas, le guidant vers la cuisine une fois nos manteaux déposés dans l'entrée. Mon bon ton ne m'avait pas quitté, et mon esprit taquin non plus:

-"J'espère que Susanna ne va pas bouder!? Parce qu'une fois, que tu auras goûté à la cuisine de maman...Tu voudras prendre pension ici!"

Une moue dubitative arriva sur le visage de mon ami, que j'obligeai à verbaliser à travers un regard. Il cherchait ses mots, mais finit par se lancer:

-"Maman...Avec vous deux...Quand je crois que c'est simple...Vous en rajoutez une couche...On doit repartir chez toi??"

Je hochai la tête frénétiquement, ravissant Linda d'un sourire...Elle ne tarda pas à éclaircir mes propos, une certaine fierté dans les yeux:

-"Non...Plus de route pour ce soir! Ici, Maman...C'est moi! La maman de ces deux grands et beaux garçons!"

-"Ola...Si vous aussi vous me perdez..."

Je lui posai la main sur l'épaule, essayant d'expliquer les particularités de notre famille avec douceur:

-"Linda...C'est la maman de Simon, tu as bien compris...Et en plus, ils se ressemblent...Pas de quoi te perdre, jusqu'ici!?"

-"Jusqu'ici, ça va!!"

-"Ben, c'est aussi la mienne...Ma maman adoptive en quelque sorte, celle qui m'a compris avant ma propre génitrice...Qui malgré ses efforts envers moi... Et mes différences...Ne sera jamais à la hauteur de Linda! Ici...C'est notre maison...La maison de notre famille, celle du sang mais aussi celle du cœur! On s'aime, on se comprend...Et c'est le plus important!"

-"Je suis lourd, hein!? Toujours à côté!"

-"Non, ton intérêt à mieux nous comprendre...Est plus que touchant! Et j'ai le monopole de la lourdeur et de la maladresse, je te rappelle!"

-"Moi...Celui des piètres talents culinaires...Mais, il parait que j'ai d'autres qualités...N'est ce pas!?"

Simon vint lui enserrer le biceps de ses bras frêles, pour lui montrer son affection...Comme un jeune enfant délicat:

-"Tu es fort...Et tu es un vrai cœur tendre...La cuisine ça s'apprend, et ma maman est une bonne enseignante! Henri est devenu un vrai féru des recettes d'Amérique Latine!"

-"Ah ouais...La famille quoi! Pour ceux qui comptent, la porte est toujours ouverte!"

-"Bien évidemment...Le cœur peut faire de la place...Au fil des rencontres, et des coups de foudre! Tout comme notre maison!"

-"Des coups de foudre!?"

-"Ben oui! Les connections fortes...Peuvent aussi être amicales...Regarde Malin, ben c'est devenue ma famille...Tout comme Henri est devenu mon frère!"

-"Une grande famille, dit donc..."

Je revins dans la conversation, tout en m'activant à mettre la table:

-"La famille qu'on choisit...Celle du cœur...Celle qui ne déçoit pas...Jamais...Qui est là, quoi qu'il advienne!"

Bjorn avait l'air perplexe, et se mit à énumérer:

-"Donc Malin...Je comprends...Henri, Walter...Et j'imagine aussi les deux plus discrets...La footballeuse...Enfin... Euh...Et les deux autres de l'autre jour....Ayub, si je ne me trompe pas, et le blondinet qui s'est fait agressé...Je sais plus...Excusez moi! Je dois surement faire l'impasse sur certains d'entre eux...Désolé!"

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