Chapitre sans titre 66

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Nous avions passé le début d'après midi devant la télévision.

 J'avais trouvé une place de choix, allongé sur le canapé, la tête calée sur les genoux de mon amoureux. Il me caressait la nuque, et entortillait ma mèche folle autour de ses doigts. 

Je ronronnai de bonheur, et n'arrivai en aucun cas à me concentrer sur ce qui se jouait à l'écran. Je laissai mes yeux se fermer par intermittence, récupérant un peu de la fatigue accumulée ces derniers jours.

Simon n'était pas beaucoup plus attentif. Je sentais son corps s'appesantir sur l'assise, signe d'un assoupissement léger.  Toutefois, son repos ne fut que de courte durée...

 L'arrivée en trombe d'Ayub et de Rosh fit sursauter mon fiancé, qui ne manqua pas de les remercier d'une moue boudeuse. L'échange entre eux commença toniquement:

-"Rosh, je crois que nous avons réveillé la belle au bois dormant..."

J'étais trop bien pour dénier me redresser. Je demandai tout juste à mes oreilles d'être attentives aux réparties à venir, quand mon âme sœur répondit dans un bâillement: 

-"La belle a eu une semaine chargée... "

-"On a vu la voiture royale devant... Du coup, on s'est dit que vous étiez rentrés! Merci d'avoir prévenu les potes..."

La voix de Simon n'oscilla pas, cependant je pouvais sentir des trémulations infimes animer les muscles de ses cuisses:

-"Désolé...Franchement, je m'insupporte déjà assez moi même en ce moment...Je n'ai pas voulu vous faire partager ma mauvaise humeur...Mais la prochaine fois que je suis en crise, je débarque chez toi Ayub!"

Rosh se fit plutôt pragmatique, et n'était pas du genre à enrober la réalité:

-"Depuis le temps, on a l'habitude à tes coups de sang... Tu te souviens la dernière fois?"

-"De quoi tu parles?"

-"Quand tu as sauté sur l'autre type fauché, devant ton école... Putain, tu étais terrifiant!"

Mon cerveau était plus alerte que je ne le pensai, faisant le rapprochement entre la description  et mon cousin. Simon ne m'avait jamais parlé de cette altercation, mais je connaissais trop Auguste pour savoir qu'il ruminerait sa rancune.

Je tentai une diversion, trouvant que mon amour avait déjà été assez malmené:

-"Moi qui pensai être le plus sauvage... Tu es plein de ressources mon cœur."

J'avais gagné, me régalant aussitôt de son sourire magnifique. Je me fis violence pour me lever, profitant des lèvres de mon compagnon au passage.

 Nous faisions durer notre baiser, quand Henri se jeta sur le canapé, se faisant une place entre l'accoudoir et moi. Je me mordis la langue, à cause du séisme induit par son poids. Il tendit un poing vers nos amis, installés en tailleur au sol. Je ne pus retenir mes mots, gentiment agacé:

-"Putain Henri, j'ai du sang dans la bouche... Tu pourrais te la jouer moins bourrin, de temps en temps!"

Je n'eus pas le droit à un couplet supplémentaire... Il posa sa main sur mon genou, avant de me confier:

-"Vous avez tellement énervé Sara, qu'elle n'arrive pas à redescendre... Elle m'a viré de sa chambre... Merci les gars!"

Rosh sourit, un air interrogatif sur le visage. J'en profitai pour me justifier:

-"Depuis que je viens ici, on a toujours été en litige pour la salle de bain...Après, elle a quand même abusé tout à l'heure!"

-"Ca va, c'était pas la mort non plus... Tes réparties sont bien plus cinglantes à l'internat, et personne ne t'en tient jamais rigueur!! Elle est mal...Elle se balance comme un automate, je ne sais pas quoi faire moi!?"

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant