Young Royals 2

Chapitre sans titre 2

Simon avait quitté le réfectoire, avant même que je ne puisse lui adresser la parole. Après mon monologue, j'avais tellement eu envie de lui prendre la main et de sécher ses larmes, mais il ne m'en avait pas laissé le temps.

Nous avions cours de math avec Monsieur Englund. Simon s'était assis à côté de sa sœur, et je  décidais de me mettre devant lui, à côté d'Henri. Il est vrai que nous ne nous apprécions pas mais, c'était bien le seul à ne pas me regarder comme ci j'étais une monstruosité pour le royaume de Suède. Il se contenta de me demander si j'avais regardé les matchs pendant les vacances. Je n'eus rien à répondre.

Le professeur décida de rendre les copies des devoirs d'avant les vacances. Je savais bien que j'avais tout raté, mais le connaissant, il me trouverait encore une excuse.

Après avoir félicité Sara et Félice, il s'arrêta devant Simon, et prit la parole:

-"Monsieur Eriksonn... Plutôt que de vouloir faire la" Une" des tabloïds, vous feriez mieux de vous concentrer et de reprendre quelques cours particuliers!"

La classe se mit à rire, et des remarques en tout genre fusèrent dans la pièce.

Je n'y prêtai pas attention, mais mes mains commençaient à trembler... Je sentais une chaleur dans tout mon corps, des larmes de rage me montaient aux yeux!

Monsieur Englund me rendit ma copie:

-"J'entends bien que l'année a été difficile pour son Altesse, il pourra si il le souhaite refaire le devoir."

Je ne pus résister:

-"Je ne repasserai pas l'examen, sauf si vous donnez la même chance à Simon, la fin d'année a été plus dure pour lui que pour moi"

-"Je ne comprends pas bien votre Majesté, à quoi faites vous allusion?" Reprit le professeur.

-"C'est vous sauf votre respect, qui faites allusion à la vidéo où on voit Simon. Mais tout le monde ici sait bien que cette vidéo a été prise dans ma chambre, à l'internat et que c'est bien moi qui partage ce moment intime avec lui".

Henri prit la parole en me regardant droit dans les yeux:

-"Tu as démenti Wille! J'ai d'ailleurs trouvé ça bizarre... le mensonge dans une famille telle que la tienne... et après, on demandera aux citoyens comme nous de croire encore en la Monarchie!" 

Une larme de mépris coula sur mon visage, qu'aurait-il fait à ma place? Avec un frère mort et une mère telle que la mienne? 

Je me tournai vers Simon qui planta ses yeux doux dans les miens. Un léger sourire vint sur ses lèvres: Il était bel et bien en train de me pardonner...

Je me levai et pris mon courage à deux mains:

-"Monsieur, puis-je me permettre de prendre la parole devant la classe...il me semble que c'est important!"

Le professeur vit mes yeux rouges, ce qui le fit perdre toutes ses convenances et ses courbettes. 

-"Allez-y Wilhelm, je vous laisse quelques minutes, mais ensuite je souhaite reprendre le cours!"

Je me sentis enfin à ma place d'élève, sans traitement de faveur. Je m'avançais vers le tableau, regardant mes pairs droit dans les yeux, je commençai encore un nouveau discours:

-"Je pense qu'il est normal que je mette les choses au clair! Vous avez tous entendu ma déclaration publique, mais sachez que je n'ai pas eu vraiment le choix. Le protocole, ma mère, la culpabilité et la déception que j'ai vu dans ses yeux, ont eu raison de moi! Je n'ai pas dit la vérité et je n'en suis pas du tout fier. De plus, cela m'a coûté cher, car j'ai perdu la confiance de la seule personne qui comptait pour moi".

Je regardais Simon...Nos yeux s'interceptèrent et cela me donna encore plus de force, j'avais envie de lui dire, sans me cacher... de lui montrer que je ne le cacherai plus:

-"Simon, je suis vraiment désolé de tout ce que j'ai pu dire lors de cette interview... ou plutôt, je m'excuse pour ce que je n'ai pas dit... Je t'ai abandonné, j'en suis bien conscient. J'ai préféré te décevoir, plutôt que de faire mal à ma famille. Sache que je ne veux plus cacher ce que je suis..."

Monsieur Englund voulut me couper, mais il n'en eut pas le temps vu mon débit verbal. Mon visage devait être rouge et les larmes coulaient, mais je n'avais plus honte.

-"Je suis tellement amoureux, tu ne peux pas savoir comment tu m'as manqué. Ton silence et ton regard...j'ai eu tellement honte de moi de t'avoir déçu... Pardonne moi... Je t'aime, je n'ai jamais aimé comme je t'aime toi... Jamais plus je ne te cacherai...

Veux-tu encore bien de moi Simon?"

Simon n'eut pas le temps de me répondre...

-"Monsieur Eriksonn, vous garderez votre réponse pour l'interclasse... mon cours se doit de reprendre urgemment!" 

Tous les élèves, tout comme moi avaient senti le malaise dans la voix de notre professeur... Simon se remit au travail et je rejoignis ma place.

Henri me passa un petit morceau de papier, je pus y lire: Là, je peux dire que la Monarchie à venir aura des couilles... Bravo mon pote!

La classe était calme, j'étais redevenu un anonyme, tout comme mon bien aimé.

Je n'attendais plus que la sonnerie pour intercepter Simon, et pouvoir échanger avec lui...