Young Royals 2

Chapitre sans titre 90

Nous avions regagné notre chambre, tout de suite après le repas. 

Il régnait un calme inhabituel dans le couloir, et je me réjouissais de retrouver un peu de sérénité après cette journée quelque peu fatigante.

Simon s'acharna sur son sac à peine entré dans la pièce, sortant ses livres et cahiers pour les jeter sans ménagement sur le bureau. Je le regardai étonné :

- "Tu as prévu de réviser ce soir ?"

- "Ben oui, je ne veux pas me contenter d'être moyen...Englund était rigide, mais la pression et l'exigence étaient stimulantes !"

Je n'en revenais pas de sa déclaration, me faisant un peu plus raide :

-"Tu vas bientôt me dire, que tu regrettes ce vieux fou !?"

-"Je ne le regrette pas, je dis juste qu'il me faisait me dépasser..."

-"En te filant la frousse...Super comme encouragement !"

Je commençai à montrer les premiers signes de mon agacement, ce qui fit tiquer mon fiancé jusque là plutôt calme. Sa voix se fit un peu plus sévère :

-"On ne peut pas tous être comme toi...Et voir le mal partout..."

Je décidai de ne pas laisser monter le ton, ne souhaitant absolument pas que notre soirée se termine par des pleurs et de la mauvaise conscience.

-"Je déclare forfait...Je ne suis pas parfait...Mais, je vois quand même le positif tu sais...Quand je te regarde...Et que je me dis qu'avec toi, tout est possible !"

Je me laissai tomber sur le lit, m'affalant de tout mon long...M'apprêtant à laisser passer la tempête, déjà présente dans les yeux de mon bien aimé. 

Je me déshabillai, me blottissant dans la couette. Je mis ensuite mes écouteurs au plus profond de mes oreilles, m'isolant afin de le laisser tranquille.

J'étais dans ma bulle depuis un moment, les yeux fermés, à me détendre au son d'une musique réconfortante...Quand, je sentis le matelas s'enfoncer à côté de moi.

En même temps que j'ouvrais les yeux, la main de mon compagnon vint se poser sur ma joue. Je fus surpris par un tel élan de douceur, sachant qu'il lui avait toujours fallu plus que ça comme temps pour se calmer. Je cherchai son regard du mien, me faisant questionnant. Ses pupilles brillantes transparaissaient une émotion, que je n'étais pas certain de bien déchiffrer...Je mis mon inquiétude en mots sans attendre :

-"Qu'est ce qui ce passe ? Quelque chose te chagrine, mon petit chat d'amour ?"

Il posa un baiser tout en retenue sur mes lèvres, me tendant une feuille entre ses mains tremblantes. Je me redressai, m'installant au mieux pour lui donner toute mon attention. Je ne trouvai rien sur le papier, que je trouvai d'ailleurs peu soigné. Simon se racla la gorge, tournant cette dernière avec une précaution sans pareil :

-"J'ai trouvé ça dans le tiroir..."

Je reconnus immédiatement mon esquisse de la nuit dernière, que je détaillai dans les moindres détails.

Je me fis intentionnellement critique, oscillant des sourcils comme un professionnel de l'art :

- "Les traits sont encore hésitants, et c'est encore loin d'être aussi réaliste que l'original !"

Je pris le menton de mon bien aimé entre mes doigts, lui ordonnant en quelque sorte de se mettre de profil :

- "Regardons cette œuvre de plus près...Un grain de peau parfait...Des traits graciles et appelant à la rêverie...Celui qui a produit cet essai, est encore à mille lieux d'avoir capturé l'essence et l'âme de son modèle !"