Young Royals 2

Chapitre sans titre 151

J'étais resté avec Stefan un long moment, sans avoir besoin de parler ni d'en ajouter plus. Le silence de la pièce avait fait son travail, et je me sentais plus apaisé...La porte ne tarda pas à s'ouvrir, annonçant le retour de Walter. Il était seul, et la neutralité de son visage ne délivra rien. Tout en venant s'assoir à côté de son petit ami, il me confia:

-"Wille...mon pote...Je crois qu'il va y avoir du boulot, avant le réconciliation."

Je ne cachai ni ma déception, ni mon appréhension:

-"Ouais...Tes mots ne me rassurent pas vraiment...Je sais, que je suis allé trop loin!"

Le temps des confidences avait sonné, mais mon ami ne savait pas trop par quoi commencer sans me heurter:

-"Quand je l'ai trouvé...Euh...Ben...Euh..."

Son amoureux lui posa la main sur la cuisse, tout en lui insufflant du courage dans un sourire:

-"J'ai bien osé déballer toute ma vie sexuelle au téléphone, pour toi...Et tu hésites à raconter ce qui s'est passé...Je ne comprends pas bien!"

Sans plus de commentaire, il continua péniblement:

-"Ben Sim, il était avec Bjorn...Dehors sur le perron. Je suis resté un temps en retrait, vu  qu'il faisait les cent pas...Les poings serrés. Je n'avais pas vraiment envie, qu'il m'envoie balader comme quand il est grave énervé. En un clignement d'œil, Sim...Ben, il a foncé dans les bras de Bjorn...Qui essayait de se faire réconfortant...J'ai eu un sacré pincement au cœur, quand il a commencé à le bercer et à lui essuyer les yeux."

Je coupai mon ami dans ses révélations, sentant mon cœur se fêler de part en part. Je ne pus m'empêcher de commenter:

-"Bjorn connait Simon...Il aura forcement trouvé les mots pour le rassurer."

-"Ben après...Je suis quand même allé à leur rencontre...Sim, il pleurait toujours...Ses yeux étaient si tristes, si rouges...Que s'en était insupportable. J'ai tenté de tout prendre sur moi, et je me suis excusé...Mais, ça n'avait plus d'importante. Il culpabilise Wille...Il est en boucle sur sa responsabilité..."

-"Il n'est responsable de rien...Comme toujours, les mots nous ont fait défaut...Et, le week-end n'a pas été non plus des plus facile."

-"Enfin, moi je te dis ça...Parce qu'il avait l'air, de porter la tristesse du monde sur ses épaules. Quand il parle de lui...Les termes qu'il emploie...Euh...Ne sont vraiment pas flatteurs!"

-"Quoi?? Vu comment mon cœur est déjà brisé...Tu peux y aller..."

-"Il ne s'est pas adressé à moi directement, mais il disait qu'il était déviant...Que ce qu'il a dans la tête, ses pensées, ses envies...Sont malsaines...Il dit, qu'il ne te mérite pas...Qu'un jour tu te lasseras de lui...Euh..."

La détresse transmise, par les yeux de Walter était déconcertante...Mon cœur battait à m'en faire perdre conscience...Je connaissais ce genre de ruminations...J'en étais moi même la proie, à l'instant même. J'étais devenu mutique, passant la main dans mes cheveux sans arrêt...Ce qui eut don d'agacer Stefan:

-"Wille... Arrête...Tes tics ne te sauveront pas de la réalité...Simon est fragile, tout comme toi...Vous trouverez forcement les mots!"

-"Tu ne sais pas...Ce qu'il pense, quand il dit ça..."

J'étais devenu livide, et ne contrôlai plus du tout le cours de ma pensée, lâchant tel quel:

-"Les idées noires...Il pense, que je vais l'abandonner...Il s'en foutrait en l'air...Il n'en faudrait pas beaucoup plus, pour qu'on vrille tous les deux, tu sais..."