Chapitre sans titre 65

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Nous avions rejoint la salle de bain, encore habités par nos émotions exacerbées. 

Une fois la porte fermée, Simon prit ma main entre ses doigts sensibles, approchant mes phalanges endolories au plus près de ses lèvres. Il hésita un moment, cherchant mon accord d'un regard furtif:

-"C'est supportable??"

Je bougeai mes articulations, figeant volontairement mes traits, pour ne pas l'inquiéter plus que nécessaire:

-"Ca me rappelle mes faiblesses...Je sais sur quoi, il me reste à travailler maintenant!"

L'infime distance, entre la bouche de mon fiancé et ma peau se combla d'un coup. La chaleur de ses baisers sur mes plaies, ramenèrent un peu de force dans mon être. Je me persuadai que je pouvais devenir meilleur, et ne plus me laisser envahir par mes travers. 

J'observai ému, mon amoureux suturer mon âme. Il réussit également à recoller les fragments de mon cœur, par le biais de cette infinie douceur.

je simulai une caresse le long de sa nuque, frôlant à peine son duvet soyeux. Je pus immédiatement sentir les frissons s'emparer de la peau de mon bien aimé, se qui me vola un sourire contemplatif... Il était magnifique, et je ne pus me retenir de lui faire part de mon admiration:

-"Tu es tellement beau... Ton sourire m'a affreusement manqué. J'aurai pu le dessiner, rien qu'avec mes souvenirs."

Les yeux de Simon étaient larmoyants, mais il tenta de ne pas laisser son ressenti embrouiller sa voix:

-"Ca m'a paru une éternité...Je ne supporte pas d'être séparé de toi." 

Je rebondissais tout de même, cherchant à comprendre:

-"Mais parfois, tu as besoin d'espace. Et, il est vrai que je peux être étouffant."

J'avais touché un point sensible, mais pour cette fois les explications se firent posément:

-"Non...Ne crois surtout pas ça...C'est quand tu n'es pas là, que je manque d'air. L'oppression dans ma poitrine est telle, que j'ai l'impression que je vais mourir..."

Mon âme sœur ressentait exactement la même chose que moi, pour autant j'avais besoin de réponses. Je caressai ses boucles, avant de m'aventurer sur un terrain glissant:

-"Alors, c'est quoi le problème??"

Il savait qu'il n'y aurait pas d'échappatoire, et se livra sans attendre, une once de peur dans la voix:

-"Quand j'ai dit que je voulais de la normalité...Je...Euh..."

-"J'avoue que ça m'a vraiment perturbé..."

-"Malgré le fait que je ne montre rien... Euh...C'est la renommée de ton nom qui m'étouffe, et le spectre de ta mère surtout."

Tout s'éclaira dans mon esprit, qui fit le raccourcie entre ses mots et l'entretien avec Annette. Je cherchai la validation de mes hypothèses:

-"Quand tu as dit que tout le monde pouvait changer...C'est que tu crois ,que si tu arrives à faire bouger les fondements de Monsieur Englund, c'est que ce n'est pas totalement perdu pour ma mère..."

-"Ton fatalisme a tout à coup obscurci tous mes espoirs, même infimes... Je n'ai pas supporté, que tu te résolves à la perdre."

Mon cœur sauta un battement, mettant immédiatement en évidence l'incidence de mon titre, sur le quotidien de Simon. Je ne pouvais que lui trouver des excuses:

-"Mon amour...Tu es le centre de mon monde... Je ne me rends pas compte, des sacrifices que je te demande de faire." 

-"Wilhelm... Je crois que c'est le moment, que je m'entretienne réellement avec la Reine!"

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant