Young Royals 2

Chapitre sans titre 156

J'avais totalement perdu la notion du temps, étant bien incapable de m'arrêter de sangloter. Jorgen n'avait pas bougé, et continuait à faire de son mieux pour dissiper ma stupeur. J'arrivais à peine à respirer entre deux râles remplis de pleurs, et n'avais même plus conscience de mon propre corps...Qui se faisait le miroir de mon âme en état de choc.

Simon était resté assis contre le mur, cachant son visage entre ses mains. Malgré tout, je ne l'entendais plus renifler. Un léger mouvement de mon ami, me fit sortir de ma sidération un instant. Il se racla la gorge, quelque peu embêter de la situation:

-"Je vais devoir y aller...Je dois assurer mes cours."

Je me désolidarisai de lui, essayant tant bien que mal d'estampiller un sourire de façade. J'échouai à ce jeu, encore une fois lamentablement. Mon ami professeur chercha l'attention dans mon regard, avant de me souffler avec une émotion dans la voix:

-"Tu devrais lui expliquer..."

-"Qu'est ce que tu veux dire!?"

-"Pour la lettre...Mais aussi pour moi! Ca évitera de nouveaux drames...Et par pitié, ne vous tenez rigueur de rien...Ni à l'un, ni à l'autre! Ok?! "

J'hochai la tête, sans même ajouter un mot...Le laissant partir vers ses obligations. Il se retourna au niveau de la porte, nous prenant tous les deux à partie:

-"Je compte sur vous, pour ne pas vous entre tuer...Je ne peux plus faire arbitre!!"

A mon grand étonnement, ce fut mon fiancé qui prit la parole. Son ton était teinté de culpabilité:

-"Je vais choisir mes mots...Pour ne plus lui faire de mal...Tu peux partir rassuré!"

-"Bien...Dans ce cas, on se voit demain! De bonne heure, et avec le sourire!"

Notre ami tourna les talons, avant d'être rappelé une dernière fois par mon âme sœur:

-"Jorgen..."

-"humm??"

-"Je te demande pardon...J'ai été ridicule de penser, qu'il pouvait y avoir quelque chose...Euh...Tu comprends??"

-"Entre nous?? Oui c'était ridicule, et le mot est faible! Crois-tu vraiment, que Wilhelm pourrait-être infidèle?! Mais enfin...Il n'y a que toi qui compte!! Je n'ai jamais vu un amour aussi sincère, aussi vrai...Que celui qu'il y a dans ses yeux! Tu as beaucoup de chance, même si tu ne sembles pas vraiment en avoir conscience!"

Jorgen ne laissa pas de brèche pour la répartie, quittant la pièce à peine ses derniers mots terminés. Il avait volontairement mis un coup de pied dans la fourmilière, donnant à réfléchir à mon compagnon sur son manque de confiance mais aussi de maturité. 

La porte s'était refermée d'elle même, ce qui amena mon futur mari à se murer dans le silence. Je n'étais pas capable de trouver les mots, mais ne supportai plus la distance qu'il avait insidieusement mis entre nous. Je jouai le tout pour le tout, quitte à me faire rembarrer une fois de plus...En venant m'accoler au mur, pour ensuite me laisser glisser de tout mon poids vers le sol.

J'étais désormais installé à côté de mon bien aimé, prenant quasiment la même posture que lui. J'étais taraudé par la culpabilité, celle de ne pas avoir su me contenir...Celle d'être redevenu le Wilhelm d'avant, celui si torturé...Qu'il en devenait violent. Pour autant, je n'avais pas eu les moyens de m'exprimer différemment...

La notion de temps s'était depuis bien longtemps envolée, quand je sentis une infime pression...Un effleurement, sur ma cuisse. Je n'eus pas besoin d'orienter mon regard, convaincu que cette sensation ne pouvait provenir que de lui.