Chapitre sans titre 75

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Nous n'avions pas vraiment trainé au réfectoire, rejoignant notre chambre accompagnés par Vincent qui semblait réellement épuisé. Notre ami ne tarda pas à expliquer l'origine de ses traits tirés, tout en continuant à marcher dans le couloir:

-"Quand je vous remplace à l'aviron...J'ai toujours l'impression, que je dois prouver que j'ai ma place dans une équipe..."

J'étais plus qu'étonné de son raisonnement, croyant sincèrement que nous avions tous trouvé un équilibre:

-"Je ne comprends pas bien...Henri n'a pas notion de compétition...Et Niels ne te tient plus rigueur de rien!"

-"Non, les gars sont tops! C'est les autres qui m'oppressent...Auguste passe son temps à me dévisager, et j'entends les réflexions de Walter jusque dans les vestiaires...Je ne sais pas comment vous faites, tous les deux pour laisser passer."

Mon amoureux prit un ton rassurant, tout en lui posant la main sur l'épaule:

-"Ils n'oseront plus rien...Au fait, ils t'ont rendu le vêtement de ta maman?"

-"Oui, je l'ai retrouvé un soir sur mon lit, étonnamment bien plié...J'ai oublié de vous remercier les mecs...Désolé."

Je balayai sa confusion, d'un sourire fraternel:

-"T'inquiète, le tout c'est que tu sois bien..."

Arrivés devant nos portes, je pensai le problème résolu. Cependant, notre ami m'attrapa le bras, plongeant ses yeux inquiets dans les miens:

-"Enfin, si même toi tu laisses couler..."

Tout en incompréhension, je lâchai:

-"Quoi laisser couler? Ca va, pour un entrainement de temps en temps...Tu deviens rigide mon pote!!"

Simon avait bien mieux compris que moi, comme toujours. Il posa sa voix, la rendant la plus lisse possible:

-"Les mots ne sauront tarder Vincent, ce n'était pas l'endroit pour le conflit...Et, la rage parfois est contre productive."

Je compris dan l'instant, ce qui choquait le troisième année. Il avait trop l'habitude, que je me fasse revanchard. Je validai les propos de mon fiancé, en me faisant plus explicite encore:

-"On planche sur un communiqué de presse...Je pense qu'il est important de ratisser large, pour enfin faire taire l'intolérance. Walter et Auguste n'y couperont pas..."

Sans aucun mot, Vincent regagna sa chambre, le visage rassuré. 

J'ouvrai la lumière, jetant mes affaires sans ménagement sur le lit. Je déboutonnai les quelques boutons de mon polo, m'apprêtant à le retirer. Mon fiancé me jeta un œil, tendrement ahuri:

-"Qu'est-ce que tu fais? Je te rappelle qu'on a une montagne de devoirs...Y compris en maths!"

-"Ca va...Je ne vais pas te sauter dessus, je me mets juste plus à l'aise...Le col me gratte!!"

Ma répartie sonnait faux, mon corps affirmant le contraire de mes mots. Mon compagnon n'était pas dupe:

-"Oui c'est ça...Il ne t'a pas gêné de la journée, et comme de par hasard...C'est maintenant que ça t'irrite! Dis les choses telles quelles sont, on gagnera du temps!"

Je l'attrapai par les hanches, me ruant joyeusement sur son cou caramel. Les baisers en rafale l'empêchaient de se dégager...Je profitai d'une respiration, pour souffler à l'oreille de mon bien aimé:

-"Je croyais que tu m'avais promis..."

-"Wille, ne fais pas l'enfant...On s'y met, et bien."

Je m'engouffrai dans l'ambiguïté de ses dernières paroles, un sourire charmeur aux lèvres:

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant