Chapitre sans titre 53

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Après mon discours et la sublime prestation de Simon, nous nous dirigeâmes directement vers Malin. Elle était restée discrète, debout dans un coin de cette immense salle de réception. 

Je tirai gentiment mon amoureux à travers la foule, ne laissant personne nous apostropher. Je vins chercher l'affection de mon amie, dans une accolade chaleureuse. Elle ébouriffa les cheveux de son protégé, avant de nous faire part de sa fierté:

-"Je n'ai pas les mots... Erik aurait été tellement fier de vous deux...Entre tes mots Wille...Et ta voix Simon...On ne pouvait pas faire plus sublime hommage... Bravo les loulous..."

Ses mots affectueux, me touchaient à chaque fois au plus profond de moi. J'avais conscience que la vie n'était pas parfaite, mais choisir ma famille fut le meilleur de mes actes. Je vins embrasser fraternellement une de ses joues... Je voulais lui faire part de la joie qui animait mon cœur...J'étais si heureux de me montrer tel que j'étais, au grand jour avec Simon:

-"Tu avais tellement raison... Je ne pensai pas un jour dire ça, mais pour une fois j'aime qu'on soit devant le feu des projecteurs..."

Je prenais joyeusement mon amoureux à partie, laissant ma bouche choisir mes mots :

-"Nous sommes tellement photogéniques...Pas vrai mon cœur?!" 

Je pus lire le bonheur de mon âme sœur dans l'instant. Son sourire m'illumina, et ses pommettes me donnaient envie de le couvrir de baisers. Ses yeux plongèrent dans les miens, et sa voix se fit infiniment douce :

-" Tu es magnifique Wilhelm... Juste magnifique..."

Il ne m'appelait par mon prénom tout entier, que lorsqu'il était en colère... Ou, quand c'était vraiment important pour lui... Mon être tout entier compris alors, que Simon avait la même admiration pour moi, que celle que j'avais pour lui... Je ne m'étais jamais autant trouvé beau qu'à travers ses yeux...

J'attrapai la taille de mon fiancé, venant engouffrer mon visage dans son cou. Je m'enivrai de son odeur... 

Quand je sentis une main sur mon épaule. Malin me demandait par ce geste, d'être attentif. J'étais tellement sur un petit nuage, qu'elle dut se faire plus convaincante:

-"Wille...Ta mère arrive...Elle n'a pas le visage des bons jours...Crois-moi!"

Je ne lâchai pas Simon... Il était bien plus précieux que n'importe qui d'autre, et je me fichai royalement de ce que pouvait penser ma protocolaire de mère. Elle ne passa pas par quatre chemins, les traits toujours aussi figés :

-"Tu manques vraiment de tenue... Nous ne sommes pas au carnaval par dieu!!"

Je lui riais au nez, arborant mon sourire le plus provocateur:

-"J'avais bien pensé mettre une robe à paillettes... Mais, je ne me trouve pas encore assez gracieux!"

A mon essai d'humour, la Reine se raidit encore un peu plus. Malin étouffa un bruit dans sa manche, alors que mon fiancé tenta précautionneusement d'arrondir les angles:

-"Wilhelm est juste parfait... Son image n'est que le reflet de celui qu'il est réellement...Elégant, mêlant la sobriété, à cette petite pointe de fantaisie, qui le rend si irrésistible."

Mon cœur  fondait, alors que ma mère se pétrifiait. Personne n'avait jamais osé être aussi vrai avec elle, que mon compagnon. Je le trouvai formidable, si authentique... Ne cherchant pas à plaire...Juste à être vrai. 

Je continuai sans protocole, ne souhaitant pas couper le seul lien, qui pouvait encore exister entre elle et moi:

-"Maman... Je suis enfin en accord avec moi même! Tu devrais te réjouir...Au lieu de m'en vouloir, parce que je n'ai pas mis de cravate... Et surtout, de m'en vouloir d'être heureux avec un garçon..."

Je n'avais pas percé sa carapace d'aristocrate. Simon me regardait ému... Je voyais bien que des mots brulaient sa gorge. Je vins poser un doux baiser sur sa joue, lui donnant implicitement mon accord. Sa voix chevrotait:

-"Ca me fait si mal pour Wilhelm...Quand je le vois espérer que vous lui pardonniez... d'être différent, de ne pas rentrer dans une case prédéfinie pour lui. Croyez-moi, quand je vous dis que vous lui manquez... Je le vois dans ses yeux...Même s'il est extrêmement fort!"

Ma mère ne broncha pas, mais ne put se contenter d'en rester là:

-"Monsieur Eriksonn... Je ne doute pas de l'amour que vous portez à mon fils...Pour autant, je vous interdis de parler pour lui!"

Son ton condescendant, me donnait envie de vomir. Mon instinct protecteur me tira les mots de la bouche:

-"Simon parle pour moi, parce que.... Pour moi c'est trop dur...Trop dur de devoir faire l'aumône d'un peu de ton amour... Il me connait bien mieux, que tu ne me connaîtra jamais...A qui la faute, si c'est le seul à pouvoir parler en mon nom !?"

Mon père était arrivé discrètement derrière nous, entourant de ses bras mon épaule ainsi que celle de mon fiancé:

-"Alors les garçons? La soirée vous plait?"

Il gratifia au passage Malin d'un sourire. Ce qui n'échappa pas à sa chère femme:

-"Fredrik... Quelles sont vos manières... A croire que vous perdez la tête mon pauvre ami!?"

Je ne pouvais voir le visage de mon père, toutefois il semblait vouloir bousculer ma mère:

-"C'est mon fils que je ne veux pas perdre Kristina... Juste mon fils...Tu comprends?"

-"Mais... Fredrik!?"

Mon père se contenta de l'ignorer, venant encore un peu plus réjouir mon cœur d'enfant. Il s'adressa à mon amoureux, un trémolo dans la voix:

-"Merci mon grand... Merci d'avoir fait résonner ta voix pour Erik... J'en suis encore..."

Mon paternel n'avait tellement plus l'habitude de se confier, qu'il était juste qu'il perde ses mots. Je finissais à sa place, un sourire aimant en sa direction:

-"Moi aussi j'en suis encore retourné... Seule sa voix, fait trembler mon âme comme ça."

J'amenai les mains de l'homme de ma vie, jusqu'à mes lèvres. Je vins les frôler avec ma joue, avant d'y déposer de tendres baisers.

Mon père n'en avait pas fini avec la Reine, il devint mon héros en une faction de seconde:

-"Si leur amour ne te saute pas aux yeux... Si leur lien indéfectible n'évoque rien dans ton cœur... C'est que tu n'as rien compris ma pauvre Kristina... C'est donc ta santé mentale, qu'il faut remettre en cause et pas la mienne!"

Alors qu'il tournait les talons, fier de sa tirade... J'attrapai sa manche pour le retenir. Mon cœur battait si fort, qu'il remplit ma gorge de sanglots: 

-"Je t'aime Papa... "

-"Je t'aime aussi mon fils... Si vous souhaitez rester après le gala, votre chambre est déjà prête!"

Je n'en croyais pas mes yeux, et à croire que mon amoureux non plus. Il posa délicatement sa jolie bouche sur mon oreille:

-"Notre chambre... Humm... J'espère que les murs sont plus épais qu'à l'internat!!" 

Ma bonne humeur, trop longtemps contrainte, fit son grand retour. Je laissai vibrer mes cordes vocales dans un rire sonore... Simon m'accompagna volontiers... Laissant éclater sa joie.

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant