Chapitre sans titre 154

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Comme tous les matins, nous commençâmes par le cours de maths. J'étais tellement déjà loin dans mes pensées, que je ne pris même pas le temps de saluer Jorgen...Me contentant de prendre place à côté de Simon, qui n'avait pas été plus bavard ni attentif que moi.

Les exercices s'enchainaient tout comme les corrections, quand mon âme sœur tira sur mon cahier. Il y griffonna quelques mots au crayon à papier...J'allais les lire, cependant une main sur mon épaule attira mon attention:

-"Pourrais-tu te faire un peu plus présent!?"

J'étais tellement tendu, et pris dans un tumulte de ruminations...Que je n'avais même pas fait attention, aux déplacements de notre ami professeur. Ma réponse se fit plus qu'imparfaite:

-"Quoi Jorgen?? Qu'est ce que tu dis??"

Mes mots sonnaient faux... Clamant haut et fort un autre type de lien, que celui professeur-élève. Pourtant, je lui avais promis d'être d'une droiture exemplaire. Je bredouillai, tentant de me reprendre sans attendre:

-"Désolé, Monsieur Nilsson...Je suis inattentif! Je vous pris, de bien vouloir m'excuser."

-"Ton changement de place est exceptionnel!? Enfin, j'espère..."

-"C'est juste pour aujourd'hui...Parce que, je me sens...Euh...Comment dire..."

J'en avais déjà trop dit, et mon âme toute entière me faisait défaut...Ce qui interpella encore plus mon interlocuteur:

-"Tu es perdu?? Simon est performant dans mon cours, je suis bien d'accord qu'il peut t'aider...Mais, l'effort doit venir de toi!!"

Il me tendait une perche, en faisant diversion à ma peine. Toutefois, je ne pus contenir le flot de mes pensées...Reprenant mes propos précédant:

-"C'est juste, qu'aujourd'hui...Je me sens fragile..."

Un coup de coude arriva instantanément sur mon avant bras, suivi d'un chuchotement quasi inaudible:

-"Tais-toi! Par pitié..."

Mon compagnon avait encore une fois honte de moi. En réaction...Je ne pus contenir une larme, que je m'empressai d'essuyer du revers de ma main. Notre professeur resserra discrètement son étreinte sur mon épaule, tout en gardant une certaine neutralité:

-"Passe me voir, après la classe...Tu veux bien!?"

Je hochai la tête, n'osant plus lever les yeux de mon cahier. 

Le cours reprit dans l'instant, Jorgen en profitant pour mettre à contribution mon fiancé:

-"Tiens!! Simon...Vas corriger le dernier exercice au tableau!"

Il s'exécuta sans un bruit, quittant notre bureau avec nonchalance. Je ne me fis pas plus attentif à son travail...Trop tenté de lire le message de mon amoureux. Je me frottais les yeux, avant de me plonger dans le déchiffrage de ses quelques lignes: "Il faut qu'on parle, la journée ne peut pas continuer comme ça...On s'éclipse après les maths...Salle de musique!!"

Un frisson parcourut tout mon corps, le choix de cette pièce ne m'inspirant rien de bon. Je me souvenais encore de toutes nos discussions houleuses, et de l'énergie dépensée ensuite pour nous reconstruire tous les deux...Rien qu'à cet endroit.

La sonnerie de la fin de cours ne tarda pas à retentir, mon compagnon comme moi étions restés silencieux. Pour autant, je lui attrapai la manche sans précaution particulière...Ce qui déclencha une réaction instinctive de sa part:

-"Quoi!!? Je ne sais pas, ce que tu as aujourd'hui...Tu es pénible!"

Le réalisme de ses mots me laissa coi, m'amenant à bredouiller mes préoccupations:

Young Royals 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant